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VARD UNIVERSITY
LIBRARV OF THE
SCHOOL OF ARCHITECTURE
FROM THE AUGtISTUS REVERS FUSO
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BEAUVAIS
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Goos
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LAbbé L. PIHAN.
BEAUVAIS
SA CATHEDRALE
SES PRINCIPAUX MONUMENTS
"BE AU VAIS
H. TRÉZEL, lib rai rc-idi leur, 19 et 71^ rue Saint-Pierre,
1885.
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SCHÔOï, OF AHCHtlECTURE
hAHVM^D UwiVÊRSITr
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AVIS AU LECTEUR.
'BEAU VAIS est une ville de ly^Sao âmes, modes-
tement resserrée entre deux coUines^ dans la vallée
[♦ du Tkérain^ au-dessous du confluent de cette rivière
avec r Ave Ion j de manière à être facilement entou-
rée par les eaux qui se ramiflent à F intérieur et
font tourner un moulin au cœur mèjne de la cité.
Ses anciennes fortifications ont été remplacées au
commencement du siècle par des boulevards bordés ,
en grande partie, d'un canaL
Le visiteur, s'il dispose de quelques moments de
loisirs j veut-il embrasser cette ville d'un seul coup
*i*mil? En quittant la gare, il devra longer la
voie ferrée jusqu'au passage à niveau de la Porte
de Paris (au sud), traverser le chemin de fer et
la rivière, laisser le temple protestant à gauche et
suivre pendant environ 5o mètres la rue du Fau-
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BEAU VAIS,
m
i
bourg-Saint- Jacques jusqu'à celle du Réservoir.
L'avenue d'un jardin public invite à gravir le coteau
jusqu'au sommet, d'où le beau panorama de Beau-
vais se déroule sous les regards. On remarque sur-
tout la hardiesse de cette cathédrale se dressant de
toute sa hauteur au-dessus des maisons qui rampent
à ses pieds. Quel effet ne devait-elle pas produire
avant la chute (en iSjS). de sa flèche gigantesque !
De ce superbe point de vue le voyageur s'orientera
facilement. En descendant y et avant de quitter le
faubourg pour n'y pas revenir y il voudra visiter la
gracieuse église neuve de Saint-Jacques (nous en
parlons à la fin de cet opuscule) ^ sur la route de
Paris, un peu au-delà de /'Ecole normale laïque
d'instituteurs (1884). Puis il reviendra vers l'église
Saint-Etienne, gagnera la place Jeanne-Hachette
et arrivera enfin à la place Saint-Pierre oii sont
réunis la Cathédrale, la Basse-Œuvre, le Palais
de Justice, c'est^à-^dire les, monuments les plus in-
téressants de la ville. Nous ne saurions asse\ l'ob-
server, il est absolument impossible d'en examiner
les détails sans le secours d'une bonne jumelle.
On nous a demandé un petit vade-mecum qu'on
puisse avoir à la main en traversant les rues^ en paS"
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AU LECTEUR.
sant au pied des édifices et spécialement en visitant
la belle cathédrale qui sera toujours Vorgueil de
la cité et l'une des gloires de notre art national.
Le voici aussi restreint et aussi clair que nous
avons pu le rédiger^ à l'aide de multiples études
sur la localité (i). G est un cicérone s* offrant aux
touristes pour leur causer de tout ce qui se pres-
sente chemin faisant, Oest une courte description
historique et archéologique des monuments reli-
gieux et civils. Ce sera également^ nous le souhai-
tons du moins, un de ces souvenirs de voyage que le
visiteur étranger aime à conserver^ après l'avoir
lui-même enrichi de nombreuses additions et de
notes curieuses.
U P.
(î) Voir spécialement /*Hîatoirc de la Cathédrale de Beau-
vais, par M. Desjardins (1865), — La description des vitraux-
et des tapisseries de la Cathédrale, par M. le Chanoine Barraud,
dans hs Mémoires de la Société Académique de ÎUise ( 1850
Le précis statistique rédigé en 1851 par M, Graves, dans
i'AtiDuaire du département de VOÏs^de 1855.
Le Dictionnaire topo graphique de Victor Tretnblajr (iBj^sy
//Itinéraire de la France^ par Ad. Joanne (1869).
La Notice sur TEglise Saint-Etienne de Beauvais, par Sta-
nislas de Saint-Germairt (1843), etc.
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DIVISIOI^ DE L'OUVRAGE.
Saint-Pierre (La Cathé-
drale).
Bassb-Œuvre.
Palais de Justice*
Mltsée.
pRÉFECTtTFE.
Grand Séminaire.
Théâtre et Casernes.
Crèches.
HÔTEL-DlEtr.
l
î
Hospice des Pauvres.
Collège communal.
Couvent du Sacré-Coeur.
HÔTEL-DE- Ville.
Place Jeanne-Hachette.
Eglise Saint-Etienne.
Manufacture de Tapis-
series.
Chapelle des Frères.
ËOLisR Saint-Jacques.
Maisons particulières.
CS(^I^
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...J
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Abside de la Cathédrale St-Piebre
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LA CATHÉDRALE.
E chœur de Saint-Pierre de
Beauvâis est un monument gi-
gantesque élevé au xin* siècle
par des hommes remplis de cet
enthousiasme que donne une
foi brûlante. Sa hauteur^ plus
considérable que celle d'aucune autre cathédrale
de France, la hardiesse et le goût qui ont présidé
à la disposition des parties^ la pureté et le choix
de ses ornements Tont rendu justement célèbre,
Partout, avant de citer la nef d'Amiens, le portail
de Reims et les clochers de Chartres, on nomme
le chœur de Beau val s^ et de tous les points de
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!0 BEAUTAIS,
l'Europe on accourt pour contempler sa majes-
tueuse beauté; admirer sa masse colossale et en
étudier les détails.
HISTORIQUE DE SA CONSTRUCTION.
ers 99 1, Hervée, quarantième évèque de Beau-
vais, jeta les fondements d'une cathédrale dédiée
à saint Pierre. Son successeur, Roger de Cham-
pagne, Je premier évêque qui fut comte de Beau-
vais, la continua. Cet édifice étant devenu la proie
des flammes en i i8o et laiS, à deux reprises dif-
férentes, révèque Milon de Nanteuil, avec le se-
cours du Chapitre, dut entreprendre de rèédifier
une autre cathédrale. L'abside et le chœur propre-
ment dit, commencés en 1247, furent terminés le
3 1 octobre 1 272. On prétend que le dessin du cheyet
fut donné par Eudes de Montreuil, architecte de
saint Louis. Malheureusement une catastrophe
terrible suivit bientôt ce triomphe de Tart, L'écar- ( )
tement trop considérable et Télévation extraor-
dinaire des piliers déterminèrent la chute d'une
partie de la grande voûte le 29 novembre 1284, à
Theure du couvre-feu. Le dommage fut tel que
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CATHEDRALE. 1 I
pendant 40 années on célébra Toffice divin dans 1
la Basse-Œuvre.
En 1337, révoque Jean de Marigny et son Cha-
pitre, voulant achever le chœur de cette vaste
basilique, choisirent comme architecte Enguer-*
rand le Riche et agréèrent ses plans. La longueur
totale du vaisseau est de plus de 75 pieds sur une
largeur de 52 et une hauteur de 140; cet espace
avait été divisé en trois travées seulement. Jamais
pareilles proportions d'arcades et de fenêtres ne
s'étaient vues. On commença par doubler le
nombre des travées, en établissant au point cen-
tral des trois premières, de chaque côté, de nou-
veaux piliers qu'il est aisé de distinguer des piles
primitives. A ces trois arcades, vastes et auda-
cieuses, s'ajoutèrent trois baies étroites qui ont
toutes les vraisemblances de la timidité. Cette pré-
caution indispensable enleva au chœur une partie
de la légèreté apparente résultant de son extrême
élévation; elle détruisit la proportionnalité de
la portée des arcB&srqiiî, pour Télégance de la
perspective, doit décroître et décroissait, en effet,
de bas en haut.
Les travaux, conduits avec ardeur, furent inter-
rompus par les guerres intestines qui désolèrent
la France pendant plus d'un siècle et par l'occupa-
tion des armées anglaises. La construction ne fut
i/
kiffv.
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\
t* BEAU VAIS.
reprise que le 21 mai de l'an i5oo, sous l'épiscopat
de Villiers de l'Isle-Adam. Il posa la première
pierre des transepts en grande pompe. — Notons-
le en passant, la cathédrale est bâtie sur terre
ferme et ses fondations ont près de 1 1 mètres de
profondeur* "^ ^'
La façade septentrionale, construite en^partie
aux frais de François !•'' et d'après les dessins de
Martin Cambiche, de Paris, fut terminée en iSSj.
Celle du sud, due à Tarchîtecte Michel Lalye, ne
fut achevée qu*en 1548. Mais au lieu d'achever la
nef, dont une seule travée était édifiée, Jean Vast,
qui succédait à Lalye, construisit sur les piliers
qui forment la croisée des transepts une flèche
gigantesque. Elle s'élevait à i53 mètres au-dessus
sol (i). Hardi jusqu'à la témérité, il put se vanter
en mourant d'avoir surpassé le génie de Michel-
Ange qui construisait la coupole de Saint-Pierre
de Rome. Il voulait prouver combien le style go-
thique est capable d'égaler et de surpasser les
^ordres grecs et romains. A l'intérieur, la voûte
avait été percée de telle sorte que, du pavé même
de régUse, il était possible d'embrasser cette hau-
(i) La plu^ haute des pyramides d'Egypte n'a que
146 matrcs.
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CATHEDRALE,
teur effrayante. Cette J an terne pyramidale n'avait
aucun rival en élévation parmi tous les monu-
ments connus et mesurait 35 pieds de plus que la
fameuse flèche de Strasbourg. Lorsqu'on était au
sommet on distinguait, dît-on, les maisons de
Paris, Si le Chapitre avait fait monter en même
temps quelques travées de la nef, rœuvre de Jean
Vast, contre-boutée de toutes parts, exciterait en-
core Tadmiration universelle. Mais, comme les pi-
liers n'étaient pas suffisamment repoussés duc6té
delà Basse-Œuvre, à Toccident, ils se déversèrent
et cette merveille tomba après cinq années seule-
ment d'existence, te 3o avril i573p à sept heures
du matin^ le jour de T Ascension, au moment où le
clergé et les fidèles venaient de sortir pour faire
* la procession dans la ville.
Ce nouveau désastre ne fut totalement réparé
qu'en iSyS, L'argent qui aurait suffi à bâtir une
nef y passa. La flèche fut remplacée par un petit
clocher détruit lui-même à la Révolution. L'ar-
chitecte, Martin Candelotj mort en 1606, avait
projeté d'achever la Cathédrale en toost misant
une nef à cinq allées, longue de iSo pieds, de la
terminer par une façade percée de trois portes
flanquées de deux tours s'é levant à :î4 pieds au*
dessus du comble et destinées à recevoir de grosses
cloches. Son projet resta enterré dans les archives
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l4 BEÀUVAI6.
du Chapitre, Il consolida définitivement iadôture
qui ferme à Touest, selon l'expression de M. Des-
jardins, « la plaie saignante du géant blessé. »
(Histoire de la Catkédrah^ p. 1 1 1 .)
En i6So, Tévêque Choart de Buzenval avait fait
construire devant le chœur un jubé orné de co-
lonnes et de statues de marbre noir. Il n* existe
plus. En 1757^ les chanoines changèrent la déco-
ration de Tabside et remplacèrent un autel élevé
sur le vœu de Louis XI, en souvenir de la guerre
des Bourguignons, par une statue de la sainte
Vierge, œuvre du sculpteur Adam, qu'on voit
aujourd'hui derrière le maître-autel; ils démoli-
rent les cloisons couvertes de bas-reliefs qui re-
liaient les piliers entre eux et posèrent les grilles
actuelles; enfin, ils arrachèrent douze tombes
Id'évêques en cuivre gravé et émaillé pour faire
placer le pavé actuel, La Révolution enleva le
trésor de la sacristie qui était riche en ouvrages
d*orfèvrerie, en émaux et en vêtements sacerdo-
taux, et brùta le mobilier de Téglise.
•^
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r_
CATHEÛRA|*E.
Extérieur.
J^a hardiesse délicate^ Ja majestueuse beauté et
l'effet pittoresque d'une forêt de supports, avec
les arcs-boutaûts qui s'en élancent, n'échappe
point aux premiers regards du visiteur. Que ne
vient-on par un beau cUir de lune contempler ce
colosse de pierre! Il n'y a pas de spectacle plus
grandiose et qui remplisse l'âme de plus mys-
térieuses émotions- Tantôt des ombres épaisse^,
tantôt des clairs-obscurs remplissent les baies des
parties ajourées, se détachant dans la masse qui
prend une teinte argentée et mélancolique : au
milieu de ces aspects fantastiques, l'œuvre en-
tière tient du prodige.
Huit contreforts, élevés comme d'énormes bé-
quilles, soutiennent les piliers qui reçoivent Ja
retombée des voûtes* Chacun d'eux supporte en-
core la statue mutilée, hélas f de l'un des princi-
paux patrons de BeauvaiSj formant autour du
chevet une garde d'honneur, sous la conduite de
baînt Lucien>De ces contreforts, des arcs-boutants
descendent vers des supports hexagonaux, posés
sur les chapelles mêmes, et couronnés de chapi-
teaux. Une seconde rangée d'arcs conduit toutes
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BEAUVAIS.
i
les poussées sur de forts piliers comprimés, à re-
traits et bandeaux larges à la base, effilés au-des-
susj oraés d'arcatures et terminés par des pinacles
pointus comme des aiguilles, ciselés comme des
bijoux. Ils portent au sommet des gargouilles
nombreuses et variées.
La hauteur du faîte du grand comble au-dessus
du sol est de 68 mètres. Les chapelles du rond-
point forment une sorte d'étage inférieur au-
tour de Tabside; entre leur toit de plomb presque
horizontal et les combles des bas-côtés s'ouvrent
1 1 de petites fenêtres. Le toit des bas-côtés a reçu une
\ ! double pente qui a permis d'établir au-dessous des
W grandes fenêtres un triforium à jour. Les toitures
V de tuiles qui en masquent une partie, disparais-
sent peu à peu dans les restaurations commencées.
Deux galeries placées, Tune à hauteur des combles
des bas-côtés et Tautre autour du grand comble,
servent à circuler dans le pourtour de l'édifice.
La couverture du transept et du chœur est en
tables de plomb de deux lignes et deux lignes et
demie d'épaisseur.
( La pierre est partout taillée de manière que les
arêtes ne puissent se rencontrer^ ni éclater par reflfet
de la poussée. A l'extérieur comme à l'intérieur,
les parements sont bien conservés sans épanfrures^
ni aucun des accidents d'une pierre médiocre.
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CATHÉDRALE.
Portail Saint-Pierre, au midi (1548).
Des deux magoifiques façades latérales qui dé-
corent les transepts construits sous François I^^,
celle du midi était la plus riche de détails. Si le
tympan du porjail n'avait été privé, par Torgie
de 93 j de cette statuaire admirable jusque dans
ses vestigeSj on trouverait là tout ce que le xvi"
siècle a imaginé déplus délicat et de plus gracieux;
des nielles sous leurs dais, des pinacles, des den-
telles, des broderies, des festons semés partout
avec une espèce de prodigalité. Il est malheureu"
ment impossible aujourd'hui d'en établir Ticono-
graphie. Ce portail est exhaussé sur un perron de
quatorze marches. Au-dessus, s'ouvre une rose
splendide dominée par un fronton dont les côtés
ont pour crochets des crosses et des feuillages, et
sur lequel se voit la place des armoiries de révoque
et du chapitre. Une statue de saint Pierre, dressée
à l'extrémité du pignon le 24 octobre 1548, mais
démolie â la Révolution, dominait le tout (t).
(i) EUê devait y être replacée. M, Robinet, statuaire dis-
tingu^Ten a fait ùl^ modèle moitié d'exécution» qui est resté
dans riatérieur de la cathédrale , près de la chapelle des
Morts.
l
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«à
i
l8 BEAUVAIS.
Deux contreforts d'angles, déguisés sous Tap-
parence d'élégantes tourelles, sont enrichis, depuis
leur base jusqu'au sommet, de niches richement
décorées, de frises fleurdelisées, de colonnes très
déliées de style gothique fleuri. Leur lanterne se
termine par une magnifique couronne. Chacune
de ces tourelles contient un escalier en spirale
de 287 marches.
Les deux vantaux de la porte sont très remar-
quables; aussi en trouve-t-on un moulage au
Trocadéro, dans le Musée des Arts, créé sous
l'inspiration de VioUet Le Duc, pour centraliser
les plus beaux spécimens des chefs-d'œuvre de
toute la France. Les salamandres et autres motifs
d'encadrement indiquent que ces sculptures fu-
rent exécutées sous le règne et par les libéralités
de François I«'. Le sculpteur, Jean Le Pot, a sans
doute copié quelque projet dressé par un maître
italien. Du côté gauche on distingue encore,
malgré les affreuses mutilations, la scène de saint
Pierre guérissant un boiteux à la porte du temple.
On a imité dans le dessin de ce temple le chœur
de la Cathédrale. A droite, on voit la Conversion
de saint Paul terrassé sur le chemin de Damas^ au
premier plan, et, au deuxième plan, le même
apôtre descendu dans une corbeille pour échapper
à la fureur des Juifs qui voulaient le tuer. (V. Actes
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CATHEDRALE. ig
des ApôtreSf ch. IX, v. 25, et //• Epitre aux Corin-
thiens^ ch. XI, V. 33.)
A l^intèrieur, on remarque sur les porter, daos
les parties mutilées, des fleurs de lys enlevées
à la Révolution. Les charmants panneaux du
milieu sont restés intacts.
Portail Saint-Paul, au nord (1527}.
Il n'a pas la même richesse, quoiqu également
du XVI» siècle; mais il est d'une ornementation
correcte et d' un bon goût s ijreinarqxxable que le
visiteur ne doit pas négliger l'examen de cette
façade. Les deux grands contreforts qui lui ser-
vent d'appui, sont à neuf retraits lisses et la pyra-
mide en plus. La partie la plus saillante présente
des angles droits. Les deux piliers ne sont pas
identiques; celui de l'est paraît plus ancien, si
Ton en juge d'après la corniche du quatrième
retrait, composée de feuilles entablées en volutes^
qui se profile autour de Pédifice.
Toutes les louanges sont prodiguées au portail
du midi; pourtant rien n^offre plus d'originalité ni
d'élégante fantaisie que la décoration de celui-ci.
Les niches sont pourvues de dais fleuris et de
\
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20 BEAUVAIS.
j clochetons. Dans Je tympan, un arbre déploie ses
( rameaux à l'imitation des arbrgsde Jessi^yj! devait
(figurer la généalogie de la maison de France par
lies écussons unis, rattachés à Tarbre au moyen d'un
tmneau. On remarquera, non-seulement les guir-
landes de vigne, de feuilles de chêne et d'animaux
qui ornent les voussures, mais surtout des fleurs
de lys, des salamandres couronnées, des F chi-
mériques, des reines-marguerites, des dauphins
jetés le long des piliers avec une grâce merveil-
/ leuse : hommage rendu à munificence vraiment
î royale de François I*'*.
Le tympan est soutenu, au milieu, par un
trumeau orné d'un piédestal et d'un dais de
même style, mais vide de sa statue et de plus
grande dimension que les auti'es. Au-dessus,
sept ogives en arcs trilobés, dont trois en ceps
de vigne, complètent Tornementation.
Les portes, délicatement sculptées par Jean
Le Pot, présentent les quatre évangélistes à
gauche, et les quatre docteurs de l'Eglise latine
à droite : saint Augustin, saint Grégoire le Grand,
saint Thomas et saint Jérôme. Particularité digne
de remarque, le piédestal de saint Grégoire le
Grand est un peu plus élevé que les piédestaux
des autres docteurs. L'artiste a voulu honorer la
papauté.
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CATHÉDRALE. tft»
Les niches à coquilles de ces saints sont séparées
Tune de l'autre par des montants ouvragés, au-
dessus desquels se dressent dix charmantes figures
des sibylles. ^
Le portailp surmonté d'un fronton, a pour amor-
tissement la base d'une statue qui n'existe plus.
Derrière on aperçoit deux galeries bouchées. Dans
rintervalle des balustres, alternent des écussons et
des fleurs de lys dont les deux branches latérales
sont brisées.
On remarquera également la belle rosace flam-
boyante dont nous reparlerons. Au sommet, une
statue de saint Paul dominait cette partie du
transept, faisant pendant à celle de saint Pierre
sur l'autre pignon*
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.1
22 BEAU Vais.
-je
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*»<♦. "
intérieur.
^ènétrons dans cette insigne église. Placé près
du banc-d 'œuvre, vous êtes en face du plus beau
chœur du monde. Un athée serait mal à Taise ici ;^;^ -^ ^
les pierres elles-mêmes, courbées dans l'attitude
d'un profond recueillement, ne conspirent qu*à
faire adorer Celui qui seul a pu inspirer une telle
magnificence architecturale.
La longueur totale, depuis le fond de la cha-
pelle absidale jusqu'à la clôture occidentale, est
de 72 mètres 5o.
Les voûtes s'élèvent à la hauteur prodigieuse
de 48 mètres 18. Amiens n'a que 42 mètres 95.
Celles des bas-côtés ont aussi une très grande élé-
vation, et laissent entre leurs formerets et les
arcades d'entrée des chapelles rayonnantes, un
^ petit triforium surmonté de fenêtres. Les arcades
qui portent les grandes voûtes reposent sur des
piliers cylindriques, contre lesquels s'appuient des
faisceaux de grêles colonnettes. Au-dessus de ces
arcades règne un autre beau triforium ajouré,
d'où s'élancent d'admirables fenêtres de 16 a
17 mètres.
Google ^^
\\
CATHÉDRALE.
%l
Près de la rose et sur la douelle de la voûte du
transept septentrional, on voit la date de la
construction, i55o; sur celle qui est à proximité
du chœur, Tannée iSyy; sur la voûte des deux
premières travées du chœur, deux fois iSyS, pour
indiquer Tépoque à laquelle on refit ces voûtes
après la chute de la grande tour pyramidale.
L'édifice est soutenu, dans son intérieur, par
56 piliers tant isolés qu'engagés dans les muri^.
A.i r<f
Chceur.
Les stalles viennent, en partie, de l'abbaye
de Saint-Paul, près Beauvais, et furent achetées
le 12 juillet 1801. On y remarque celle de
M^** TEvêque, construite, en 1845, par Devergie,
menuisier à Beauvais, du côté de l'épître; de
l'autre, l'orgue d'accompagnement (r8 jeux).
Des grilles « de parc » selon le mot de M . Des-
jardins, entourent le chœur. Elles furent forgées,
en 1739, par trois serruriers de Paris : Antoine
Pichet, Benoît et Gabriel Parent. Elles sont trou-
vées belles en leur genre. Au détriment du goût,
plus tard, on déshonorait les piliers du xiii« siècle
Digitized by
Google
24 BEAUVAIS.
par ces panneaux de marbrures qui défigurent
encore le sanctuaire.
La Vierge^ du règne de Louis XV, qui domine
l'autel, est Tœuvre d'Adam, architecte et sculpteur
du roi, à Nancy, mort en 1778. C'est un modèle
en plâtre de celle qu'il devait exécuter en marbre
pour remplacer N.-D. de la Paix, donnée par
Louis XI, l'an 1475. En 1798 on a transformé
Marie en déesse de la Raison et TEnfant-Dieu,
aflublé d'un bonnet rouge, représenta le peuple
français écrasant le monstre de la tyrannie.
Il n'y a que deux tableaux, tous deux en ta-
pisserie de la manufacture de Beau vais : saint
Pierre et . saint Paul , suspendus aux piliers à
droite et à gauche de l'autel, à côté des reli-
quaires (fin du XVIII® siècle) ; l'un surmonté du
buste de saint Pierre renfermant des reliques de
tous les Apôtres et un morceau de la vraie croix ;
le deuxième, de sainte Angadrème et de saint
Urbain; et le troisième, contenant deux osse-
ments de saint Lucien. — Du côté de Tévangile,
on a placé le trône épiscopal.
Au milieu de l'entrée du sanctuaire, sous les
marches , un caveau renferme les dépouilles
mortelles de trois évèques de Beauvai?^ : NN. SS.
Feutrier (ï825-i833), Cottret (1837-1843) et Gî-
gnoux (1842-1878). Des inscriptions gravées sur
i
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OVTHîiDRALE- ZS
les dalles noîr«s recouvrent les cendres des pré-
lats dont elles portent les noms et rappellent
Texistence.
Les fenêtres sont ornées, en partie, de vitraux
du xiY* siècle dont quelques-uns ont été remplacés
au xvT^ Au fond de T hémicycle, au-dessus de
lautel, apparaît Jésus en croix; les dou^e Apôtres
occupent les autres ouvertures de Tabside* Dans
le reste du chœur, aux patrons du diocèse se
sont joints les saints que nos pères honoraient
d'un culte particulier. Tous forment comme au-
tant de fleurons d'une couronne de bienheureux
qui ceint le front majestueux de la Cathédrale.
FFÏNitTRES UU ChCEUK.
La I", à gauche» figure saint Evroii. abbé d'Oroër, mort
en 598. ^ Saint Just, martyriséà Sainte ust-en-Cli au ss ce,
à la fin du ii* siècle. — Saint Germer, abbé de Flay^ depuis
oommé Saint-Germer, 658, — Au bas, récusson de Nicolas
Fumée, quatre-vingt-cinquième évéque de Beau vais
(1575—1593)1 ^t les armes du Chapitre.
3* fenêtre : Saint Lucien et ses compagnons, saint JuHcn
et saint Maïîen, martyrs à Montmille, fin du r"^ siècle, —
Divers blasons de donateurs,
^* fenêtre : Communion de saint Denis,
4" fenêtre : Saint Denis et ses deux compagnons, saint
Rustique et saint Eleutbère.
5' fenêtre : Saïnt Quentin* saint Michel et sainte Ro-
maine (3 oetobre).
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par ces panneaux o
encore le saïictuaiï"C.
La KiVrge. du règtï^/*' ...^hiiect«^
l'autel, est rœu^redV^**^^' ^^r. C^^^
du roi, a Nancy, ^^^\ A^^ai^ c*^^^
en plâtre de celle ^^
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pour remplacer î*' ^rn t79^ ^
de ^^
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gaiï*^
Louis XI, Tan 147''
Marie en déesse de ^^ ' fcp^*
afîublè d un bonnet î'^^^^^^J^c ^^ ^^ '
français écrasant le ^'^. i^^u^^ ^
Il n y a que deux ^^^^ ^^ de
pisserie de la man^*^ .— .*nd'
, SUSP""'
sièc^
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Pierre et saittC
droite et à grauche
g^€rires (ftn du xvin' j.^,^.
buste de samt Pierre 1^^^^^
tc>vis les Ap6trci^ cl
i<^ deuxlcme, de ^
Ux*t>îjLin; et Vc trc^
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^
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^
27
*^
r
"^-'îîiïème stalle
^ dûns une des
du trône èpis-
autour du chœur,
joi: du sanctuaire sont
irois fenêtres à duux
. surmontées d*une ro-
rcnt.
lés visiter par la plus
*cridional.
Fonts Baptismaux,
*c-Cécîle, placée sous le
représentant rentrée du cardinal
Hi* aicde, est cachée sous le peîn-
ir statues, en bois peint, dû sainte
vierges martyrisées à Balagny-
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ri
^
^
i itrw^x iiitint Pierre
Il liptiulea lie» vrjùtt^
Dl Jic^ties te Majeur,
fit ttiOl PitïTC-
I Is nîaiii et SiiDt KhiUppc,
âettnt Jésit^ et Marie u
»r -
:t#-
çt te éo«etair d9 viuiiL -
Jrc_^i' ^
laie cooeîTj crû
cju«6iè du fu^'^^
CAtKEDKALE.
*7
du côté ûord , tomba dans la troisième stalle
à droite, Oo a marqué son passage dans une des
fenêtres du sanctuaire, au-dessus du trône épis-
cûpaij par un verre bleu rond*
CHAPELLES.
@^n compte onze chapelles autour du chœur.
Les sept qui rayonnent autour du sanctuaire ^oat
parfaitement semblables : trois fenêtres à dcujc
graades divisions ogivales, surmontées d'une ro-
sace a huit lobes, les éclairent.
Nous commencerons à les visiter par la plus
Upprochéedu portail méridional.
}• CiiKi^F.LLZ riES Pat^
TISMAIÏX,
icèe sous le
rentrée du cardinal
't cachée aous le petn-
, Cil bois peint » de xainit
martyrisées à Balagny-
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28 BEAUVAIS.
sur-Théraiû à la fin du v" siècle. — Le reliquaire renferme
\cs têtes de saint Antonin et de saint Théodore, dont les
corps étaient jadis à Tabbaye de Saint-Paul, près Beau-
vais. — Un Baptême (peut-être sujet historique figurant le
baptême de Clovis), peinture de Tiersonnier, seigneur
de Quenne, en 157S1 professeur-adjoint à TAcadémie de
Saint-Luc, à Paris. Cest Tun des meilleurs tableaux que
possède la cathédrale; M a été restauré en 1845 par Amédée
Dupuis.
Un saint Jérôme lumineux, diaprés le dessin de Ribera.
Il tient de la main droite un caillou pour se frapper la poi-
trine, et de Tautre indique un passage commençant par ces
mots : tr FloM, . . Dum mane florescerent^ : rose, elle vécut ce
que vivent les roses, Tespace d'un matin. Deux livres
fermés portent sur le do» les noms des philosophes païens
Platon et Sénèquc.
Une console, style Louis XV, sert de crédence.
Au-dessus est installé l'orgue (64 jeux), re-
construit en 1 826 par le facteur Gosyn, de l'Aca-
démie royale de musique. C'est le premier où Kon
ait introduit des jeux expressifs. Il a cinq claviers,
dont un expressif ajouté par M. Hamel, de Beau-
vais, ancien inspecteur des orgues de France. La
soufflerie a été restaurée par M. Barker il y a
quinze ans.
Les figures des sibylles qui ornaient la balus-
trade de Tancien buffet, établie en i53i, ont été
conservées et placées dans les claires-voies de la
partie supérieure de ce puissant instrument.
\
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.j^ià
CATHEDRALE. 2g
2« Chapelle Sainte-Angadrème.
Sur le pilier, superbe statue de la sainte en cos-
tume d'abbesse. Au-dessus de rautcl, grande
peinture sur toile marouflée de M. E, Grellet,
bien composée comme histoire locale (i86g).
Quelques personnages sont empruntés à une
fresque d'Auguste Hesse. (Paris.)
Fendant que les assiégés se défendent aur les rcmpartâ
de Beauvais, en juin h7ï, lorsque Jeanne Manchette enlève
rétcndard bourguignon , on porte en procession les re-
liques de la sainte patronne de la ville. Une QÈchç, lancée
par les assiégeants > est venue se tixer dans la châsse.
Durant ce combat acharné , sainte Angadréme » entourée
de tous les patrons du diocèse, intercède en faveur de la
cité malheureuse qui obtient ta victoire du CieL MuUum
orat pro civitate.
Dans le vitrail moderne, sorti de Tatelier de
M. Lévèque, à Beauvais, sainte Angadréme est
entourée de deux anges gardiens de la ville re-
présentée, en miniature, au milieu du mé-
daillon inférieur.
Deux consoles (style Louis XIV) servent de
crédence.
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->0 BEAU VAIS,
3" Chapelle Saint-Vincent de Paul.
On remarque : la statue de saint Vincent signée
de M, Froc et le tableau acheté par le gouverne-
nient pour la Cathédrale : Saint Jean-Baptiste
dans le désert, par Van den Berghe(i843),
Vitrail moderne , également de L'atelier de
M. Lévêque, divisé ea quatre scènes :
I' Saint Vincent de Paul établit à Beauvais la retraite
préparatoire à Tordi nation \
3' n est aumônier des galères du Roi, d'après la peinture
de Restout:
l'* U recueille des enfanta abandonnés ^
4* n institue à Beauvais des confréries de charité.
Ce fut en 162g, de concert avec Tévéque
Augustin Potier, Cette composition est imitée de
la peinture de De Troy.
4«> Chapelle Saint-Denis.
Les tableaux représentent 1
La Communion donnât à &aint Dmii par Jésus^ChrUi méwit,
tableau d*un esprit religieux , par Jouvenet. - Jésus au mi^
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CATHEDRALE.
lieu des Docteurs, interprété d'une façon onginale avec quel-
ques anachronismes. — La Madeleine au pied de la croix. ^
Une Mater dolorosa sur panneau, attribuée à Quentin Warin,
de Beauvais (xvi* siècle), l'un des maîtres de Nicolas Pous-
sin. Il fut peintre de Louis XIII, après avoir été élève de
François Gaget, chanoine de Beauvais ^ il quitta cette
ville en 1610.
5° Chapelle Saint- Vincent^ Martyr.
Deux vitraux du xiiï» siècle donnés par < mestrë>
Raoul de Senlis, chanoine de Beauvais, qui s y
est fait représenter. Il fut enterré dans la même
chapelle (1293).
I »• fenêtre : i" Saint Pierre marchant sur les eaux (saint Lue,
chap-. V, vers. 3 et suiv.; saint Mathieu ^ chap. XIV, vers,
23, 33.) Saint André est debout derrière son frère dans la
barque. Des zones ondées, alternativement bleues et
blanches , figurent le lac tourmenté. — a* Crucifiement de
saint Pierre placé horizontalement. La main de Dieu, sor-
tant d'un nuage, est Temblème du secours divin accordé
au généreux martyr.
2* lenêtre : Dans la rosace, le Couronnement de la smnte
Vierge, d'un dessin mauvais. Au-dessous^ Jésus donnant
les cltf» à saint Pierre, — saint Pierre et trois apôtres,
I* fenàtre : Sujets tirés de la vie de saint Vincent» diacre
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Â
■ ^ f^
^2 liEAUVAlS,
de révèquc Val ère : i' comme saint Laurent, iî est jeté sur
un ^rU et brûlé ifi/, par Tordre de Dacicn qui , en face de la
constance du saint athlète, s'avoua vaincu. Les bourreaux
percent saint Vincent, le frappent avec des lanières gar-
nies de plomb, pendant que le§ flammes le dévorent ^
i'' son corps est exposé aux heies, après sa mort, dans une
prairie de fleurs. Les oiseaux de proie veulent s'en emparer :
un gros oiseau les éloigne tous.
Ces vitraux ont été restaurés par Oudinot, il
y a vingt-cinq ans.
6» Chapelle Saint-Joseph-
Une statue moderne (1864) de saint Joseph, en
bois, de Mayer, k Munich, domine TauteL — Les
vitraux, de Glaudius Lavergne. ont trop de gen-
tillesse et sont trop tableaux , plus savants et
mieux dessinés sans doute qu'au moyen-âge, mais
avec moins de naïveté et d'effet décoratif. L'artiste
est plutôt peintre de près que décorateur à dis-
tance. Sa science et sa piété se sont donné libre
cours dans Texpression des physionomies et le
prestige des effets de lumière* Sur les trois fe-
nêtresj où il a voulu représenter ]a protection et
le patronage de saint Joseph, il a créé Ticonographie
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CATHÉDRALE. 33
de la dévotion à ce saint patriarche, implantée de
Beauvais dans l'univers entier (\),
Dans les rosaces sont : les armes de M^'GignouXj de
Pie IX et du Chapitre de la Cathédrale. Au bas de chaque
fenêtre, sur des écussons d'azur, on lit des inscriptions
latines ayant rapport aux sujets traités dans la verrière.
Il suffit d'énoncer la pensée du peintre. Saint Mathieu .
David, Joseph, intendant de Pharaon, saint Bernard et sainte
Thérèse occupent les parties supérieures. En dessous, le
Mariage de saint Joseph; VAnge lui apparaissant pendant son
sommeil; la Naissance de Notre-Seigneur et la Fuite en
Egypte; saint Joseph travaillant avec l'enfant Jésus ; la Mort
du saint Patriarche. Enfin, saint Joseph protecteur du foyer
domestique, des œuvres de charité (hospices, orphelinats, re-
fuges), du travail et des artisans, de T Eglise et du Clerg<;,
et patron de la bonne mort.
On remarquera, dans la fenêtre du milieu , le médaillon
commémora tif de l'Archiconfrérie de Saint-Joseph, à
Beauvais, en 1862, par M»' Gignoux, assisté de son vicaire
général, M^Obré, protonotaire apostolique : leurs portrail.s
sont frappants de ressemblance. Dans la fenêtre de droite h
saint Joseph, protecteur de l'Eglise, assiste le pape Pie IX,
(i) « Qu'ai-je fait pour composer les verrières de Beau-
vais ? J'ai pris le Mandement de Monseigneur et le Manuel
de l'Archiconfrérie, je les ai résumés, je les ai traduits
comme j'ai pu , mais ne me suis permis aucune fantaisie.
Le fond n'est pas de moi ; la forme seule m'appartient, on
peut la discuter... » Claudius Lavergne. — 2 janvier 1869.
3
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A
BilAUVAlS.
ï
dcfendu par un louave pontifical caturc un giribal«i'«a^
Une architecture du xv* eiéck cncjidre toute 6 ces acéa«*
exécutées avec un pinceau dcîicat.
70 CHArELLE DE LA Sainte-Viergb, OÙ êst €onsêrvé
le Saint- Sacrement,
L'autelj en cuivre doré, présente trois médail-
lons peints, sur le gradin, parClaudiiis Lavergoe,
en r8S6, de dessin très pur à la cire, fraîches et
gracieuses miniatures de V Annonciation^ de la
Naissance de J.-C.j de N.D, de Pitié et du Cou-
ronnement de Marie.
Cette chapelle, polychromée avec goût, est dé-
corée de trois belles verrières du xrir siècle,
restaurées en i858 par Didron aîné, qui ont été
données par les corporations des pelletiers et des
fabricants d^rcs,
i" fenêtre. — Grandes divisions : Légende inconnue.
Rosace 1 la saints Vierge assise et couronnée.
3' fenêtre, — 1 " grande division : Arbre de Jesaé , avec
dix-huit prophètes dont neuf rois, ancêtres du Fils de Dieu ;
sept colombes nimbées forment comme une auréole autour
de sa tète, et figurent les sept dons du Saint-Esprit, Les
lettres inscrites sur les phîlactères n'offrent aucun BenSn.
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CATHÉDRALE. 35
— 2« grande division : Histoire de la sainte Vierge en mé-
cùullons losanges intercalés au milieu d'autres ayant la
forme de la moitié ou du quart d'un octogone. Les deux du
bas représentent les donateurs du vitrail. On y a décrit une
vente d'étofifes et de fourrures. — L'Annonciation, la Visi-
tatioUj la Nativité de Jésus-Christ, les bergers avertis
par les anges de la naissance du Sauveur, TAdoration des
Mages, les trois Mages devant Hérode qui tient en main
un sceptre surmonté d'une fleur de lis, la Purification de
Marie, le Massacre des Innocents (scène très restreinte),
la Fuite en Egypte , les idoles ébranlées sur leurs bases à
l'arrivée de Jésus en Egypte , et dans la rosace le Crucifie-
ment de Jésus-Christ; un mort, se soulevant dans sa
couche sépulcrale, présente un calice sous les pieds divins
pour recueillir le sang qui en coule ; ce mort, c'est Adam :
tels sont les sujets qu'on découvre successivement.
3» fenêtre : Curieuse légende du prêtre Théophile, vidame
d'Adana, en Cilicie,.qui fit le sujet d'un mystère au Moyen-
Age, pour montrer quelle est la puissance de Marie, et à
quelle haute dignité elle a été élevée dans le Ciel. Il était
très charitable î on le voit distribuant des aumônes aux pauvres;
et, comme l'administration temporelle de l'église le concerne,
il préside à la construction dtun important édifice. Accusé à feux
d'avoir dilapidé les revenus de l'église, Théophile est déposé
par son évêque et réduit à la misère. Cédant à la passion
du plus noir ressentiment, il apostasie et a recours à l'enfer
pour se venger à tout prix de ses calomniateurs.
Un juif, qui avait des relations avec Satan, après l'avoir
averti de ne pas se troubler de ce qu'il verra et surtout de
ne pas faire le signe de la croix, l'emmène dans une réunion
au milieu de laquelle le démon apparaissait assis. Le juif
invoque le diable qui lui promet d'exercer la vengeance, k
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4
3é BEAU VAIS.
condition que Théophile renoncera par écrit à Jésus et à
Marie- L'engagement est présenté à Satan sur une longue
bande de papier.
Mais la vérité sur la conduite de Théophile se fait jour;
Jévéque reconnaît qu'on l'a noirci injustement et le rétablit
dins sa charge. On voit Théophile assis, recevant un poisson
immense sur un plat que lui présente un personnage à ge-
noux* probablement un vassal de l'église. Consolé sans
doute, mais bourrelé de remords à cause de son apostasie
dont il fait pénitence, il est au désespoir surtout d'avoir
renoncé à la Mère de Dieu. Cependant, la pensée de la
miséricorde de Marie l'enhardit un peu ; i7 va la prier dans
une chapelle, se prosternant en larmes. La sainte Vierge
apparaît à Théophile pour la première fois , après quarante
tours de supplications, tenant une palme blanche de la
main droite, et tendant la gauche à Théophile. Celui-ci
écoute avec reconnaissance les reproches pleins de douceur
que Ju) adresse la Reine du Ciel.
La pensée que sa renonciation est encore entre les mains
de son redoutable ennemi le remplit de tristesse : il demande
h Marie que l'engagement qu'il a donné au diable lui soit remis,
Marie exauce cette supplication si confiante ; elle apparaît
Nne deuxième fois et le lui remet entre les mains pendant
sa prière*
Théophile va se jeter aux pieds de son évéque, apportant l'acte
que Marie lui a rendu^ et voulant que sa faute soit connue
de tous» afin de publier en même temps sa reconnaissance
et le pouvoir de cette bonne Mère du Ciel pour le salut des
pécheurs. L évéque fait lecture de la cédule, Théophile est sou-
mis à de rudes pénitences avant de mourir : on le voit subir
des coups de verges sur les épaules. A sa mort, l'évêque
préside ks obsèques, pendant qu'on prie sur la dépouille
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CATHéDHALK, iy
de rapostal repenti. Le peintre- verrier a représenté son
àmCj comme une figure toiite nue, portée par un ange^ sur
un linge blanc, dans le sein d'Abraham. Ce&t la glorification
de Théophile, Dana la rosace, le Couronnement de Marie.
En face de la chapelle de la Sainte- Vierg^e, sur
le pourtour du sanctuaire, sont suspendus trois
tableaux :
i" La Résurrection de Jésus-Chrisi , original de Charles
Delafosse, restauré par Oudry, en 1753;
ï*^ Jésus en croix entre Charlemagne et saint Louis, signé :
R, de HoQSSoy^ facietùt 16^7» avec ce verset clu psaume 96 :
t Justitia et judicium correct io sedis ejus. » La justice et le
jugement soutiennent son trône. Ce tableau avait sa place
dans le prétoire de rOflîdalité diocésaine ou du Chapitre»
j* Jésus agonisant dans le jardin des Oliviers. Les douleurs
de la Passion lui apparaissent et sont représentées à ses
pieds. L'inscription suivante semble reproduire les paroles
que Tartiste a voulu mettre dans la bouche de l'ange conso-
lateur :
*i Œrumnose calix quid terres? Hoc bibe Jestt
Quod Patris imperiumquodque pr opinât amor. ^
ie Calice amer, pourquoi effrayez-vous ? Buvez, .Jésus, ce
que la volonté de votre Père et Tamour vous présentent, »
A droite sont les écus accolés du donateur et de la do-
natrice.
On peut encore remarquer d'anciennes pein-
tures décoratives, couvertes de badigeon, sur Tun
des piliers du sanctuaire.
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Â
38 BEAUVAIS.
f^° Chapelle Sainte-Anne.
Au-dessus de l'autel, une statue moderne, de
M, Froc. Elle est conforme aux vieilles traditions
de sainte Anne donnant une leçon de lecture à
Marie. — Les vitraux sont de M. Glaudius La-
vergne, en verres de Birmingham. Il y a là tout
un poëme emprunté aux pieux BoUandistes, ou le
Récit mjrstique, historique et légendaire de la vie de
sainte Anne. La composition a été faite à Paris
pendant le siège, 74, rue d'Assas. En mai 1871,
rexplosion d'une poudrière bouleversa les ate-
liers de Tartiste et anéantit une partie de ses
cartons.
Comme composition, cette verrière excite une
impression vraiment religieuse, et comme tableau,
l'admiration des visiteurs. L'ingénieuse concep-
tion, la finesse du pinceau et les effets de lumière
sont plus charmants encore que dans la chapelle
Saint-Joseph.
I " fenêtre. — Dans la rosace : Charlemagne, et dans les
mâdaiUûna supérieurs saint Auspice^ qui procura à la cathé-
drale d*Apt , en Provence, le corps de sainte Anne , et
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CATHÉDRALE. S^
iaittt Epiphanè , qui fit aon éloge. — Le refUs de Voffrttnde
apportée au temple. — L'ange annonçant à sainte Anne la
naissance de Marie, dans son jardin, auprès d'un rosier, où
des oiseaux avaient leur nid, pendant qu'elle enviait lear
bonheur d'être mère. ■— Rencontre de sainte Anne et de saint
Joachiniy pasteur de troupeaux, à la Porte-d'Or- — Exhu-
mation des reliques de sainte Anne, dans la vallée de Josaphat;
leur transport et débarquement à Constantinople* Justinien TI
vient les recevoir. — Armes de Noyon et de Beauvais.
2* fenêtre. — Dans la rosace : David, puis saint Joachim
tenant un agneau dans ses bras, — Sainte Anne et la sainte Vimge
qui porte une rose à la main et est couronnée de douze étoile Ss
— Saint Joachim et sainte Anne se donnant la main. L'archan^jc
saint Michel refoule le démon vaincu par l'Immaculée-Con-
ception. — Naissance de Marie que Joaôhim tient entre ses
bras d'un air inspiré. — Saint Auspice cachant les rtliqUÊs
(hic jacet corpus) apportées à Apt. ■— Découverte du tombeau
de sainte Anne (772) devant Charlemagne : on y trouve une
lampe allumée. Marguerie, évêque d*Apt, en fit une transia-
tion solennelle. — Armoiries et portraits fidèles de M, le duc
de Mouchy et sa fille; de M"* la duchcsée de Mouchy, née
princesse Anna Murat> et son fils, qui ont contribué è Ta^
quisition de cette verrière.
3* fenêtre. — Dans la rosace : le grand-prêtre Mathan,
père de sainte Anne. — Saint Jean Damascène, qui a composé
les leçons de l'Ofiice de sainte Anne. — Le pape Grégoire XII
qui l'a élevé au rite double. Le mot duplex sur la banderolle
rappelle ce souvenir. — L'Education de la sainte Vierge. —
Sa Présentation au temple. — Apparition de sainte Anne^ en
1624, un flambeau à la main, à Yves Nicolazic, laboureur
de Plumeiret, pour fîiire revivre le pèlerinage d'Auray^ en
Bretagne. — Marie Lec^^inska, à Ourscamps, visite tes reliques
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Jk%ii^
40 BEAUTAIS.
de sainte Anne (i) et s'en fait donner une partie. — Armet
de Bretagne et de France.
La fC^iile de cette chapeïle est du xu\* ou xiv* aitcle.
9° Chapelle Saint- Lucien.
L'autel tiJte en pierre, consacré par M*^ Denncl,
le 14 juillet tâ04, est surmonté d'une statue de
saint Lucien^ des ateliers de M. Froc,
Tableau de Marthe et Marie devant JrC, de l'é-
cole de Lebrun; anachronismes saillants dans les
assiettes du repas préparé par Marthe, poses dra-
matiques : attribuée Mauperin, protégé d'uncba-
noine de Beauvais (1780).
La fenêtre du milieu présente, dans la rosace, le
Couronnement de la sainte Vierge par le Sauveur,
entouré des quatre attributs des évangélistes.
Les deux scènes nous montrent, à droite (partie
moderne], r Ascension du Sau^^eur^ et, à gauche, un
beau vestige du xv« siècle, dans k Sacrifice du
Calvaire, Sous les pieds de Jésus en croix, un
calice d'or surmonté d'une hostie. Sur le phi lac-
tère, partant de la main droite d'un officier, on lit :
Verefilius Dti erat iste (S. Math., xxvii, 54}.
1^0 Voir, à Chiry, un curieux reliquaire en forme de tète,
soutenu par deux anges. L'authenticité du don de Jean
lie Nesle à Psbbaye d^Hurscamps est incontestable.
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CATHEDRALE. 41
Les donateurs de la verrière et les membres de
sa famille se groupent au-dessous de ces deux
scènes, entourées d'une architecture qui ressort
sur le fond de grisaille d'une délicatesse infinie,
La bordure, toute particulière^ est garnie d'anges
peints, jouant de divers instruments. Il y a là
matière à tout un traite de musique au xyi« siècle*
Dans les autres fenctres, les médaillons repré-
sentent les quatre évangêlistes, dont trois refaits,
en Ï876, en même temps que la restauration de
toute cette verrière par M. Roussel, de Beau vais.
Saint Jean écrivant T Apocalypse est ancien. Une
bandelette placée sur un pupitre laisse lire: Amen^
dtco vobis super om La mer Egée, baignant
nie de Pathmos, semble figurée par une bande
blanche couverte de petits poissons.
ïQ^ Chapelle SAiNTE-MAOELEmE,
Au-dessus de Tautel, mauvaise copie de ta
Madeleine de Lebrun. (Mauperin pinxit, 1782.) —
Martyre de sainte Catherine : a ses pieds la roue
qui se briya miraculeusement lorsqu'on essaya de
s'en servir pour la faire mourir. Signé sur les
jantes de la roue : C.-G. Bèagle, ï6SS.
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'^vm
r
43 BEAUVAÏS.
Curieiiflc tapisserie de la Décapitation dt saint Paul. Re-
iiiarquer les trois fontaines et les trois ruisseaux de sang
CTi forme de fleur de lys, puis l'attitude du bourreau et les
costumes de baillis et d'échevins dans le personnage de
Néron cl sa Suite. Près de la bouche du saint apôtre on
voit les trois lettres J. H. S., monogramme de Jésus
Christ, et le phylactère en spirale portant ces mots tirés
de répitro aux Philippien«: Michi vivert Christus est €t mort
tucrum : Jésus c'est ma vie ; la mort m'est un gain. Au haut
du tableau deux anges offrent à J.-C. l'âme de saint Paul
représentée par une petite figure nue.
La légende porte :
Oismrnt saint fsi a esté (érslé l|sri Home
9a teste séparée )ti corps fist trois sauls*
Cette tapisserie du xv« siècle a été donnée par
Guillaume de Hellande, évêque de Beauvais(i444-
1461). Nous en retrouverons deux autres, au-
dessus du banc-d'œuvre, qui viennent du même
prélat.
Le mur qui ferme cette chapelle, du côté de la
Sacristie^ est orné d'un grand tableau : Le repos
de la sainte Famille dans le désert d*Egypte» sous
un bananier, par Van den Berghe, enfant de
Beauvais, né en 1798. Ce tableau est de couleur
douteuse et blafarde, et saint Joseph trop dia^
phane, parce que, exposé au Midi, il a souffert de
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CATHÉDRALE.
Taction dévorante du soleil, Les tons fins et déli-
cats, qui en harmoQisaient tous les détails, ont
disparu presque entièrement- Le paysage reste
toutefois intéressant. L'auteur l'a composé pour
^Exposition française de t838; H lui a mérité de
glorieux suffrages.
Au-dessous, une fort curieuse tapisserie de haute
lice. Elle et sa voisine paraissent provenir de
Beauvais et avoir été données, vers i530j par te
chanoine Nicolas d'ArgilUères dont elles portent
les armoiries : d'or à la face de gueules^ accompa-
gnée de trois trèfles de fnêm€f écartelé, Jascé d'or et
d'azur de huit pièces.
On y a représenté les origines fabuleuses de la
nation française attribuées à Francus, fils d'Hector,
et chantées par Ronsard dans la Franciade. Au
XVI* siècle, les Beauvaisiens s'étaient tellement
engoués de ce poète, qu'ils placèrent sa statue dans
la cathédrale, en face de la chaire à prêcher,
Nous trouvons là, au milieu d'anachronismes
très intéressants, les costumes extrêmement élé-
gants du xvr siècle et souvent les figures des
principaux personnages de Tépoque,
Cette tapisserie de 2 mètres 1 1 de haut sur
5 mètres 48 de large, est une ébauche de Carte
géographique.
i»r compartiment. — Gaule. — A la tète d*un
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44 BEAU VAIS .
r
groupe de trois personnages, on voit Gatathès,
chef des anciens Celtes, vêtu à !a François !■'*,
vis-à-vis dUercule son père.
Il vainquit plusieurs peuples £t donna à leur contrée le
nom de Gaïathée, d'où le pays fut appelé Gauïe. Au milieu
de paysages curieux, les principales provinces de la France
sont indiquées, aînst que les quatre points cardinaux. Mais
le Midi occupe le point ïe plus élevé. Dans Ja Méditerranée,
vogue un vaisseau ; au sommet, un marin est occupé aux
cordages. La Savoie est représentée par un château-fort;
la Suisse par des montagnes; la Normandie par des pom-
miers; de longs roseaux bordent le Rhin. Près du mot
« Ardène*, un cheval libre s'échappe d'une forêt, a côté de
laquelle un cerf est couché. Le long de la Loire remonte
un héron.
L'inscription suivante aux initiales rouges se lit
sur trois lignes :
mil ^%'^ m% stfitanti iipt an mit
îljr&trt salut, RataUrts inûutt s^aviiilt
%^ Umini, mil 3JEï^ (|uatir Dinfitf
^prrs It qrani) btiugr, tôt je niiti
lln|itâmt roi tt Vamt i&olût^it
tfA b^^errulfs bout tîauU fsl rcDoutreÉ
(167; anj avant Vert chètitnnt^ tt 1:280 après ît déluge ^ moi
Gaîathès très savant fai ré^^né^ car- je suis le onzième roi {dès
Cettes), fils de Gaiathée et d* Hercule qui a rendu h Gaulé ni
redoutable J
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CATHèDPALE,
2^ compartiment, — Lyon, — A côte de Galathès
figure Lugdus, fondateur de Lugdunura (Lyon)^
dans une attitude orientale, tenant d'une rnaîn
un sceptre surmonte d'une fleur de lys, de Tautre
un cimeterre.
Derrière lai. 8e découvrent deux autres personnages qui
serableîit être un courtisan et un page, puia une vue très
étendue de Lyon au conHuent de la Saône et du Rhône, Les
églises, les édifices, les ponts traversés par un cavalier , des
piétons et un carrosse, ainsi que de petites barques remon-
tant les rivières forment de curieux détails.
Au-dessous on lit sur trois lignes les six vers
suivants :
IKîl triris rens anâ iitU aptfa que ht farrlff
$ or lift lUï it uobit painûttïit
lUil d 9^^ tiingt ^t at^t tt rUns matiiU
Jliitf qm ^efius rartfttit lee tjumaiits
ft roi J^ttgAus trei|iemc, j^mt §on traint
m. beau manair feiet fTion sua if ^nt.
^1330 ans après que le patriarche Noé sortit de i' arche ei
1627 ^»w«f quelques riens a^ant que J.-C. rachetât les hitmaitts,
Lugdus ly roi dû Gaule bdtit Lyon sur le Rh^nc pour y
faire sa demeure et y placer son trône J
Au-dessus de la porte de la sacristie^ tapisserie
de 7 mètres 59 de long sur 2 mètres 1 1 de haut.
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i
46 BBAUTAIS.
j *f compartiment. — Beauvais. — La cité avec ses
édifices en 1 53o.
Les transepts de la cathédrale ne sont encore élevés qu*à
ta moitié de leur hauteur ; du reste tout est exécuté fidèle-
ment d'après nature. Le palais épiscopal, les deux grosses
tours et Je toit de l'horloge; l'église de N.-D. du Châtel, la
BâSBe-Œuvre, Féghsc de N.-D. duThil; à côté, Fabbaye
et baint-J^ucien et celle de Saint- Quentin : tout cela est
à droite. Le Thérain baigne Beauvais ; un pécheur est à
genoux sur la rive.
 gauche, sont peintes les armes de la ville sur une des
portes de la cité : 4« geulesaupal d'argent; plus haut, CUr-
mont, son église, Thô tel- de-ville et le château-fort ; à mi-
ehemin» entre Beauvais et Clermont, Téglise de Bresles.
son calvaire devant lequel se dirige un bûcheron ; la Neu-
villc-cn-Hez avec sa forêt, etc., etc.
Au premier plan on a représenté ïe fils et suc-
cesseur de Lugdus, Belgius, roi de la Gaule-
BeJgique qui aurait fondé Beauvais* Tous ses vête-
ments sont remarquables. A côté de lui marche
un lévrier blanc portant au cou un collier rouge.
Au bas on lit :
USil UW ans soixante )is en some
yui» le (jlttge : et (eoant que .feust l'home
^t%mtti par grâce ^eiflque
ItltL P^ SMUMVM moti qu'on nome
^tlaius toti 3PMS^ on toit rome
lon^Bil Seanoaii (ont vient Plante delgique^
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CATHÊDitALE, 47
njjo ans depuis te déluge et 1587 avant que V homme eut
été régénéré par la grâce de Dieu, moi qu^on nomme Beîgius,
1 4* roi fdes Gauîesft je fondai Beauvai^, d*oit est venu le nom
de Gaule- Belgique,}
2^ compartiment.— Tkoy us. '^ Belgius n'ayant
pas d'enfants j avec lui s'éteignit la lignée de
Galathès.
Les Gaulois qui désiraient avoir toujours à
leur tête un chef du noble sang d*Hcrculc de
Libye, fixèrent leur choix sur Jasius, roi de
Toscane, Mais on le voit renversé et tué près d'une
forêt par la jalousie de son frère Dardanus et de
son escorte. Celui-ci, obligé de fuir à cause de ce
meurtre, se dirige à grands pas vers un vaisseau
que ses gens tiennent prêt sur le rivage et dans
lequel il va s^embarquer^ à la recherche d'une
patrie nouvelle, en mettant le pied sur la longue
planche que lui tend un vieux marin. Tel est tout
le sujet de ce tableau.
On aperçoit dans l' éloigne ment la ville de Troyes^ en
Champagne, et devaat les mura^ quantité d'hommes et de
femmes à la tète desquels se retrouve Darda nu a ayant
non plus nn casque^ mais une couronne.
Cette tapisserie rappelle les traditioaa qui faisaient des-
cendre les premiers habitants de la Champagne d^une co-
lonie de Troyens.
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4S BEA UV AÏS.
Au bas est Tinscription suivante :
mil nm" .ÎJE fins Du Detnsf
3liiiB qut Sfsus te reùfirqjtfur ftust ne
Ptîl M13 (e gtptûnte l]iilrt : loti fuH'
fax îlnrannu^ mon fnre riterminé
t&ui pis fi^niln Srviit pvut son re^gi.
fT^yg fxiu flpnèj le déluge j et 1478 avan^ ^a naissance du
fédempteurt moii J a si us, fai régné; alors Je fus tué par Dar-
d^nus, mon frère, qui depuis fonda Troye pour s'y réfu-
gier.}
Après Jasius, les Gaulois choisirent pour roi
Allobrox, père de Romus, La tapisserie ne dit
rien de ces deux princes.
J< compartiment. — Paris. — Il s'agit ici delà
capitale de la France et de sa fondation par un
personnage nommé Paris, fils de Romus, F un des
chefs de la nation gauloise.
Trois personnages raccOTtipagnenL Derrière eux est la
ville de Paris. Au milieu se remarque surtout Notre-Dâmc.
Sur uûe des portes -de Ja ville, flotte une bannière portant
les armes de France et au-dessoua celïcs de Paris. Sou»
les murs, une femme chasse devant elle un ànc charge de
légumes pour rapprovisionoement de la capitale.
n
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t;ATHEDRALE. 49
L'inscription qui se t rouvre en bas est ainsi
conçue :
lilE H^' ans JL$ û ^JE )»a»ef
Pli hiin^t : )lan$ it nohU rni
Il il Ipuytiesmc : fonba en irait b fttTû^
Pilk û txli df llarifi belle dsari :
PeDûttt que 9i»me tit&t tt§ t^ens amnss»
M*^^ nnqnoittr d 999^ anf tome rtoif.
0549 ant et plus depuis le dÉluge, €t 658, comme l'on croiU
uvani la fondation de Rome, Farts 18^ (roi des Gaules) fonda
à graud frais la belle ville de ParisJ
De chaque côté de la porte de la sacristie : le
bon Samaritain^ mauvais tableau de Mconssoy
(i665); un ange tient un phylactère sur lequel
on lit: Pîenitudo legis est dilectio (Rom. xiii^ 10).
La charité est raccomplissement de la loi, — VAn-
nonciation, sans valeur.
Au-dessus de la porte : Jésus couvert d'une robe
blanche et garrotté^ en butte aux moqueries d'un
bourreau. Tableau qui a sans doute appartenu à
Tabbaye de Saînt-Paul-lès-Beauvais, attribué à
François Gaget, chanoine de la cathédrale.
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âO «EAUYAIS.
SACRISTIE.
J^ableau (médiocre exécution) de sainte Anga-
drême priant pour ceux qui Tinvoquent et opé-
rant des miracles. Des malades étendus à ses
pieds et un homme dont Thabitation est en feu
implorent son seçom-s.
Ancien réchaud en fer. pour les encensenaents,
intéressant, cité dans le Dict. du Mobilier^ de
Viollet Lebuc.
Sacristie du Chapitre.
Reliquaire de sainte Anne (fin du xiv« siècle) en
bois recouvert de lames d'argent, figurant la
partie inférieure d'uQ bras avec une main étendue.
— Deux autres reliquaires incomplets du xiu« pu
XIV" siècle. L'un, de la même forme que celui de
sainte Anne, est recouvert de feuilles de cuivre
dorées, orné de filigranes, çJe guirlandes, de feuilles
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CA^HIâD^ALE. .'l'r
^^^p fleurs, ç}e petits çJi^toQs contenant des pierre?
Hn^s. U^utr^, §§çpîiipQsaitç}'un^lindredeçn6ial
disparu, muni à cb&quç bout d'wne douillp en
cuivre doré, ferfnépar des dipqu§Q circulaires re-
pré^eat^nt sai^t Piçrrç et saint Payl en relief, le
tout suppQrt^ parqyfttre pattes de lîon. — Reli-
quaire de saint Léon-le-Gr^ndy en forme d'urne tu-
néraire, cuivre doré (xviii» siècle). — Daîmaîiquû de
Thibaud de Nanteuil, évêque de Beauvais (i283-
i3oo). Curieux vêtement épiscopal de soie verte et
rouge, frangé du côté gauche. — Evangéîiaire de
ijooy avec enluminures sur parchemin. Ce sont 3es
pièces les plus intéressantes pour Tarchéologue,
avec des émaux limousins attribués à Jean-
Baptiste Npuailhçp, çippendus près de la croisée du
fpild dç Ig sacristie : Sainte Anne ^pfrenant à lire à
(^ mnte Vierge, et /^ mnte Vierge tenant l^Enfant-
Jésus sur ses genoîix, et un tgbleau en quinze di-
Yi^ioQS, égalen^çQt sur émail, ayaot sans doute
strvi de r^takli d*mt^U qui offre des sujets em-
prunté§ $1 la vie de N. S, J.-C. Les costumes lia*
mands ou hollandais sont d'un dessin incQrrçGt
dvi )£y}« siècle.
Plusieurs îfLblea^x prnent le^ murs : Saint Frat^
çfliiré'Am^^i fur ^pi^, d'u^ grand sentiment
aSÇétiattd; lAM^âQng, gyr^9is,fl[Uiad^ranâlûgit
avec celle saint Luc des Çatft^^ea^bff; ta Fla§$li^
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5Z BEAUVAIS.
tiofif de Quentin Varin, vieux panneau. — Autres
panneaux du xv« siècle : les Anges recueillant le
sang qui coule des plaies du Sauveur; \ts Anges
apportant la croix à TEnfant-Jésus que la sainte
Vierge allaite. — U Agonie de Jésus. — Mort dé
Jùsephf toile de chaude couleur, et la sainte Made-
ieine bien connue dans tout le département de
rOise.
Sacristie de la Paroisse.
Un réchaud en fer, reproduction de celui de la
première sacristie. Un tronc en cuivre du xvi« siècle.
Un instrument de paix présentant une Nativité
du Sauveur, en nacre.
Tableau, sur bois, de Jésus en croix, donné par
Etienne Villain, chanoine (1676). Emaux : Cruci-
fiement et Jésus déposé dans le tombeau^ du règne
de Louis XIV.
Les cadres sont entourés de passe-partout
de soie, brodée sans doute par les religieuses
du couvent de Saint-François de Beauvais (trans-
formé aujourd'hui en caserne), auxquelles les
tableaux ont appartenu.
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AÂkttm
CATHÉDRALE. 53
Haute-Chambre du Trésor (vieux style).
Elle sert de vestiaire aux Chantres. U n deuxième
étage, transformé en magasin, renferme :
i<» Un reliquaire du règne de Louis XIII, long
d'un mètre, haut de 5o centimères et profond de
40 centimètres, en bois sculpté, en forme d'édifice
rectangulaire surmonté d'un toit. Chacune des
façades est recouverte de peintures : Naissance de
Jésus à Bethléem. Adoration des mages. Les quatre
docteurs de l'Eglise latine. Les quatre évangélistes.
Le portement de la croix. Saint Etienne martyr.
2® Des tapisseries flamandes qui mériteraient
les honneurs d'une exposition dans la cathédrale*
C'est d'abord un sujet profane : Hercule de Libye,
dixième roi des Gaules, tissé en i53o probable-
ment à Beauvais, sinon à Arras.
Hercule ayant épousé Galathée, fille de Celte, en eut un
fils nommé Galathès, et, à la mort de Celte, neuvième roi
des Gaules, devint son successeur. Il fit construire Alexia
(Alise ou Sainte-Reine, arrondissement de Semur (Côte-
d'Or), qui devint alors la capitale du royaume. Le fond du
tableau en représente les forts détachés. Hercule, Galathée
et entr'eux Galathès (leurs noms sont écrits sur leurs vête-*
ments) sont au premier plan ; quatre courtisans les sui-
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.1
BiSAtJVAlS.
vent. Les costumes variés de la Renaissance, coiffures,
mantea\jx, tuniques, robes, haut-de-chausses, etc., sont
touâ reproduits daHs ofitte scène avee un éôlat dtii'tirenant.
Malheureusement un coin, à gauche de cette tapisserie, a
été coupé et enlevé.
Voîcî rioscrlptioti placée ciu-desscjus en deux
Lignes :
ntit §tp\ ttm treife avant que Hieu fn%\ ni le groni) lernilt
ht S'ihMt
Salfltijfr eu9t yotit fa femme et ami|e flUe de Qelte
et itixiesme a régné.
TfaJs ôutrds tapisseries, dii Xv* sîêelé. ddniièës
paf Gitlllaurîiè de Hellàtidè, feprésèntéiit dtè
scènes de là tlê dé saint Pierre.
Là première tàhtitût trois sUjetS :
f'retnief sujet : Guénson de sainte Pétrànitlé.
U ne chambre renferme, à droite, le lit de sainte Pétro-
nllle malade ; à gauche, une table servie à laquelle sont
assis saint Pierre et deux disciples. À la demande de
Titus, Pïcrre, pour montrer la puissance de Dieu, guérit
sa Hlle. Une banderoile, disposée en spirale, rapporte ses
paroles ; Fetronilla, surge nobisq, ministra. (Pétroniiîe levez-
vous et servez-nous.)
Lu légende porte sur deux lignes :
ttomint saint Jftt flani h9§ fintH feinte
frtmt ià mte è le rttfnmt 0e 9ih» 0i«d^té.
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^
catmêIdraLe. 15
Deuxième sujet : Georges ressuscité par te b^ton
de saint Pierre.
Dans un jardin, un disciple de saint Pierre touthe
Georges avec le bâton de son maître et déjà le mort est de-
bout» couvert d'une partie de son linceul.
On lit, en haut, sur trois lignes :
(Cornet par ia tiertu liu bato satt
pierre ifeorge son diëd|iiè tédilÉfnta
CSltti avoit esté mort quarante jours.
Troisième sujet : Guérison d'Ènée.
Dans la ville de Lydde, l'Apôtre trouva un paralytiquo
nommé Enée, étendu depuis huit ans sur son grabat. —
Il lui dit : Biiéê, le Seigneur Jésus-Christ vous guâfit,
levez-vous, etc. {Àctei des Apôtres^ chàp. IX, vers. ^s^-f^O
Le prodige opéra des conversions. Saint Pierre se tient
près du lit et bëtiit lé malade. Unei feniâlâ et deut hdmmta
l'aecoxiipàgileht. Au-dessus de saint Pierre on Ut ots
mots : Enéa, sànei iè Dnus. (EnéCf que Ib Seigneur vous
guérisse.)
Sur trois lignes, la légende porte
(EÔtrtet en fiiîié «* fJrê guon)
Cfnée pÂtitiitUé fui |rs$ft on9
^oott esté ou iit.
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•
56 HEAUVAIS.
La seconde tapisserie est divisée en quatre
sujets :
Premier sujet : Saint Pierre battu par les satel-
lites de Théophile, prince d'Antioche.
Ils le saisîâeentj Tun à la gorge, Tâutrc par les épaules en
lui doanaot des coups de genaux \ uu troisième lui applique
des coupa de poings. Les costumes méritent une attention
particulière.
On lit sur rioscription ;
tgomeitt m Slnttor^f «aint JfUxit fut prin* et Httw
Dfi Urnns tt fîtréutrliUr ^tinit )»r irellt tiUr.
C'est un fait rapporté par la tradition, comme
les suivants.
Deuxième sujet : Saint Paul donnant à manger à
saint Pierre dans la prison de Théophile,
Saint Paul pénètre dans cette prison en habit de tail-
leur de pierres (tunique verte, une au m ô ni ère et une
équerre à la ceinture), et lui donne un morceau de pain.
Voici la légende écrite en quatre lignes :
9omfnt m la priio bt tlfto^iliilt fatnt
jfinu moiiTvit iïf fatn et N mif tt fut
fol tn ffûbit He tnkiUnir Itti oit d ri)
^n brnt rt ilona n b$\ft rt a man^irr,
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.s^fiL
LXgr.-
CATHÉDRALE.
Troisième su]et: Résurrection du fils de Théophile,
Il sort de son tombeau les mains jointes, à moitié cou-
vert de son suaire. Saint Pierre est à genoux; saint
Paul se tient derrière et Théophile près du jeune ressus-
cité. Six personnages dans le fond sont saisis d'étonné-
ment.
Les trois lignes suivantes se lisent en haut :
doutent a la promesse 5e saint yol. S.
yierre ressnxita le fils tt (Klféoiiliile
(Htti aooit esté mort par JU^SSS ans.
Quatrième sujet: Théophile faisant prêcher saint
Pierre devant lui, dans une salle remplie de pei-
sonnages attentifs.
(îoment H^éoplfile fist esletier satt {lierre en raiere
Daulte et (fonourable pour estre oen et ot| presrlfier.
{Comment Théophile Jlt monter saint Pierre dans une chaire
riche et élevée ^ afin qu'on pût le voir et l'entendre prêcher.)
La troisième tapisserie, hélas! a été mutilée;
néanmoins, étendue comme elle Test, elle repré-
sente bien visiblement le Crucifiement de saint
Pierre^ la tête en bas, lié avec des cordes. Près
de lui se tiennent deux anges tenant, l'un une
couronne, Tautre un livre ouvert.
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JS BEAUTAÎS.
tiétott assiste au supplice d^uti càié^ de l'autre sont
pjaeéfi quatre hommes et une femme qui *paraïsseQt af-
A la partie supérieure, deux anges présentent à J.-C.
rame de saint Pierre sous la forme d'une petite figuré
fSue.
La légende est disposée en trois lignes :
tlomtnt sait fitni fut Uiit (lit) en La rraU Ui |iiti etn
gt lUij Itf angfUi lut ti|iportiia ronrane br tofirft ti br lif
flft mq \mt au qutt il {\§nï tt qit'iE bisdt an ptuplr
Nous retrouverons d'autres tapisseries dans la
Basse-OËuvre, car il est peu d* églises en France,
après Reims ^ qui en possèdent autant que la
Cathédrale de Beau vais.
Près de la Sacristie.
Le mausolée du cardinal Toussaint de Janson-
Forbin^ évèque de Beauvaisen 1676, mort en 1713,
Ce portrait très ressemblant du prélat, en marbré
de Carrare, est l'œuvre du célèbre sculpteur
Nicolas Coustou. Il fut jeté avec des débris,
en 1793, et heureusement rétabli en 1804.
i
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v^!r^'': . ••
CAfMéDRALE. |§
. Une horloge datant du xiv« siècle. Elle carilloo-
nait les hymnes du temps et un Noël, l.e clo-
cheton eti bols, qui là côuroritiè, a été refait au
xvi« siècle.
Sous rhorloge, un Christ descendu de la croix
entre les bi^as de Marié, sculpté en bois et sur-
monté d'un riche dais de même style et de même
époque (xvi« siècle). Up Ecce Homo polychrome
et ûné imagé de la Sainte Pace,
êùr les deux jprémiers piliers dli bâs-côté du
<ifeœur, àù Nord, on lit l'épitaphé, sur mafbfê
riôir, du chanoine Claudé-Hènfî (jôUJrrie, doyeâ
oÉicîàl et gfàrid-vicaîre, alitelir d*lifië élégie latine
sur là catastrophe qui àriéantit, en li^l, la mer-
veille dé Béàùvàis, c'ést-â-dîre la flèche de la Ca-
thédrale, mort le 1 1 février i6ô^.
làm, de F'haHÇôîs de Catiôntie, diacre, prieUr
et ëeîgiieur de Motlceàtix, chanôlâe, mort lé
i5 avril 1659, ayant laissé des fôftdatiotis â la
Cathédrale et à l^Môspiee des pauvres.
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6o BEAUVAIS.
r
HORLOGE ASTRONOMIQUE
(installée dans Vancienne Chapelle au Saint'Sacre-
ment y à côté du Portail Nord),
^Thef-d'œuvre incomparablement supérieur aux
hiûrloges si renommées de Strasbourg ©t de Be-
sançoQj elle a pour auteur M. Vérité, de Beauvais^
savaut digne et modeste, dont le génie mécanique
a réalisé plusieurs inventions admirables : l'hor-
loge électrique, les appareils à signaux pour les
chemins de fer^ la transmission des mouvementa
par rélectricité, etc.
Le mécanisme de cette merveille d'art compte
jusqu'à 90^000 pièces. Le meuble, exécuté sur
les plans du R. P. Piérart, jésuite^ est du style
roman, mouvementé de riches ornements byzan^
tins. (Hauteur^ 12' mètres; largeur, 6 mètres 12,
et profondeur, 3 mètres 82.)
La partie inférieure g^roupe 52 cadrans^ le mo-
teur principal ou régulateur général, avec son
échappement au centre de la lentille d'un pen-
dule qui pèse 45 kilog., et j6 moteurs secon-
daires.
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CATHÉDRALE. 6t
Le moteur central communique Le mouvement : i" à toutes
les aiguilles chargées d'indiquer l'heure sur plus de vingt
cadrans différents; 2*» au soleil et à la lune qui gravitent au-
tour des globes terrestres ; 3* aux aiguilles qui indiquent
le temps sidéral; 4* aux deux planisphères célestes; 5' au
planétaire reproduisant les éclipses de soleil ; 6' aux ai-
guilles du cadran répétiteur, placé derrière l'horloge;
7*" enfin à Faiguille unique du petit cadran des secondes,
posé, pour ainsi dire, sur le parquet de Thorloge, au
dessous du pendule dont il compte les oscillations-
Les moteurs secondaires, parfaitement indépendants du
principal, quant au mouvement, ne reçoivent cependant
que de lui l'ordre d'agir au moment donné. C'est à l'aide de
ces moteurs multipliés que l'horloge indique les minutes
et les heures du temps moyen sur le grand cadran supé^
rieur, portrait de N. S. d'un émail sans égal en grandeur^
accompagné de douze émaux plus petits représentant les
Apôtres. Ce cadran est divisé en 24 heures ; l'aiguille des
minutes £ût une révolution complète toutes les heures ;
celle des heures met un jour à faire le tour.
Baie du milibu.
Le groupe de douze cadrans donne les indications du
comput ecclésiastique, conformément au Calendrier grégo-
rien : !• l'année du cycle solaire; 2* la lettre dominicale^
3» le nombre d'or, ou cycle lunaire ; 4*» l'épacte; 5* Tin-
diction romaine; 6» l'heure du jour sidéral; 7* Téquation
solaire ; 8* la déclinaison du soleil ; 9*» la longueur dcB
jours et des nuits ; lo*" la saison ; 1 1* le signe du ^odiaqucr
12* l'heure et la minute du lever du soleil; 13* Thcurc et
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â
4i
ap4VVA|îi.
ta miauu de Bon çû\|Ghcr; 14'' ïp jgur de |& îi$;;in^ini^i i j"" U
pïanctçqui ^onuc sop nom à ce jour,
Bj^t^ I^E DROITE.
I* )^' observateur peut assister au phénomène du kyer et
du coucher du soleil s'opérant s ou a ses yeux a Thcurc
exacte; 3" voir Theure du méridien de Paris, et sur huit
autres cadrans Fheure do huit grandes villes dont la lon-
gitude est à Vouest de ïa capitale; f le quantième du mois et
le nom du Saint que T Eglise honore ce jour-là, les années
bissextiles étant prévues par Tartiste,
BaIK: DE] OAtiCli&H.
Âprè$ les phénomènes solaires, void : 1^ les phase» de
la lune et le moment précis du paasage de cet astre au ma--
Fidîen de Beauvais ; 2* l'heure de Rome et Iheure de huit
grandes villeg situées ù l'est ûc Paris ^ 40 les fêtes mobiles de
chaque année, déterminées suivant Tin ci dence de Pâques»
pour une période de ^00 ans. A Texpiration de ee terme,
un simple déplacement prévu permettra au cadrao de r^
prendre ses fonctions pour trois aiècles encore-
Façade latérale de droite.
t^ Cadran planétaire suivant le système de CoperBia,
pour indiquer Icâ éelipsed de soleil; 3^ au-dessous^ le pHé-
Domène des marées s'aceomplit sous les yeux du specto-
teur avec une apparence de vérité qui jette dans la stufiér
iiction, exactement à la mime heure qu'au moat btiulr-
M-ichel^ peint p^r M. Thierré*» de Beauvaift ; 9! l'aspeet au
del à chaque heure et h ehaqur minute du temps frayes ;
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P5^>vît^.-. iw.;! ••.
CATHÉDRAI^E. 61
4« le lever, le passage au méridien de Beauvais, et le cou-
cher de chaque étoile pour chaque jour; 5* le temps pen-
dant lequel chaque étoile restera sur Thorizon et le temps
de sa disparition; 6* le phénomène de la gravitation des
planètes exécutant leur mouvement dans les conditions
normales et parfaitement régulières.
Façade latérale de gauche.
1° Cadran reproduisant toutes les éclipses 4e soleil qui
doivent être visibles à Beauvais jusqu'à 1^ ^n 4u si^c)^ {ci
au-delà, par un simple déplacement de rouages prévu);
2* mêmes phénomènes des marées; le paysage seul a
changé. On y reconnaît le port de Jersey et le château de
Mpntorgueil; 3** nouvelles indications astronomiques sur
le ciel austral au nadir de Beauvais, correspondant 4 celles
du côté droit en les complétant. Ces planisphères c^lçsteSf
oeuvre de M. Léon Fenet, de la Manufacture des tapisseries
de Beauvais, sont des curiosités dans l'horloge.
Toute cette partie inférieure de l'horloge est
ainsi consacrée à la représentation des phéno-
mènes astronomiques, à la mesure du temps et
aux habitants de la terre qui se montrent en une
cinquantaine de petites fenêtres, sous des types
variés, afin de figurer tous les peuples du moqde,
car c'est pour eux que le temps a^ été créé. Par-
ticularité intéressante : les deux premières figu-
rines, à droite, sont les portraits de M. Vérité et
du R. P. Piérart.
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64 BEAU VAIS.
Partie Symbolique (Scène du Jugement).
Dans le principal cadran , les aiguilles qui me-
surent à chacun des mortels sa portion du temps,
partent du cœur de Jésus-Christ, parce qu'il est
le maître de la vie et de la mort. Mais il est aussi
le juge de remploi qui a été fait de ce temps ra-
pide et mesuré. L'édifice supérieur, ou cité céleste
défendue par huit tours, met en scène le juge-
ment que chacun devra subir, à son heure, lorsque
le temps aura fini pour lui.
Dans la pensée de l'artiste, la vie humaine re-
présente le cours des siècles et chaque vie est ré-
sumée par une heure. Chaque âge de la vie dure
donc un quart d'heure et vient prendre place, en
avant du tionjon, pour être bientôt victime de la
mort et jugé sur l'emploi de son temps.
Après que l'heure a sonne, on voit sortir d'une grande
baie un gracieux enfant qui joue au bilboquet ; il s'arrête
pendant un quart d'heure et disparaît. La cloche â*appe un
coup donnant le sol.
Au deuxième quart (deux coups : sol, fa)y c'est le jeune
homme tout entier à se? études.
Au troisième quart (trois coups : sol, fa, mi), un guerrier
en armes, emblème de l'âge mûr.
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^^^m^i^^-
CATHÉDRALE. 65
Au quatrième quart (quatre coups : 5o/, fa, mi, ré), la
vieillesse portant une lourde aumônière pleine d'or que la
mort va bientôt lui ravir.
Un instant avant que la cloche sonnant ïut
compte les heures, le coq placé sur la croix qui
domine la grande arcade trilobée, agite les ailes,
' la queue et la tête, et répète trois fois son garde
à vous !
C'est l'emblème de la vigilance qui avertit de se tenir prêt,
car on ne sait si c'est le soir, au milieu de la nuit, ou au chant
du coq, au matin, que le maître viendra. (S. Marc, XIII, 35*)
L'heure sonne et le Christ, assis sur un arc-en-
ciel, dans sa gloire, entouré d*anges, leur donne
le signal d'annoncer au inonde que le temps est
achevé. Ils portent leurs olifants à la bouche et
font entendre le son de la dernière trompette.
Plus bas, les statues d'Adam, de Noé, d'Abraham
et de Moïse, ainsi que les quatre grands pro-
phètes Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel, placés
sur des tours que soutiennent les quatre animaux
symbolisant les Evangélistes, se tournent vers
Dieu. Deux anges portant les instruments de la
Passion font aussi un demi-tour^. Tout est dans
l'attente.
Alors les personnages qui figurent les divers
5
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À
^^•'^^r^
1S6 BEAUVAIS.
peuples du monde, disparaissent des fenêtres de
la cité comme frappés par la mort, et Ton voit,
il leur place, des flammes sortir de toutes les ou-
vertures : la destruction est générale, venturus est
judicare sœculum per ignem. Le jugement com-
mence.
A la droite du trône du souverain Juge, réservée à la'
Vertu, le meuble est orné de fleurs épanouies, tout y res-
pire le bonheur et la vie ; tandis qu'à la gauche, il n'y a
qu^emblèmes de souffrance et de damnation. Il n'y a pas
jusqu'aux damiers qui restent sans jetons : la partie est
jouée et perdue sans espoir.
Apparaît le juste ou la Vertu, sous la figure d'une jeune
ËUc couronnée de fleurs ; elle vient se placer devant Dieu,
attendant Tarrêt suprême. La sainte Vierge et saint Joseph
sont à genoux aux pieds du juge dans une attitude sup-
pliante. Uarchange saint Michel, tenant une balance, pèse
le bien et le mal ; la balance trébuche du côté des bonnes
actions : le Christ donne sa bénédiction. Aussitôt un ange,
jouant de lamandoline> vient prendre la Vertu et la conduit
dans [c Ciel au son d'une délicieuse harmonie, dont les
airs empruntés aux cantiques de Neukomm, ou à la liturgie
sacréCj varient chaque jour de la semaine.
Après la Vertu, le pécheur ou le Vice apparaît à son tour
dans toute sa nudité et sa honte. Il vient par ime baie op-
posée prendre place à son tour devant son juge, La sainte
Vierge et saint Joseph intercèdent encore; mais cette fois
la balance de saint Michel trébuche du côté gauche. Alors
Dieu, par le mouvement de la tête et des bras, repousse le
pécheur. Un diable hideux, arméd*un trident, vient prendre
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GooQk / . '
CATHÉDRALE. 67
le coupable et le conduit en enfer au bruit du tonnerre. Le
sort est fixé pour l'éternité !
Le jugement terminé, les flammes disparaissent
des baies au-dessous de la galerie; les peuples
reprennent leur place et les diverses statuettes
reviennent à leur première position. Cette scène
doit se renouveler d'heure en heure, seulement â
partir de midi jusqu'à cinq heures. Avis aux visi-
teurs; ils devront se présenter quelques minutes
avant les heures précitées, pour voir le fonction-
nement que nous venons d'indiquer.
(S'adres$er au gardien^ dans la cathédrale^ ou à
son domicile actuellement rue de VEvêché^ 42^ en
face du portail septentrional. (Prix, 5o cent,, et
seulement 25 cent, les samedis et dimanches,)
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'^V^f^
68 BEAUVAIS.
TRANSEPTS.
JSles transepts ont une longueur de 58 mètres 70
et une largeur de 14 mètres. Les dates de i55o
et 1557 sont écrites sur l'intrados. A droite et à
gauche de chacun des portails, en face de l'unique
travée étroite de la nef, sont disposées des cha-
pelles dont nous parlerons. Le côté opposé appar-
tient à l'architecture du xiv« siècle. Les quatre
piliers de la travée centrale, rétablis après la
/n^ *ij^, chute du clocher, en 1573, ont de larges canne-
y .^ i lures évidées; Ténormité de leur masse est dé-
i.ii} • V 'i ^ guisce par leur longueur qui atteint, d'un seul jet,
I jusqu'aux voûtes. Sur l'un d'eux est adossée la
chaire à prêcher (fin du xvii® siècle), soutenue par
deux caryatides et provenant de Tabbaye de Saint-
Lucien, près Beauvais. Des sculptures représen-
tant saint Lucien, saint Julien et saint Maxien
occupent trois des panneaux de cette chaire.
Uhorloge, placée au-dessus banc-d'œuvre, vient
de la tour de l'église Saint-Sauveur, à Beauvais.
Elle a été accordée à celle de Saint-Pierre, sur la
pétition des habitants de la ville, pour l'utilité
générale, le 2r décembre 1800.
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CATHÉDRALE. 69
Tapisseries exposées sur le mur servant de clôture
à la nef.
Deux sont du xv« siècle et les autres du xvii«'.
Près du banc-d'œuvre, à sa droite, une tapis-
serie de 1460 (2 mètres 65 sur 3 mètres 38), re-
présente la Vie de saint Pierre, en quatre compar-
timents séparés, non plus par des arbres comme
dans les précédentes tapisseries, mais par des
colonnes d'architecture gothique.
Premier compartiment : Vision de saint Pierre,
à l'heure du repas, dans la maison d'un cor-
royeur de Joppé, ville de Palestine. (V. Actes des
Apôtres, ch. X, v. 1-22, et XI, 5.)
Son costume est semblable à une chappe avec orfrois en-
richis de pierreries. Au-dessus de lui, deux anges tiennent
une nappe renfermant cinq des animaux nommés impurs
par le Lévi^ique (chap. XI), un épervier, un hibou, un
chien, un lion et un lézard. Petre occide et manduca : Pierre,
tuez et mangez, dit Tinscription placée sur une colonne,
en avant d^ne tourelle moyen-âge.
Au haut du tableau on lit :
(Moment %. pierre en la maiso Simon le roriaire
ilit le riel outiert et les agéles lui an^iortans
Kng linrlfeul piax ht btiUs or^es et oenimeuses po mengier*
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I
"^r^
^^
70 BEAUVAIS.
Deuxième compartiment : Baptême de Corneille.
Saint Pierre réfléchissait sur ce que pouvait être cette
visîDci, lorsque tout à coup arrivent chez lui trois hommes
qîii le demandent de la part de Corneille, ofiBcier de la gar-
nison romaine à Césarie. Il part arec eux. Le lendemain
U arrive chez Corneille qui se prosterne aux pieds de saint
Pierre et reçoit le baptême (V. Actes des Apôtres, ch. X,
V. 33-47). Là* encore, d'heureux anachronismes nous mon-
trent dans les onze personnages, hommes et femmes, qui
suivent Corneille et saint Pierre des costumes en usage au
XV* siècle, tels que les artistes les avaient sous les yeux et
un édifice d'architecture ogival selon Tépoquc.
Du haut du ciel, l'Esprit-Saint descend sur tous ceux
qi3i écoutent saint Pierre, en forme de rayons de lumière
qui dardent.
Au-dessus on lit :
fiSomtut U f aitit ff6|irit (ei rniM fitf domilU cëtutiQ et fa famille
iatt yietre puatïtani Henaitt luq.
Troisième compartiment : Emprisonnement de
saint Pierre par les ordres d*Hérode.
Le premier fait, relatif à la vie de saint Pierre, que rap -
porte le Livre des Actes, après le baptême de Corneille, est
l'emprisonnement de Tapôtre à Jérusalem. {Actes des
Apôtres, ch. XII, v. 3 et suiv.). Hérode Agrippa (petit-fils du
vieil Hérode, sous qui est né Jésus, et neveu du deuxième
Hérode qui fit décapiter saint Jean-Baptiste), avec toutes
les marques distinctlves de l'autorité royale, donne l'ordre
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CATHEDRALE- fl
de garrotter le Saint dans la prison même du palais. Dcft
sentinelles gardent l'entrée. Leurs armures sont: y ne hal-
lebarde, une pertuisane, une pique, une lance. Un ange
vient réveiller le captif et le presse deaortiraiî plus vite;
son costume appelé mi-partie fol longtemps de mode en
France.
L'inscription porte :
doment en la priaon ht %txùht sait fitttt aptmoit tnlxt ïifui
rl)lrs (dimaliers) et Vm%ilt te frappa pat le îùèïL
La série de mots pax (paix), semés à profusion
dans cette tapisserie, rappelle qu'au moment où
Guillaume de Hellande fut éievé à Tépiscopat, Ja
guerre avait cessé entre la France et l'Angle-
terre..
Aux quatre coins, les armes du donateur et ceux
de sa cathédrale sont entremêlées.
A LA GAUCHE DU BaNC-d'ŒuVRE-
Un sujet profane (3 métrés 58 sur 2 mètres ri)
qui ferait suite à ceux que nous avons vus près de
la sacristie. C'est Rémus, prince gaulois , fils
de Nannes, vingt-troisième roi des Celtes, chef
de la colonie des Remi^ fondateur de Reims, don-
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72 BEAUVAIS.
nant sa fille en mariage au roi Francus, fils
d'Hector le Troyen.
Cette allégorie, toute symbolique, représente la
fusion de deux peuples et nous rappelle le temps
de Tinvasion des Francs, où les Gaulois, sous les
traits du vieux Rémus, cèdent leurs droits, leurs
provinces et leur nom pour faire place désormais
a une nation jeune et nouvelle, figurée par
Francus, Les deux premiers noms de la monar-
chie française, Clovis et Rémus, viennent en eflfet
se rattacher à cette idée. Peut-être n'est-ce là
tout simplement qu'une allusion au second ma-
riage de François I®*" avec Eléonore d'Autriche,
qui eut lieu précisément Tannée de la fabrication
de cette tapisserie (i53o) ou même qu'un emblème
de son sacre.
Rémus, revêtu d'un manteau royal, assez semblable aux
chasubles anciennes, garni d'une épi toge d'hermine, tient
de la main gauche- un sceptre fleurdelysé, et, de l'autre, il
prend la main de sa fille pour la présenter à Francus. La
fille de Rémus porte une robe à queue traînante, à manches
tailladées et bouffantes. Derrière elle viennent trois sui-
vantes en robes à vertugadins avec coiffes paillolées et sou-
liers à la guimbarde, puis un soldat cuirassé ayant une
bourguignotte sur la tête, et enfin un porte-bannière pa-
naché, présentant un étendard aux armes : de gueules à trois
couronnes d'or, deux et un.
Francus est couvert d'une cuirasse et d'une chlamyde, la
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CATHÉDRALE» 73
tête ceinte d^une couronne ducale. Deux écuyers condui-
sent son cheval ; une troupe de cavaliers^ revêtus en par-
ticulier du garde-col qui venait d'être inventé pour ren-
forcer le gorgerin» suivent en sonnant de la trompette. Une
petite bave rôle attachée à cet instrument porte : de gtteules
au lion efor, couronné de même, armé d'une hache d^a^r.
La scène se passe sous les murs de Reims- on
n'a pas oublié parmi les édifices de la ville, la belle
métropole au portail proverbiaK A quelque dis-
tance de la ville se dresse un appareil patibulaire-
En pareille circonstance, que signfle-t-il, sinon
la réforme sévère que François K apporta dans
le cours de la justice, ou bien n'est-il placé là sim-
plement que comme signe de haute puissance?
On lit au haut du tableau : Rains^ et au bas :
Hprffi que i'arrlfe uni Ijaui motis rtpoiia
f rannt« &'$(rl(ir fîlf lu ntlf rspott&a
fîmnï 3. $. S. lots cirnicnîii U nom
î'ûiT mil jJM' ^^nf^ jatois
Hu rott |lem»ft Ijttit nni jlgl^^iEIE U%
pt ptis framuys cDurtoise tioJion.
(i 767 ans après que l'arche se fut élevée sur Us hautes mon-
tagnes^ tt 1 190 ans avant J.-C^ Francus Jïls d'Hector épousa
ta fille du roi Rémus. Alors commença le ttom des Français j
Ttaîion courtoise,)
Inutile de le répéter, dans toutes ces tapisseries
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74 BEAU VAIS»
du XV* siècle, on voit de nombreux exemples de
l'ancien costume civil, militaire et religieux, que
peuvent étudier en toute sûreté les amateurs et
les artistes.
Cartons de Raphaël.
Huit grandes tapisseries (5 mètres 35 de long),
choisies pour représenter, quatre d'un côté la Vie
de saint Pierre, et quatre de l'autre côté celle de
saint Paul, patrons de la cathédrale, proviennent,
non pas des manufactures de Flandre , mais de
Beauvaiâ même. Elles sont exécutées en basse Hce
avec un talent extraordinaire; aussi valurent-elles
à Fhabile et actif Bébaclcj deuxième directeur de
la Manufacture de Beauvais, les éloges de la cour
et la visite de Louis XIV.
Cest à la prière de Léon X que Raphaël composa
la magnifique suite de sujets que nous admirons.
On a copié à Beauvais les cartons conservés au
palais d'Hamptoncourt , en y ajoutant pour la
symétrie une huitième scène : Saint Paul terrassé
sur le chemin de Damas. Nous ne nous arrêterons
pas à faire ressortir le mérite de ces chefs-d'œuvrep
On sait que les costumes y sont grecs et romains.
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k
CATHÉDRALE. yj
mais drapés avec un art infini et exécutés de même.
Malheureusement, le temps a déjà altéré Thar-
monie de quelques couleurs.
Première tapisserie, près du portail méridional,
Pêche miraculeuse^ d'après saint Luc, ch. V, sur
le lac de Génésareth, après la prédication que
Jésus venait de faire de dessus la barque à la foule
qui se disperse.
Capharnaûm disparaît dans le lointain. Pierre se jette
aux pieds du Sauveur, André eât dans la surprise, Zébôdée>
avec ses deux fils Jacques et Jean, soulèvent un filet rempli
de poissons. Jean semble jeter vers Jésus le plus affectueux
regard.
. Deuxième tapisserie : Mortd'Ananie.(Act. ch. V,)
Ananîe avait cru pouvoir, de concert avec sa femme Sa-
phire, cacher aux Apôtres le prix d'un champ qu'ils avaient
vendu, et avoir ainsi tout à la fois Thonneur de la vertu de
désintéressement et le prix de leur vente. Ils étaient donc
convenus de ne porter aux Apôtres qu'une partie de leur
argent et de se réserver l'autre. Or, c'est au moment
où le mari allait déposer son argent sur la table que
tout-à-coup, à la parole de saint Pierre indigné d'une telle
conduite, il tombe à la renverse. « N'étiez-vous pas libre de
votre fonds, lui dit saint Pierre, et ne Têtes-vous pas encore
du prix que vous l'avez vendu?... C'est à Dieu que vous
avez menti et non aux hommes. » Entendant ces mots
Ananie tomba et expira.
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76 BEAUVAIS.
Tous les asaîBtants» Apôtres et fidèles « sont frappés d'c-
pouvaote. Ananie est gisant tout près de la table sur
laquelle il venait de poser son argent. Sa femme, qui ne
sait encore rien de ce qui se passe, est tout occupée, dans
un coin du tableau, k compter les pièces de monnaie d'une
main dans Tautrc^ avec une joie secrète qui prouve que le
peintre savait saisir la. nature sur le fait
De l'autre côté du tableau, sont deux Apôtres qui dis-
tribuent des aumônes. L'un d'eux fait à un de ceux qui
reçoivent un geste comme pour lui recommander d'en faire
bon usa^e.
Troisième tapisserie : Boiteux guéri à la porte
du Temple, (Actes, ch. III, v. r et suiv.).
D'une extrémité à l'autre s'étend le vaste édifice du
Temple. Au milieu, devant la Belle-Porte, se trouvent les
personnages principaux : saint Pierre et saint Jean qui
vont entrer et un homme boiteux les conjurant de lui
donner l'aumône. Pierre lui dit : * Je n'ai ni or ni argent,
mais ce que j'ai je te le donne : au nom de Jésus de Naza-
rethi lève— toi et marche. » Le moment précis que Raphaël
représente est celui où Pierre, invoquant sur ce malheu-
reux le nom de Jésus, lui tend îa main pour le relever.
Tous les assistants ont des regarda d'étonnemcnt et une
variété d'expression vraiment remarquable.
Quatrième tapisserie : Jésus instituant saint
Pierre chef de l'Eglise. [Evang. de saint Jean,
ch, XXIj V. I et suiv,)
La barque est abandonnée dans un coin du tableau. Le
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CATHEDRALE. 77
divin pasteur, ressuscité, est debout auprès des agneaux
et des brebis, figure du troupeau qui va être confie à
saint Pierre. Jusqu'à trois fois, Jésus lui dit : Pierre,
m'aimes-tu? et toujours Pierre, les mains croisées sur son
cœur^ répond qu'il l'aime. . . Pais mes agneaux, pais mes
brebis, les fidèles et les pasteurs mêmes. Jésus lui montre
le troupeau et Pierre tient les clefs entre ses mains. Cette
scène se passe devant les Apôtres. Jean se fait remarquer
parmi les autres* par des démonstrations plus vives. (Pour
respecter l'ordre chronologique des faits, cette tapisserie
devrait être placée en seconde ligne.)
Cinquième tapisserie : Saint Paul converti sur
le chemin de Damas, {Actes^ ch. IX.)
Environné et frappé tout-à-coup d'une lumière céleste
lorsqu'il courait à Damas pour ramener des chrdtiens en
prison à Jérusalem, il entend la voix du Seigneur qui lui
crie : Saul, Saul, pourquoi me persécutes- tu ? — Qui ctea-
vous, Seigneur^ — Je suis Jésus que tu persécutes.
Son cheval, effrayé, s'échappe. Les hommes de sa cohorte
se couvrent de leurs boucliers, ne pouvant supporter
réclat de la lumière du ciel. Dans le haut du tableau,
une vue de la ville de Damas.
Sixième tapisserie : Conversion de Sergius
Paulus et aveuglement du magicien Elymas. [Actes
desApotreSy chap. XIII, v. 6 et suiv.)
La scène se passe à Paphos, ville capitale de Chypre,
dans le prœtorium du proconsul romain Sergius Paulus.
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à
^ BJSAUVAIS.
Celui-ci avait Ml venir Baiût Paul et saint Barnabe paur
le& entendre exposer Jes dogmes de leur rdigion; mais un
certaiû Elymas ou Barjésu, magicien de professioû, combat
la doetrioe des Apotreg. Paul lui reproehc ses fourberies «
et, pour preuve de la vérité de l'Evangile, lui déclare qu'il
va perdre la vue. En effet, il devient aveugle et cherche en
tâtonnant à se dérober. Tous les spectateurs sont efiTrayés
et s'assurent de la réalité du prodige. Sergiuâ n'hésite
plus à croire et à embrasser le ohristianisme.
Sous les pieds du proconsul, un cartouche porte cette
inscription latine : L. Sergivs Faûlvi^ Asiœ procès, chris^
tianam fidem amplectitvr Savtî prœdicatione. (Sergius Pauîua,
proconsul de TAsie^ embrasse la loi çh rétien uc à la pr^
dication de Saul.
Septième tapisserie : Saint Paul au milieu de
r Aréopage, (Actes des Apôtres^ çh^p, XVII, v. i6
et suiv.)
Quelques philosophes stoïciens et épicuriens menèrent
un jour saint Paul à l'Aréopage d'Athèace- C'était une
place publique^ près du temple de Mars, où les causes cri-
minelles en matière de religion se décidaient sans appeK
Saint Paul prit alors pour texte de son discours T inscrip-
tion : Au Dieu inconnu^ qull venait de lire sur un autel, et
il se mit à leur parler tout au long de la nature de Oieu,
de sa providence et de ses œuvres.
La pose inspirée de i' Apôtre, l'impressioD qu'il
produit sur ses auditeurs plus ou moins faciles à
confaincre, l'élègaoce avec laquelle il e^t drapé.
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CATHEDRALE. 75
les attitudes diverses de tous les personnages, font
de ce tableau une des œuvres les plus accomplies
de Raphaël.
Huitième tapisserie : Saint Paul et saint Barnabe
pris pour des dieux. (C'est la scène du Livre des
Actes, ch. XVII, V. 6 et suiv.)
Les deux Apôtres arrivant à Lystre, pour prêcher, gué-
rirent un malheureux estropié de naissance. Frappés d'un
tel miracle, les Lystriens les prirent pour des dieux» et se
disposèrent à leur immoler, malgré eux, des victimes.
On voit saint Paul s'opposant de tout son pouvoir à cet
acte d'idolâtrie. Derrière lui, saint Barnabe, les mains
jointes, supplie le Ciel d*empêcher cet acte superstitieux.
Les nombreux sacrificateurs retiennent leurs victime s au
milieu de la foule* Un tauroau orné de guirlandes est sur
le point de recevoir le coup de hache. L*estropié guéri re-
garde avec effusion saint Paul et lui témoigne la plus vive
reconnaissance. Un vieillard incrédule s'assure que le
perclus est bien guéri.
Il y a là une variété prodigieuse de caractères
et de sentiments parmi les personnages de ce
tableau.
(Ce fait s'étant passé neuf années avant la prédi-
cation de saint Paul à l'Aréopage, la transposition
de ces deux dernières tapisseries ferait un classe-
ment plus logique.)
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8b ' BËAUVA15.
Transept méridional*
De chaque côté des portes, comme au portail
du Nord, on remarque des niches ogives fleuries,
à fronton aigu, dont les rompants sont chargés
de feuilles recourbées.
Le porche intérieur, édifié en i83! (celui du
Nord en 1834), sur le.s données de M. Itamel, est
surmonté de trois tableaux : Martyre de saint
Jacques-le-Majeury école de Lebrun; Repentir de
saint Pierre ; Pêche miraculeuse,
^ Rosace^ — Elle représente la Création et ï His-
toire du peuple juif f ou les grands événements qui
s'accomplirent depuis le commencement du
monde jusqu'au séjour des Israélites dans le
désert.
DieUy au centre, est environné de fies oeuvres figurées dans
les six compartimeots qui entourent le centre de la rose.
Tout ce qui appartient au Ciel ou à Talr est placé dans
ceux du haut^ tandis que les créatures qui vivent sur la
terre ou dans k mer se voient dans les divisions infé-
rieures.
Les compartiments extérieurs^ c'est-à-dire ceux qui en-
tourent la cir conférence de la rosace ^ sont consacrés à
rhistoirc des hommes, D^abord les Anges, habitants du
Paradis céleste, garnissent les snbdivisions supérieures;
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Portail MÉniDio^iAL un la Cathédhale Sr-PiEftWE
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^WiWP
CATHÉDRALE. et
à coté, vers la droite, nos premiers parents tentés par le ser-
pent; Adam et Eve chassés du Paradis terrestre; Adam et Eve
après leur expulsion ^ Tun cultivant la terre, Tau ire tenant
un petit cnfaût sur ses genoux.
Nous sommes transportés ensuite au Déluge. L'arche de
Noé est armée comme une citadelle \ une colombe tient
dans son bec trois épis de blé, au lieu d'une branche d'o-
Jivicr. Puis on remarque la Tour de Babel, composée de
cinq étages à diamètres inégaux; le Sacrifice d'Abraham-^
c'est un chef-d'œuvre qui nous montre les costumes du
temps de Henri II ; la Bénédiction donnée par Isaac à Jacob,
en présence deRébecca^, le fils bien-aimé de Jacob, Joseph
jeté dans une citerne; Moïse devant le buisson ardent; ta Manne
dans le désert, recueillie par des Hébreux,
Au-dessous de la rosace, cinq petites arcades, à plein-
ceintre, offrent Timage colossale des prophètes. En com-
mençant par la gauche, ce sont d'abord les cinq grands :
David, Isale, Jérémie, E^échiel, Daniel^ puis les petits pro-
phètes i Oséct Amos, Miehée^ Zacharie et Malachie^ Sur la
bande tenue par Amos, on lit le nombre 1551, époque à
laquelle les vitraux ont été peints.
Cette série de prophètes surmonte une galerie présen-
tant, à rintérieur comme à Textérieur de Tédilice, dix ar-
cades qui occupent toute la largeur du transept. Celles du
dehors seules ont été garnies de vitraux; les autres sont
restées entièrement ouvertes. Cette galerie est consacrée
aux patrons de la Cathédrale, saint Pierre et saint Paul ,
aux quatre évangélisles et aux quatre grands docteurs de
TEglise latine. On prétend que la figure de saint Mathieu
est le portrait de Tartiste qui a peint ces magnifiques ver-
rières à Beauvais. Ses initiales sont indiquées N. L. P,,
mais on ne sait au juste si c'est Nicolas Le Prince ou
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mmmmmiÊmB
r
$« B£4UVA1S.
Nico1«9 Le Pot, tous deux peintres-verriers de fieauvmi&.
Deux fois, sur dea philactèrcs» on lit la date 1551^ On a
rcconau dans la tête de saint Luc le portrait de Femel,
médecin de Henri ÏL
CHAPELLIt DES MORTS
autre/ois de Saint-Pierre et de Saînt-Pauî, en face
de ta Chapelle du Sacré-Cœur.
Quelques colonnes de marbre noir, provenant
de Tancien jubé, ont servi à transformer rautel.
Le tableau qu*elles renferment représente une
Descente de la croix, école de Rubens, souple de
ton* Il a été restauré en 1845 parAmédée Dupuis.
Charles de Lafosse en est Fauteur.
Les vitraux f du xti^ siècle, sont remarquables,
r'* fcnotre, celle du Midi : Saint Pierrt, tenant les clefi^
symboliques, occupe la première grande division, et saint
Paai, écrivain inspiré, s'appuyant sur l'épée qui trancha sa
tcle, occupe la seconde. Au sommet du dais de saint Pierre,
on remarque sur un cartoyche ïa date de 1551, la mcme
que celle ûcé vitraux de la rosace méridionale, peints par
NicolaB Le P... AU'ij^eeuus des Apôtres, or retiouvclc^
armes du Chapitre, Le Père éternel apparaît, dans la plus
èlcvce des divisions flamboyantes, avec le costume des
Souverains Pontifes.
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Portail septentrional de la Cathédrale St-Pierre
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CATHÉDRALE. 83
[
a' fcnctre : Vitrail de saint Jean tE¥angètist€t tenant
dans sa main gauche un calice surmonté d'un dragon,
emblème du poi&on'qué la coupe f:ontenait loraque le saint
apôtre la but, pour convertir Ariatodème, prêtre des idoles.
Au bas, on voit le portrait des donateurs Jean Vast et de
&a fommei à genoux, les mains jointes. Nous avons dit
quUl fut Tun des conatrucCeurs du transept de la Cathé-
dralc> U a été enterre dans cette chapelle. Un lui a donnai
un écusson au champ d'or^ dans lequel est peint un marUau
dt tablty dÈrement surmonté d'une couronne , avec les
Initiales J. et W. Au haut de ce vitrail, dans fea petites
divisions de J'ogive, on voit Jénu% c^unifié entre les deux
lurons dont pafle l'Evangile.
Transbpt septentrional.
Tableau au-dessus du portail Nord : Jé&us gué^
rissant les malades, école de Jouvenet (1644-1717),
Au bas on lit rindication des sources où Tartiste
a puisé fia composition : en Saint Mathieu^ ch. XIV,
Charles Blanc, dans son Histoire des Peintres de
toutes les écoles depuis la Renaissance jusqu'à nos
jourSt à Tarticle Jouvenct, a fait la descriptioQ df
ce tableau magistraL '
Rosace, — La verrière est moins intërcësantâ
que celle d'en face.
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T
84 BEAUTAIS.
On voit la figure d'un soleii d^or^sur une surface
circulaire d'où s'échappe une multitude de rayons.
Au-dessous de cette rose, s'ouirrent, comme au
portail du Midi, jcinq baies ogivales renfermant
chacune deux arcades à plein-cintre surmontées
de trois petites divisions. Celles-ci contiennent
une tête de Séraphin couleur de feu, munie de six
ailes. Dans chacune des arcades on remarque une
sibylle. Au moyen-âge on croyait à i*inspi ration
des sibylles; on leur attribuait une foule de pré-
dictions relatives â la vie du Sauveur. Aussi ne
faisait-on pas difficulté de placer leurs images
en regard de celles des prophètes.
La première tient de la droite une branche de roaicr.
L'inscription a disparu- L^ deuxième, sibylle Cumane^ porte
sur une serviette étendue un pain ou un gâteau doré, sang
doute en prévision de Tâge-d'or. La troisième, dont le nom
a été briséT tient obliquement une crècfae d'or. La qua-
trième, sibylle de Perse, tient une lanterne cylindrique,
figure de la Conception ou de la Nativité du Christ venu
pour éclairer le monde païen. 1-a cinquième, sibylle Lybique,
porte une torche allumée, symbolisant la manifestation de
Jésus aux Gentils, La sixième, sibylle Cinérie, a pour at-
tribut une espèce de corne; elle aurait prédit Vatlaitement de
Jésus par la sainte Vierge. La septième^ sibylle Tiburtine,
lient un gant ou urie main, parce qu*elle annonça que Jésus-
Christ serait soufficté par les valets d'Hérode et de Caiphe,
La huitième^ sibylle Europe, a dans la main droite une
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WWT^
CATHÉDRALE. 85
couronne d'épines et dans la gauche trois clous. La neu-
vième, sibylle Frigée, tient des deux mains une forte co-
lonne en pierre, surmontée d'un élégant chapiteau, pour
rappeler la flagellation du Sauveur. La dixième, sibylle
Hellespontine, tient une croix pascale ou de résurrection.
C'est Tœuvre de Jean Le Prince et de Nicolas
Le Prince, en iSBy.
Chapelle du Sacré-Cœur.
Le retable, genre Louis XIII, qui supporte une
statue du Sacré-Cœur et les boiseries provien-
nent de Tancienne église de Saint-Laurent^ à
Beau vais, et furent placées en i8o3-
Une association du Sacré-Cœur dé Jésus a été
établie dans cette chapelle le 23 juin 1 80 3.
Deux tableaux sont pendus sur les murs ;
i* Les disciples d'Emmaûs de couleur convenue. Sur le
bord de la nappe on lit le nom de l'auteur : Alauperin, 178^,
et vers l'angle inférieur : nettoyé et mis h neuf par Pavic^
peintre, en 1835.
2* Le Christ mort, bonne copie d'un des chefs-d^'oeuvre de
Philippe de Champagne, signée Lejeune. Le peintre a
écrit sur la tranche de la dalle de pierre les versets 5 et 4
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à
8€ DEAOVAIS-
du VI* chapitre de VBphrt éeiaint Pau! auxRomaiïis .- Qki-
cttmquê èaptij^ati aumus in ChrUtù Jcsu, in morte ipsiua bapti-
^aii sumus; consepulit enim mmus cum iUo per taptismum in
moritm. (Noua avons été baptisés en Jésua-Christ, ense-
velis avec lui par 1c baptcme pour mourir au péché.)
j* Deux statues mûdernes sur les piliers d'entrée : une
Vierge Immaculée, qu pierre, de Bouchardon, et ^ûint Jean
PEt^ngélitie, T apôtre du Sacré-Coeur, de M. Froc*
Les vitraux splendides rappellent ceux de
l'église Saint-Etienne de Beauvais.
La fenêtre flamboyante, pratiquée dans le mur
de l'Ouest^ et qui a pour décorateur Engrand Le
Prince, renferme :
f • Une Descente de croix ou Notre-Dame de Pitié.
û* Saint Louiez rûi de France, présentant le danaieur,
Louis de Roncherolles, dont les armes sont : EcarteU^ au
premier et au quatrième, d^argent à deux fasces de geules, àu
deuxième et au troisième d'argent à la croix de gueules char^gée
de cinq coquilles et sur le tout d'or au lion de sable.
Ou a rapporté au haut du compartiment ic blason de la
famille de Marigny t D'azur à deux fasces d*argent,
^' Saint François d'Assise présentant la femme du donateur,
Françoise d*Halluin. Sur le nimbe du saint patron de la
donatrice, on lit : lan mil v* ixu dvrant la pahiwf,
Gttgr. - -e. .ant mort ceste vehrière.
Dans Tinte rieur de la trilobure de J'arcadc, on a placé Icfi
armoiries de Tévêché : D'or à la croix de gueules cantonnée
de quatre clefs de même.
Dans les petites divisions de Tarcade principale, on a
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CATHÉDRALE. 87
mis après coup les armes de Rou ville : IXaj^ur semé de hilletus
dtor à deux bras adossés d'argent^ et un autre blason r D'or à
la croix de gueules, écartelé de gueules au sautoir d'argent.
4*» Le Couronnement de Marie et sa Glorification.
La fenêtre, en partie cachée par le rétable de
Fautel, représente :
I» Un Crueiflemênt de Notre Sauveur, peint par Engrand
Le Prince, d'après Albert Durer. Au-dessus est un écu en
iQsange supporté par deux anges, avec les armoiries :
f^artû le premier j d'argent à deux/asces de gueules coupé d'ar-
gent à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'or, le deux,
^argent à irais lions dé sakle couronnée d'or et sur le tout parti
(torplain et d'août à lafasce d'or.
2* Saint Hubert, évêque de Maastricht et de Liège, au
VII* siècle. Le patron des chaaseurs est représenté à ge-
noux devant la croix qui s'élève sur la te te du cerf mira-
culeux. L'étole tenue par un ange <;st celle qui fut apportée
du oicl, pour le sacre de saint Hubert, a Rome,
Trois écussons indiquent que les donateurâ sont : les fa-
milles d'Heuqueville, de RonqueroUes et tes d'Halluin.
seigneurs de Maignelay, etc.
3* Saint Christophe, rendu d'après la légende, avec sa
taille herculéenne, traversant un fleuve avec le petit Jésus
sur ses épaules appesanties. Son bâton est déjà chargé de
feuilles, de fleurs et de fruits. Le blason du chapitre est au
bas ainsi que celui de Lorgeril : De gueules au chevron
d'hermine accompagné de trois étoiles d'argent.
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88 BEAU VAIS,
La Salle do Chapitre (èdtie au xvr siècle).
On y entre par une porte biaise, en arc sur-
baissèj près du portait du Nord, Elle n'oflfre rien
de remarquable. Deux tableaux seulement : Sainte
Anne et ic Martyre de sainte Agnès, ont quelque
valeur. Les canons d'autel sont encadrés de velours
antique avec broderie d'argent. Ce travail offre
quelqu'analogie avec celui de la chasuble et des
chapes de velours rouge^ aux orfrois garnis de ra-
vissantes peintures à l'aiguille, conservées à la
sacristie et qui paraissent avoir été fabriquées à
la fin du xvn*^ siècle.
Etant accompagné du gardien de la Cathedra le>
on visitera j avec intérêt, la Salle des Catéchismes
dans Tancien passage des évèques. Ce cloître
[xiv* siècle) conduisait de la Cathédrale à TEvêché-
Une partie des arcades est restée debout et orne
le jardin du Musée. Remarquer une portion de
grille de fer délicatement forgée [xiv^ou xv* siècle),
et une grande statue de sainte Barbe, sculptée
par Jean Le Potj peu finie, mais noblement drapée.
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CATIÏEDPXLE.
»9
Etle était placée auparavant dans la chapelle du
Sacré-Cœur à la Cathédrale.
Ensuite traverser une cour et entrer à la Basse-
Œuvre.
A^MEs DU Chapitre,
De gtules à la croix d'or canionnéë de quatre cle/s de même.
Devise 1 Crux Chriiti^ clavex Peiti. (La croix du Christ
et les clefs de Pierre.)
WOTA. — Pour plus d'exactitude dans Ja description de
l'Horloge de la Cathédrale, le paragraphe relatif à ia/açade
latérale de droite doit être rétabli ainsi :
1* Un cadran planétaire^ suivant le système de Copernic^
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9Ô BEAUVAIS.
Indique le phénomène de la gravitation des planètes ex(^
cutant leur mouvemeni dans les condltione normales et
parfaitement régulier es-
2" Au-dcssûus, le phénomène des marées s'accomplit
sous les yeux du spectateur, avec une apparence de vérité
stupéiiante, exactement à la même heure qu'au mont baint-
Michei, peint par M. Thierrcc, de Dean vais.
^' Plus bas. un planisphère céleste pour le zénith de
Bcauvais donne : l'aspect du ciel à chaque heure et à
chaque minute du temps moyen; le lever^ le passage au
méridien de Beauvais, ei le coucher de chaque étoile pour
chaque jour; le temps pendant lequel chaque étoile restera
sur l'horizon et le temps de ^a disparition.
A la page 39 (Chaptlk Samt^Angadrémt], ajouter, à la
sixième ligne : Dans l'église Saint- Eusiacke^ à Paris ^
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/^ p** *sTh* Ha *,F^ #4rt **p> ^l-i Fs7-% (Hlrt ftT^ *hW ^ip* *-Jrt piHp» H*-i ^3k *^ n^R
BASSE-ŒUVRE
ou
Notre-Dame de la Basse-Œuvre,
(Monument HiBtoiUQti&,)
^Tette église fut ainsi appelée par opposition
avec la Cathédrale, désignùesous le nom de Haute-
CEuvre, à cause de sa prodigieuse hauteur; Soft
emplacement devait être occupé par la nef de
Saint-Pierre. Si le fronton date seulement de
répoque bysantine, c'est-à-dire du x*ou xi*siècle>
la construction elle-même a tous les caractères de
rèpoque gallo-romaine. C'est le plus vieux monu-
ment du diocèse et Tun des plus anciens et des
plus curieux de toute la France, Plusieurs au-
teurs prétendent que ce fut jadis un temple païen,
dont l'origine remonterait à Tan 56 do Jésus-
Christ., ïa deuxième année de Tempire de Néron,
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i
92 BEAUVAÎS.
r
date à laquelle les murs de la cité de Eeauvais
furent construits- Les assises alternatives de
pierres et de briques, la forme des ouvertures et
des cintres, Je parement extérieur des murs qui
forme une espèce d'opits reticulatum en petites
pierres cubiques, enfin l'appa reil romain trav ersé
par des bandes horizontales de briques, indiquent
une construction d'une époque très reculée.
Sur la façade (x* ou xi« siècle), une fenêtre à
plein-cintre tst ornée d'une archivolte fort re-
marquable, qui se compose de plusieurs rangées
de petits compartiments en relief, renfermant :
les uns des croix droites, les autres des croix
disposées en sautoir. Un demi-cercle de tores
interrompus enveloppe et couronne tous ces des-
sins; puis, se repliant au bas de rarchivolte, il
forme un cordon dans toute la longueur de la
façade du monument.
La fenêtre du pignon est surmontée de trois
personnages nus. L'un deux, d'une taille très
élevée j a le bras étendu vers les autres qui sont
placés à quelque distance de Jui, dans une atti-
tude de crainte et de soumission. Ces figures ont
donné lieu a bien des interprétations. On les a
regardées comme des idoles, sans les définir au-
trement, et enfin on vit, dans cette sculpture, Adam
et Eve paraissant devant Dieu après leur péché.
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I
r-^T
BASSE-OEUVRE. çS
Dans le fronton triangulaire qui termine cette
façade et l'élève à une hauteur de i6 mètres, on
remarque une large croix ancrée, en saillie. Au-
dessus de chaque branche transversale de la croix,
un oculus ou ouverture ronde très petite, sert à
faire pénétrer la lumière dans les combles.
Sur le latéral Sud on voit, à la place de la qua-
trième fenêtre, une porte ogivale (xiii® siècle) à
trois montants avec colonnettes, tores et arc
extérieur de feuilles contournées. Le tympan
comprend deux vignettes trilobées, couronnées
d'une rose à quatre festons. Le côté septentrional
n'est pas dégagé.
A l'intérieur, la Basse-Œuvre est composée
d'une nef, séparée de ses collatéraux par des
arcades en pierre dépourvues de toute espèce
d'ornement. Les cintres reposent sur des piliers
formés de grosses pierres, sans chapiteaux et sans
corniches, qui sont les uns quadrangulaires, d'un
métré carré, et les autres octogones. Rien n'in-
dique qu'il y ait eu des voûtes. L'édifice a 28 mè-
tres de long, 22 de large et 27 de haut.
Jusqu'à la Révolution, cette église servait de
baptistère pour tous les enfants naissant dans la
ville depuis l'heure de midi du Samedi-Saint
jusqu'à la même heure du samedi suivant, et de
même à l'Octave de la Pentecôte,
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i
f4 BBhUVAlS,
De nobles souvenirs s'y rattachent* En 84^, on
y célébra le premier Concile de Beauvais, daos
lequel Hincmar fut sacré archevêque de Reims,
En joi3, fut déposé sur Tautel Tacte de donation
qui fit passer le comté de Beauvais à Roger de
Champagne et à ses successeurs sur le siège épie*
copal de Beauvais. En 1120, un second Concile y
fut tenu, où Ton procéda à la canonisation de
saint Arnouldj évêque de Soissons. Ici vinrent
prier les Papes Calixte II, en 1119, et Innocent II,
en ii3[, Saint-Bernard, plusieurs cardinaux et
rillustre abbé Suger,
Depuis la Révolution, jusqu'en 1866, cette an-
tique et primitive Cathédrale était devenue un
chantier de bois. Enfin le Gouvernement la rendit
au culte. De nos jours, les catéchismes, les
réunions pieuses y ont lieu périodiquement, spé-
cialement celle de la confrérie du T* S. Rosaire
qu'on y érigea le ar mars 1869, comme Vindique
une plaque commémorative de marbre, placée
prés de la porte latérale du Midi. En 1884, on a
garni le rétable de carreaux émalUés^ d'un effet
peu artistique : Saint Dominique recevant îe Ro-
saire et plusieurs des Mystères du Rosaire î^ont
les sujets de cette néo-décoration. Une console
(style Louis XIV) sert de crédence. Quatre ta-
bleaux ovales garnissent les montants de l'arcade
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BASSE-œUVRE.
du fond : la Naissance de la sainte Vierge^ son
Mariage^ à droite et à gauche sa Présentation au
Temple et son Assomption.
Des peintures détenorècs ou sans valeur sont
exposées çà et là. Signalons seulement les quatre
évangélîstes : Saint Jean ^t saint Marc sur le mur
du bas-côté au Midi, et, à Topposé, saint Mathieu
et saint Luc.
On remarque sur les piliers de la troisième
travée, les statues modernes de sainte Catherine
(25 novembre) et de saint Vincent (22 Janvier).
De belles tapisseries profanes et religieuses
méritent surtout Tattention^ comme celles de la
Cathédrale. Sur les murs de la nef sont exposées
plusieurs pièces représentant les admirables
Batailles d'Alexandre, de Lebrun, peintre de
Louis XIV et placé ii la tète des Gobelins.
i** Du côté du Midi, c'est la Tente de Darius,
dans le camp des Perses, où sa famille est restée
captive, c'est-à-dire sa mère Sisygambis, sa femme,
ses deux filles et son fils âgé seulement de six ans.
(Tapisserie du xvn» siècle : 4 mètres a 5 de long
sur 2 mètres 80 de haut.)
Alexandre^ après la bataille d'Issus (333 avant Jésus^
Christ), a<:cûmpagné seulement d'Ephestioû, vient les
visiter; mal^, par méprise. Sîsygambis n'a d*honncurs
que pour Ephesdon qu'elle prend pour te vainqueur des
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jfi BEAL'VAIS.
r
Perses. Avertie de son erreur, elle se | cite aux pieda du
roi et se confond en excuses. Le hcrûs fit cette rc-
ponsc : « Non, ma mcrc. vous ne vous êtes pas trompée,
ear Ephestion est un autre Alexandre. > Et il prît dans
ses bras le jeune lils de Darius, Derrière les princesses,
se groupent des dames Persanes et des Eunuques^ en
tout vinjït personnages. Un bouclier cl un carquois sont
suspendus dans la tente. (Ce fait d^Akxandre donnant un
exemple st frappant de retenue et de clémence est raconte
par Ouinte-Curce^ livre III, eh. Xfl.)
2» Porus hlessé est amené devant Alexandre (327
avant Jésus-Christ), tapisserie de la même époque
(3 mètres 20 de haut comme de large] , mal-
heureusement divisée en deux fragments, dont
TuD est placé sur le mur d en face. Un troisième
morceau serait encore nécessaire pour compléter
le sujet.
Forus, n'ayant pas voulu se soitmellrc à Alexandre, lui
livra bataîllç sur les bords du fleuve Hydaspe, fut vaincu,
tomba criblé de blessures. On le voit ici porte à bras par
des soldais et amené devant son vainqueur qui esta chevaL
Celui-ci reste tellement frappe de sa fermeté ci de sa gran-
deur d'âme, qu'il le traite comme un roi, lui tend ta main
avec bonté, (Voir Quinte-Curce, livre VIIÎ, eh. XIV.)
3» Le petit fragment^ exposé sur Je mur du côté
Nord, complète le char dans lequel Porus avait
été amenée et dont une partie est au second plan
dans la tapisserie précédente.
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^
BASSE-CEUVRE. 97
Des guerrière à pied et à chevaJ> armés de ïances, Ten-
tourcnt. Au miJieu, on remarque un porie-étendard ayant
au bras un bouclier orné d^une tête de Méduse.
4*^ Entrée triomphale d'Alexandre à Babylone^
après la bataille d'Ar belles (33 1 avant Jésus-Christ).
Longueur 5 mètres i5, hauteur 3 mètres 35 , lar-
geur de la bordure 20 cent. (V, Quinte-Curce,
livre V,ch. !•''.)
Le vainqueur est debout sur un char traîné par deux
éléphants, au raitieu d'une route jonchée de fleurs. De dis-
tance eo distance des autels sont dressés dans les rues de
Babylone. Un soldat porte les emblèmes de la victoire^ puis
viennent des joueurs d'instruments, des mages, des poètes,
des [eunes filles célébrant le vainqueur. Près du char, des
hommes portent sur une civière un immense vase d'or,
5** Au-dessus de la porte principale, une tapis-
serie de i53o (4 mètres de long), exécutée proba-
blement à Seauvais^ se rapporte à cette série dont
nous avons vu plusieurs tableaux exposés dans la
Cathédrale, et qui font remonter le commence-
ment de nos annales à quelques personnages fa-
buleux.
Elle se divise en deux compartiments, séparés
par un riche chapiteau. Les inscriptions nous
aident à expliquer ces sujets.
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§8 BEAUVAt£*
Premier compartiment : Samothès^ premier roi
des GauluSé
$tpi umgtf quatre ans 5u Déluge et àetii mit ^mi rcns ettreifi ans
' fuit ptmUt t0i) Srdiire âiiant ffntille ttom le pif )tttil|êt
J^OMotltes le ilibtiL
/'t4o an^ après le déluge et :iâi3 avant l'Incarnation^ la
France, autrement dit la Gaule, eut pour pr'emier roi te sapant
Samothès, fils de Japhet.)
Le fbhd du tableâU risîsrêëento la Gaule^ eUtoUréË, âil
Midif pAr la Miditerûnè vers laquelle gouIg It^ Aùjite; au
Nord> rOcMifô clui reçoit los eaux de la Séinae^ Cèâ trim^
sont ainsi écrite ëti lotîtes letlros.
Près d* rfembdUchulr'e dtt Rhâne dû remarque nû ttàviré.
Samdthès Vient d'eil desdeûdrt; ; d@e marliis ëant efïtofe
sur le pont ; non loin d'eux est une chaloupe pleine dç
passagers.
Sur l'avant-scène , SamOthès est représenté beaucoup
plus grand (i mètre 33), reVêtu d*Un coâttime ofiÊilt/l plus
riche qUë ëélui du seootid plan. Sur le bas de la tiitiiquc
amarant^t ornée de Heurs» faotit écrite ces mots :
âamot^es, fil{ bf jlqitct*
U n personnage, coiffé d'une toque et élégamment cos—
tutné, Vient lui offrir ses hoih&iagés. Les lettres A B C D E F,
tracées 8uf utt cartbuchè à gauche de Bamôthfts, Nppel'^
lent qu'il est l'inventeur deb lettres gâtâtes.
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BASSE-OEUVRE. 99
Suivant la légende, Samothès était petit- fils de
Noé. Lorsqu' après le déluge Sem vint occuper
r Asie, Cham l'Afrique et Japhet TEurope^ la Gaule
commença, à cette époc}Ué (etivlfôri idô an^ après
le déluge), a être habitée, et Samothès, devenu le
premier rôi, gouverna avec discerriement. Il
publia des lois sages ; il fit enseigner à ses sujets
Tastronomie, la philosophie, la gràiïimaîre; il in-
troduisit Tusage des caractères que les Galates et
les Méoniens adoptèrent et d'après lesquels les
Grecs eux-mêmes formèrent leurs lettres.
Deuxième edtnpartiment : Jupitëi- Gélte.
G^èSt le néUViêûie foi dès GàUte6> etc'éfet de tt
nom que viëht celui de Celtique donné è Une
pËftie de là Gaule. Il possédait dé Udftibreux pâ-
tumges et beaucoup de bétail; l'usage de la
monnaie n'était pâà ihtfôdUit dans sfes Etats; il
ne levait ni taille ni tribut sur ses sujets.
Au fond, une ville apparaît. Le prince est sur le premier
plaid, fichènièfat tb'stuitiê d'Un riiàntéàù â ÛH^ d't^t hccou-
yftfi d'UÔë bfiîîàtlte chaîne à larges âiiaêâtix. Uùe colirotllâe
dèufoiltiêe ^ùfiâônté sbh tUfbaà. La befdiiré tle sa tuuiqtife
Htt^iiler «(lie.
Deux courtisans le suivent, ei en âice, sur le côté droil,
sont placés des ouvriers ; un chef ou lin marchand, puis
des iiidivîdus débitant un bloc qui est sans doute de Tar-
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fOO BEAUVMS.
geot des Pyrénées, qu'un incendie considérable avait fait
jaillir de la terre et mis en fusion.
L'inscription est sur deux lignes :
dupittr Crlte on mil beui îm% hîi §tp\
ynii U belMac aiit« riitraniatiott
mil «ept rtn« t\ quarate ani coe en sret
îleufifsmr roy fUit en dûtiUe renom.
6« Au fond du bas-côté méridional, une magni-
fique tapisserie flamande du xv« siècle {4 mètres 66
de long, 3 mètres 26 de haut}- Achetée à Rouen
par un brocanteur de Beauvais qui la revendit à
la Maîtrise de notre ville, lors de la suppression
de cet établissement (en 1842), elle fat conservée
par la Fabrique de la Cathédrale. Elle représente
sept scènes des derniers jours de N S. J. C.
Premier compartiment : Lavement des pieds ,
Un dôme gothique de toute beauté recouvre les divers
sujets de cette tapisserie. Sous les voûtes d'une vaste salle,
décorées, éclairées par des fenêtres ogivales et reposant
sur des piliers cylindriques, Jésus est entouré de ses douze
disciples. Les costumes de tous les personnages tnéritent
Tftt tentions Saint Jean se reconnaît à sa Ëgure juvénile et
Judas à la bourse qull tient à la main. Kaint Pierre, assis
sur un siège isolé» se laisse laver les pieds. Un grand
nombre de témoins paraissent émus.
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BASSE-OEUVRË. lOl
Dans les petites arcades qui surmontent le cè-
nacle^ on voit ■
I*» L'entrée de Jé^s à Jérusalem^ sur un âne,
suivi de quelques disciples. On jette des vêtements
et des branches sur sou chemin.
2° La Cène ou institution de rEucharistie. La
tête du disciple bien-aimé repose sur le cœur du
divin Maître. Judas est presque en face et semble
lui adresser la parole avec des yeux hagards.
Deuxième compartiment : Condamnation de
Jésus-Christ par Pilate.
Cette scène occupe !e milieu de la tapisserie, et
les personnages sont plus grands que ceux de
droite et de gauche.
Pïlate^ vêtu richement, assis sous un baldaquin dont lc$
courtines d'or sont chargées d'élégantes broderie», se lave
les mains. Sur le dais on lit cette inscription :
PILAT US VER WEES IHS.
Un valet tient d'une raain une Higuière d'or et de l'autre
un bassin décoré de pierreries. Un scribe écrit Tinterro-
gatoire. Jésus est debout entre deux soldats bardés de fer
qui lui mettent une couronne d^épinea. Un homme fléchit
le genou devant lui. Des guerriers portent des étendards
sur Tun desquels un aigle est brodé avec le mot ROME.
Tous les témoins du jugement occupent différentes par-
ties de la salle^
Des particularités intéressantes sont bizarre-
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102 BEAU VAIS >
ment placées dans cette riche composition, A tra-
vers les vitraux du prétoire on aperçoit, d*un càté^
\'d Flûgeilûtîon, de ï'autre, VA^nie au jardin des
Oliviers, enfin, les Marchands chassés du Temple
far Jésus. Les artistes du moyen- â^e étaient fan-
taisistes ; mais Us rendaient ainsi par des tableaux
secondaires toute une série d^idéçs se rattachant
au sujet principal.
Dan y la division supérieure on voit Judas ven-
dmt mn maître au grand prêtre qui , la tiare en
tC^te, lui remet plusieurs pièces de monnaie.
Troisième compartiment : Le baiser de Judas,
Le fond du tableau représente une ville munie de tûurs.
Au premier plan une multitude d^hommcs portant des
torches et des bâtons, Jésus est saisi par trois tl^entrc
eux pendant que le perfide apôtre Tcm brasse. A droite,
saint Pierre terrasse Malchus. Sur le fourreau de son
glaive sont tracée» ces lettres t ÎE'rRV ÏÎOL
Daïis rarcadtî supérieure, Jésus êst arrêté au
jardin des Olives. Parmi les costumes militaires
et civils de la troupe de Judas, on remarque un
justaucorps du règne de Louis XIL
7*^ Au-de^^us de la porte latérale, au Midi, une
riche tapisserie de Guillaume de Hellande, Eîlf
offrait primitivement cinq scènes différentes dç la
vie de saint Pierre, encadrées d'architecture go-
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BASSE-CEUVRE. fo3
thique. Malheureusement !a première, représen-
tant TApôtre disputant avec Simon le Magicien,
qui se disait le flis de Dieu, a été enlevée.
Il reste : i*' Saint Pierre ordonnant êvêques saint
Lin et saint Clet.
Vêtu d^une chape aux riches arfroîs et à r agrafe circu-
laire, la tête nimbée et couverte d'une tiare conique, assis
sur un trône surmonté d'un baldaquin, le Chef de TEglise
remet une crosse à chacun de ses cçadjuteurs,
La légende est ainsi conçue :
tfîomrnt tr\ B»me sait Jlitrrr
$n4titua £tnu9 et Ictus
4lufsi[ucs fiti rûabptnirs.
2" Jésus-Christ annonçant à saint t^ierre que
Simon et Néron machinent sa perte.
Saint Pierre dévoilait toujours les impostures du magi-
cien qui voulait se faire passer pour le fils de Dieu et en
imposer auK chrétiens. Irrité de se voir ainsi contredit et
humilié, Simon s'insinua dans les bonnes grâces de Néron
et résolut de perdre son adversaire, Jésus dé[oua ses ma-
noeuvres en apparaissant à saint Pierre pour lui apprendra
res desseins de ses ennemis contre lui et lui promit de !«
délivrer. C'est dans une église que l'apparition est repré-
sentée. Saint Pierre sous le même coBtume qu'au précédent
compartiment, écoute !e Sauveur vêtu d'une longue tunique
amarante.
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104 BEAUVMS.
On lit au-dessus du sujet :
(ÎDfiitnt en îtomt Jllrus f'aimru
% saint ^htït biiant quf titsion
(ft Utroti miirl)inairnt la ntvrt.
3" Saint Pierre établissant saint Clément son suc-
cesseur.
Saint Lin étant mort, Pierre ordonna Clément à sa place.
Le vicaire de Jésus-Christ n'est plus ici revêtu de ses
brillants ornements ; ils sont portés par saint Clément ap-
pelé à le remplacer sur la chaire pontiËcale. Saint Pierre
pose sur la tête de saint Clément une riche tiare.
La légende porte :
iameni fuint pitttt biai fa fin
^pxêt^in inftttlun «aint (Sifmrnt
tfn son litH poppe bt Hi^mmr.
4« Saint Pierre ressuscitant un jeune homme en
présence de Néron et de Simon le Magicien,
A droite, un lit sur lequel repose un jeune homme rendu
à la vie et mangeant. 8a mère ét6ve les mains en signe de
joie. Néron est assis près du lit, la tête ceinte de lauriers.
Saint Pierre est à coté, la main étendue et bénissant. Der-
rière, le magicien Simon est attaqué par deux individus qui
Taccablent de pierres, parce qu'il s'était vanté^ mais en
vain, de ressusciter le moru
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BASSE-CEUVRE. ïo5
L'inscription est ainsi conçue :
(Soment saint |l^ietre tefsnsctta raioUfirtnt
St fist parier» mengier 4 alier, et le
Jfitnpit tpoitlut iapxhn Bimon maguea.
8<> Au-dessus de la porte de Tautre bas-côté,
une tapisserie décorative de Verdun représente
un paysage avec des oiseaux aquatiques.
Telles sont les tapisseries actuellement exposées
dans la Basse-Œuvre et qui méritent toute l'at-
tention des curieux.
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J
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É
Tours du Palais de Justice
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i
PALAIS DE JUSTICE.
(Monument historique.)
^T'est raqcien Evèchc. Les deux grosses tours
(JCÏV* siècle) à dçyx étagçs» suriuont^es de tpit^ ep
poivrière, donnent à cet édifice Faspect d'une for-
teresse. Elles sont 1 irrécusable tumoin de J 'an tique
puissance des évêques de Beauvais, de qui éma-
nait alors toute la justice. En i3o6j l'évêque
Simon de Clermont de Neslc les fit bâtir, en partie
avec l'amende de 8,000 livres parisîs que la ville
fut oblig^ée de payer, à la suite d'une émeute
pendant laquelle TEIvèché avait été pillé.
Ces tours sont décorées, à la naissance du toit, d^une
plate-bande sculptée ; la cîiarpente de leur toiture est 4cs
pluj» curieuses. La porte à voûte ogivale, reposant sur des
colonnettôs à chapiteaux sculptés, est fourni ontée de cré-
neaux. On remarque encore deux pûssa^jes de herses et
des mâchicoulis.
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-4
•' '='^/v^
«ÎISS BEAUVAIS.
Un jardin sépare les tours du principal corps des bâti-
ments du Palais. La façade sur la cour (xvi* siècle) est
ornée ; on y voit, au rez-de-chaussée, une petite porte en
accolade et deux tourelles polygones. Celle qui renferme
rescalier en spirale (i), a une fenêtre en accolade et soutient
un beffroi à jour. La cloche placée dans la tour de Thorloge
porte en relief, avec la date 1506, Tinscription suivante :
Wt\ n^m f ottiise, et m'a fait faire f owjs ht HiUiers, evêque^
comte ht 9tamaxfif pair ht franre.
^ (Avec les armoiries du prélat.)
L'autre tourelle, arrêtée par un encorbellement à retraits,
contient une chapelle épiscopale à cinq fenêtres ogivales
gracieuses. Les fenêtres du Palais sont très larges, à enca-
drements prismatiques. Cinq s'ouvrant dans le toit sont
sculptées à jour, surmontées de clochetons et ornées des
écuasons de France, de Philippe de Dreux (11 75-1 2 17) qui
fortifia la ville :
Echiqueté d:or et d'a:(ur^ à la bordure de gueules^
et de Louis Villiers de l'Isle-Adam (1497-1521) qui re-
construisit le Palais :
Ecarteléau i, 4, d'or au chef d'azur, chargé d'un dextro^
chère vêtu d'hermine au fanon de mente; au 2, -^y de gueules à
deux bars adossés d"or, semé de trèfles de memCy qui est de Cler-
mont de Nesie.
(i) Examiner Tun des crochets du clocheton de droite, à
l'entrée de ce bel escalier : une tête de juge avec sa toque,
des oreilles d'âne et des ailes de chauve-souris.
•
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PALAIS DE JUSTICE. 10$
Deux autres écus, ceux de Ja justice et de la vilkt restent
à sculpter. Tout le palais, tel qu'il se présente aujourd'hui,
a été reconstruit en 1500 par Tévéque Villiers de Tlsle^
Adam.
La façade du Nord présente une tour romane i
r^jte absolument comme elle était auparavant,
ayïfiT'pour base une tour de défense galla-
romaine. Ce fut là d'abord le château des
comte? de BeauTais, avant la réunion de la
seigneurie temporelle à la dignité ecclésiastique,
et, jusqu'à la Révolu tion, le palais épiscopal.
Depuis lygi jusqu'en 1826, i! fut affecté à l'ad-
ministration départementale. Lesévêques Tbabi-
tèrent de nouveau dès que le siège de Beauvais
I eut été rétabli (1822). Il fut transformé en Palais
f de Justice en 1842. M*^^ Gignoux dut alors loger
dans r ancienne Hôtel de la Ckâtelleniey rue Saint-
Pantaléon , occupé actuellement par le général
commandant la Subdivision militaire. Maintenant^
dans Tantique demeure que les évêques s'étaient
bâtie, sont réunis la Cour d'assises, les salles des
jurés, des témoins et des accusés, le Tribunal
civil, son greffe et ses archives.
Au premier étage ^ on remarque dans la S^îe des AssiBes,.
le Christ cURubetis, peint par E. Dieudonné, en 1850; dans
la Chambre du ConseiL une grande cheminée de marbre;
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i
t%Û
BBAUVAIS.
le CabitKl du Juge d'instruction, dans la tour romane, élé-
gamment polychromée. — Au deuxième étage, dans la salle
du Tribunal civil; un Christ janséniste ; dans la salle du
Conseil, dca Portraits d'anciens présidents^ un beau Cartel,
La petite chapelle qui sert de Bibliothèque usuelle a été
nommce le Promptuarium, — Au troisième étage, les Archives
judiciaires et dépàrtéinéh taies. — Là chàf jiénté, sdus ce toit
à pente i*âplde, eët fort intéffcssaftte.
Dans les deUx gfosses tours d'entrée^ ott à
ihstâllè le Tfîbunal de Commerce, et daâs les
bâlimciits qui les felient au PalâiS, ane Côëèfôe
de gendarmerie à pied, puis le logement du Pré-
sident des Assiëéfe.
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^J>A' •'v ' -
fW W VWW W Vr
MUSEE.
^Bie portail date de I8iô. Cèst raticien local des
Afctiilfés du Chapitre de là Cathèdfale. 11 servit
de t'alais de Justice jusqu'en 1842 et de Cour
d^Assises. En novembre 1846^ le cession en fut
faite au Comité archéologique de Beauvais. Les
collections trop empilées, faute de plàèe^ mérite-
raient un bâtiment plus convenable. Elles appar-
tiennent à la Éociêtê académique d'Archéologie,
Sciences et Arts de l'Oise^ à son défaut, elki de-
viendraient la propriété de U ville.
Le MUëéè est ouVeft âU public le dimaôchc,
clè midi â quâtfé heures. Les étrangers peu-
vent îe visiter tous les jours, en s'adressaat au
Qoaotdrgei
D«ft eoUttëtio&8 9éramiqii«s d« Tépoque remaina y i^atii
iatérvssfiAlies. D« nombreux ob)eto ^tiqu^s, d'autros de
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'^'VO^Jiçj
Mî BEAU VAIS.
Ftpoque mérovingienne, des sculptures du moyen-âge,
des sarcophages de toutes les époques, des inscriptions
antiques, des monuments épigraphiques, des autels votifs»
des pierres tombales, une galerie d'histoire naturelle, etc.»
font vivement regretter que Beauvais n'ait pas une plus
belle installation à leur offrir.
Parmi ces curiosités, nous signalerons seule-
ment quelques-unes des plus remarquables.
Dans la première salle, en face de l'entrée, sur
le jardin :
Un plâtre du Torse du Belvédère, que Michel-Ange, de-
venu aveugle, palpait en pleurant de ne pouvoir le contem-
pler. — Deux tuyaux d'orgue du xvi* siècle, décorés. —
Le plus vieux paysage de Beauvais, la Tour Boileauj.
du temps de Louis XIV.
Dans le corridor :
Une cocasse enseigne de moutardier et des gravures.
Dans la deuxième salle, sur la rue :
Un superbe portrait de Jacques Sarrazin, sur bois, digne
du Louvre, donné par M. Duron, agent comptable de la
Manufiacture. Des lavages malheureux Font endommagé.—
La Décollation de saint Paul, sur panneau de tonalité puis-
sante et chaude, du temps de François I*'. On admire le
bourreau avec l'anachronisme de son costume, et Saint
Paul apparaissant à Néron, — Portrait de Louis XV, école de
Largillière. — Portrait de Racine, peint d*aprés une tapis—
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MUSEE. I 1 :>
série (1874). ~ ^^ Bienheureux Jean Michel, né à Beauvais,
élu évêque d'Angers le 20 février 1438. — Antoine Loisel,
portrait au pastel (161 7). — Trois curieux panneaux de
peinture à l'œuf sur tissus : Nativité de N, 5./ — Appari-
tion du Sauveur pendant une messe (lévites, costumes, en-
censoirs, etc., de l'époque); — Descente de croix, scène at-
tendrissante. -- VImmaculée entourée d'anges grassement
peints, dans la gamme dorée. — Un Portrait du Dante, sur
émail. — VInstrument inventé par M, de Cassini pour faire
la grande carte de France.
Dans la grande salle :
Jeanne Hachette sur les remparts, tableau de 1837, par
d'Hardivilier, avec mouvements dramatiques et morceaux
superbes. — Un Paysage aéré et mouvementé. — Copie au
pastel, par Ladiré. du tableau de Jeanne Hachette, à l'Hôtel-
de-Ville. — Grande revue, par Geslin (1850), peinture offi-
cielle. — Tableau donnant des renseignements précieux
pour les archéologues : La Fondation de l'église abbatiale
de Saint-Lucien, par Childebert (585). — Fragments de
Vitraux anciens. — Mître du xiu* siècle, qu'on croit être
celle de Philippe de Dreux, a côté de casques, d'objets re-
ligieux du moyen-âge, etc., dans une très intéressante
vitrine. — Eve, plâtre de J. Cambos, au salon de 1873. —
Tableau emblématique de la Liberté, alliance du Nouveau-
Monde avec l'Ancien (salon de 1849). — Plusieurs Vénus,
entr'autres celle de Milo, grandeur de l'original, plâtre
superbe. — Portrait d'une vieille abbesse, peinture qui a
beaucoup de caractère. — Un Retour du combat, école de
Devéria, ou Guerrier du moyen-âge retrouvant sa femme
8
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114
BEAUVAIS.
moFtc. L«s jeux de lumière d^une lampe et de la lune sont
merveilleusement rendus.-
Dans la galerie de tableaux, gardée par une
cariatide superbe :
Les Deux natures mortes^ splendides, digne du Louvre,
âoQt tes plus beaux tableaux à signaler (époque de
Louis XïV), comme étant admirables de composition, de
rendu ot de vérité. Auteur inconnu. — Attala^ peinture
de 1830- — Le Dernier des Mohicans, par Van den Berghc
(iK^4), de couleur romantique. — Un Barde, des fables
d'Ossian. — Un Paysage d'Auvergne^ par J.-J. Bellel, le
célèbre fusiniste. — Etude de femme nue, de M. Maillard,
prix de Rome, subventionné du département de TOise
(1870). — Paysage classique^ d'un grand caractère; le silence
du soir, le calme du ciel rouge se reflètent dans les eaux.
— Une Salle du Vatican (1867), très aérée, de M. Navelet,
spécialiste connu et apprécié pour ses intérieurs princiers.
— Passage de bœufs (banlieue de Paris). Le mouvement des
animaux est très juste, en face du Drame d'une femme proté-
geant son enfant. — Panneau d'aspect très décoratif, ayant
servi de modèle pour un des motifs à la Manufacture de la
ville. — Fruits^ de Th. Grîînland (1861), deTécole de de Saint-
Jean. — Panneau décoratif attribué à Panini (xvii* siècle),
venant du Louvre. Les anges piquent leur petite note
gracieuse sur l'harmonie de l'ensemble. — La Madone aux
fleurs^ de Lays (1866). — La Soupe, par Moulinet, exposé
au Salon en 1869. — Portrait qfficiel du comte de Sussy, pair
de France. — Portrait de Jacques Sarra:(int constructeur du
Louvrcj qui se retrouve en tapisserie à la galerie d'Apollon,
au Louvre. — Le Cheval de Troie, bon arrivée dans cette
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MUSÉE* I I 5
ville : Timeo Danaos et donaferentes ^époque de Louis XLV.)
— Un Paysage de la grande Ecole Académique du Poussin
(n** 260 au Louvre). — V Ancienne Chapelle de VEvéché [dé-
truite en 1820 par un incendie), de couleur romantique^
par Van den Berghe. — Copie au pastel de la Gîorificaihn
de la Vierge, de Rubens, au Louvre.
Visiter le Cloître des évéques [xiv* siècle), au-
dessous de la galerie des peintures. Il est rempli
de débris antiques fort curieux pour les archéolo-
gues.
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J
NOUVEL ÉVÊCHÉ.
(1874.)
"^SCn nouveau palais épiscopal, construit sur les
plans de M. E. Vaudremer, architecte du gouver-
nement, sert de résidence aux évoques de Beauvais
depuis le mois d^août i883. L'entrée principale se
trouve presque en face du portail Nord de la
Cathédrale. A gauche, s'étendent les annexes, lo-
gement du concierge, Secrétariat et appartements
du Vicaire général. — Entrepreneurs : MM. Ri-,
gaultet Legrand.
A rextérieur, la beauté de l'Evèché vient des toitures à
pentes rapides. Un perron qui règne sur toute la largeur
de l'arrière- corps de la façade principale, relie les deux
pavillons saillants. Un autre perron donne accès sur la
façade latérale gauche. Uédifice est bâti sur pilotis. La
brique a été largement employée et mariée avec la pierre.
L'architecte disposant d'un crédit des plus restreints pour
cette construction, (elle n*a coûté que 393,731 fr. 66 c.), a dû
s'ingénier à n'employer, que pour la partie inférieure du
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'^••' .^
118 BÉAUVAIS.
soubassement, la pierre de Saint-Maxîmin. Les perrons,
les chaînes d'angles et les encadrements des baies sont
du vergelé de Saint- Vaast-les-Mello. Les trumeaux en
briques sont ornés de croix de la même pierre. Les tym-
pans des lucarnes sont décorés d'écussons aux armes des
trois évêchés : Beauvaiâ, Noyon et Senlis, en face, et, sur
tes côtés, des principales villes du diocèse. A Fangle du
pavillon de gauche de la façade principale, les armoiries de
Mp* Gignoux, qui a posé la première pierre du monuments
le 19 mars 1874, se trouvent supportées par une colonne
en encorbellement.
A rintérieur, le grand escalier est en pierre avec rainpes
de ler forgé. Sur le palier, on remarque une coUeetion
d'objets d'orfèvrerie religieuse qui appartint au Comité
archéologique fondé en 1840 par M*' Cottret, pour former
na petit Musée diocésain. — La décoration des plafonds est
soignée. Les poutres et solives sont partout apparentes,
ornées de filets ainsi que les entrevoux. Les pièces prin-
dp îles ont des frises décorées. Des peintures murales de
M. Maillot ornent les murs et le dôme de la chapelle. —
Dans la salle à manger, on trouve une collection de por-
traits d'évêques de Beauvais, avec une grande tapisserie
de Beauvais. — Le salon possède une belle cheminée en
pierre. Sur la hotte les armes de Pie IX sont peintes, au-
dessus des écussons des trois Chapitres de Beauvais,
Noyon et Senlis qui couronnent le manteau. Les fauteuils
et canapés, en tapisseries de Beauvais, ayant pour sujets
des Fables de LcOontainey d'Oudry, furent exécutés, en 1823,
par Guillaumot, administrateur de la Manufecture.
ti^
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'iMHWV^ArtHMAl^WHH^^AM^VMVVWVVH^W^^VWWVMAnVbbVnVvvVhlJVV
HOTEL DE LA PRÉFECTURE.
(Faubourg Saint-Quentin,)
3^' hôtel de la Préfecture est situé à rextrêmité
du faubourg Saint-Quentinj dans Tancienne ab-
baye fondée en 1069 par Guy^ évêque de Beau vais.
Saint Yves y fut abbé avant d'être élu éveque de
Chartres,
J^a belle église, mutilée en 1794, a complètement disparu
en 1823, Les bâtiments claustraux, refaits de 168a à 1731,
existent encore, IJabbaye, après avoir été vendue nationa
lement, fut rachetée en 1823 pour devenir le siège de Pad-
ministration départementale. Cette belle habitation est
environnée de vastes jardins arrosés par le Thérain ; mais
son isolement et sa trop grande distance de la ville sont
regrettables pour le service public.
Deux rues nouvelles tracées dans les prés de M, Car on la
mettront en communication p!us facile avec la ville, quand
un pont fêté sur le canaL entre le boulevard et la rue de
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i
tio
BEALTVAIS.
TEvcché, reliem la Préteçiare ii la Cathédrale en ligne
droire.
Le dépôt des Archives départementales, ouvert
au public tous les jours, dimanches et fêtes
exceptés, de onze heures ix quatre heures, est dans
Taile gauche» de construction récente.
"%
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L
Google
^ ^ 'V ^ ^P ^ '^ 'T* *T* 's* 'a* '5^ *T* '3* ^
GRAND SÉMINAIRE.
(Sur LE Boulevard.)
"'^tne médaille commémorative indique que la
première pierre a été bénite le !«''mai 1^45. Ar-
chitecte, M. Weil ; entrepreneur, M. Puissant.
C'est un édifice avec deux ailes en retour d'équerre, for*
mant un H. La chapelle s'ouvre au milieu d'un cloître qui
s'étend sur toute la longueur de la façade. On remarque, à
l'entrée de cette chapelle, quatre statues des Evangélisttu
en marbre blanc, sculptées par Blasset. d'Amiens* qui
proviennent de Vabbayc de Saint-Paul. — Dans le salon, la
Communion de Montaigne, tableau d'un grand sentiment
(a mètres 40 sur i mètre 90), par Pérignon (1879). Malheu-
reusement ce tableau est resté inachevé à cause de la mort
de ce peintre si apprécié pour ses portraits de femmes. —
Dans Vhorloge de la tour, un réveil carillonne tous les
jours à quatre heures cinquante-cinq minutes du matin.
Avant la Révolution, le Séminaire fut installé à Tabbaye
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t32
BEAUVAIS.
de Saint-Symphorien, puis transférée rue 5 ainte-M argue-
rite dans les vieux bâtiments de l'ancien Collège (empla-
cement du nouvel Evéché), et enfin reconstruit sur le
boulevard de rHôtcl-Dicu,
On lui a donné pour voisinage, d*un côté, la
Maison d'arrêt et dejustic€{ i SSy); deTautre, VEcoîe
normale la'ique é*in$titutrices (1884), et en face,
[Ecole communale Sainte-Marguerite pour les
garçons (1S74), construite sur remplacement des
anciens remparts.
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THEATRE et CASERNES.
jK|.ous mentionnerons seulement des édifices qui
n'ont rien de remarquable,
1** Le Théâtre^ reconstruit d'après les dessins
de M. Landnn, et inauguré en i83t, sur rempla-
cement d'une salle de spectacle établie en 1792
dans un ancien couvent ^e Miniipes,
a" Deux Casernes. L'une dite du Grand-Quartier^
sur le boulevard Saint-Jean, datait de 1731;
pour la rebâtir, en 1 876^7 j on a détourné le
canah
L autre occupe la place d'une ancienne résidence
de religieuses de Saint-FrançotSt auprès du Jeu-
de-Paume,
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1^4
DE AU VAIS.
La Caserne de gendarmerie, rue Saint-Pantaléon,
a remplace depuis [S20 une église de la Comman-
deriez
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n^^^
•V» mU ikV* mU «I* I
CRÈCHES.
.JEie Bureau de Bienfaisance, dont l'origine re-
monte à plus de 25o ans, a fait construire deux
Crèches^ Tune qm faubourg Saint-Quentin^ ouverte
en novembre 1877, et Tautre, dite de Saint-Jean,
rue Chevalier, inaugurée en décembre 1882. Une
autre avait été fondée, dM faubourg Saint- Jacques
(1848-49), par M. Flye, ancien représentant du
peuple à la Constituante.
hùé;^;^^.
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^.
HOTEL-DIEU
OU
Hôpital
Ltabli en i3oo, près de Idi porte d' Amiens ^ dans
un ancien couvent des religieuses de Saint-
Augustin, il a été reconstruit, en i832, sur les
dessins de M. Landon, architecte du départeinent.
11 a été élevé, en partie, sur remplacement de
Fancienne église Saint-Laurent.
La chapelle a son entrée entre les colonnes du péristyle.
Des plaques de marbre, placées de chaque eoté de la porte^
reproduisent les noms des bienfaiteurs depuis Tannée 1 171*
Dans Tintérieur, on remarque le tableau de Tautel, un
grand Christ janséniste, et sur le mur, à gauche, une Croix
curieuse, à jour, équarrie sur les côtés, aux quatre bran-^
ches garnies d'un médaillon en forme de trèfle, renfermant
les animaux symboliques sculptés (xvi* ou xvn* siècle).
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SZB BEAU VAIS.
Dca vitraux à sujets représentent saint Laurcmt rauntrant
SCS trésors, c'est-à-dire les pauvres; sainte Elisabeth^ dont
les aumônes sont changées en roses \ la Foi, VEspérance et
le Couronnement de Marie, avec quelques médaillons. Si^né i
Lêvëque, peintre-verrier à Beau vais.
Lt grand Salon renferme une vaste armoire à panneaux
sculptés et quelques portraits des chanoines réguliers j au-
trefois administrateurs de rHiitcl-Dieu» des vases plus
anciens que ceux dont Tlnfirmeric renferme une collection.
Des religieuses, dites Sœurs de la Charité de
N avers, sont attachées à cet établissement hospi-
talier. On y reçoit des hommes et des femmes de
la ville, ainsi que des militaires, L'administratioii
est la même que celle de l^Hospice dont nou&
allons parler.
Non loin de THôtel-Dieu, du côté de Marissel,
on TOît la Porte de Br estes ou de Cîermont, C'est
un arc-de-triomphe, ou portique toscan, de pierres
de taille, bâti en mémoire de rentrée, à Beauvais,
de M"^^ la duchesse d'Angoulême {Marie-Thérèse-
Char lotte), le 27 avril 1825. Il n'est recouvert
d'aucune sculpture.
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^iT^r^
HOSPICE
ou
Bureau deè Pauvres
(Rue de Buzenval).
^^n y reçoit des vieillards et des orphelins des
deux sexes, ainsi que les enfants assistés ou aban-
donnés. Il est garni de 400 lits environ.
Pour remplacer les maisons de charité ouvertes,
en 1629, par l'évêque Augustin Potier, son suc-
cesseur, Choart de Buzenval, posa les fondations
de rétablissement actuel.
Il avait fait d'abord, le 2 janvier i653, l'ouver-
ture du Bureau, ou Hôpital général de Beauvais,
dans une maison sise sur la paroisse Saint-
Etienne. Elle renfermait les vieillards, les enfants
9
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l3o BEAUVAIS.
orphtrlins et les mendiants. A certains jours on y
distribuait du pain et d'autres secours aux pau-
vres du dehors.
Quatre ans après, rétablissement fut transféré
à l'emplacement cjùll ôccupfe aujourd'hui. Le
généreux prélat lui donna alors 18,000 livres, en
bois pour les constructions. On évalue à près de
120,000 livres ses libéralités en faveur du Bureau.
Daitleurs, on voit qu'elles n'avaient point de
limites, quand on sbhge qUfe dtirtilt son épiscopat
il dépensa, pour son seul Grand -Séminaire, plus
de 172,000 livres! Il avait été Tami, Thôte de
saint Vincent de Paul.
Il obtint des lettres-patentes, expédiées en i658,
qui assurent à cet admirable monument de charité
une impérissable durée. Après lui, les évèques
de Bcauvais eurent la même œlivre à c(^tik-;
notamment le cardinal de Gesvres, qui laissa [au
Bureau des Pauvres 23,266 livres, et M»*" de là
Rochefoucauld, martyrisé à la Révolution, qui
institua cet établissement son légataire universel.
Du reste, le nombre de ses bienfaiteurs eôt
considérable et tous- ont eu en vue d'y entretenît"
l'ordre et la vertu.
Pour l'agrandir on lui adjoignit, eii tÔSy, rhôtël
Saint-Just, refuge des Prémontrés dé Tabbayedè
Saint-Just-en-Chaussée, acheté par Une Confrérie
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■r\»î*'7if' •
HOSPICE DES PAUVRES. l3l
de la Sainte-Trinité. C'est ie bâtiment qui sert
actuellement de chapelle.
Ali diéhors, dans la rue de Gesvreâ, on retnarque. le
chœur formé de trois baies ogives, bouchées, diviééés par
des colonnettes à chapiteaux de feuillages. Dans la cour,
la chapelle reçoit le jour par quatre grandes fenêtres qui
furent percées en i668. Trois trous, remarqué! par le
maçon dans le mur qu'il perçait, ont été attribués aux bou-
lets lancés par les Bourguignons sur Ife ville. Deux clé ces
bbulcts de pierre sont placés aîi-dèssùs de celles dSè oii-
vcrtUréà circulaires qui n'bnt pas disparu dans le p'erce-
nient des fenêtres. Cette partie de l'édifice sert de chapelle
aux hommes. A l'intérieur, on remarque un aUtel avec
magnifique rétable du xvii» siècle, restauré par M. Froc-
Robèrt. Les verrières du sanctuaire nous montirent Vlncàr-
nation et la Rédemption de Jésus-Chrisï ; une scèiie i'epré-
sente la Réunion des deux établissements charitables, avec
anachronismes encore vivants. Sur les faces latérales de la
nef, des sujets développés dans une gamme très douce et
originale font honneur a M. Roiissel, peintre-verrier, et
à M. Paul Fcytou : fce sont le Baptême', la Pénitence, le Via-
tique et V Extrême-Onction, c'est-à-dire l'origine, l'aliment et
l^cpreuve de la vie chrétienne, qui a poUi: dénoûment une
sainte mort, figurée par celle de saint Joséjph. La conclusion
des destinées hUmaines est en face : le Jugement particu-
lier, le Purgatoire, le Couronnement au ciel. Dans la tribune
de Torgue : Sainte Cécile et l'histoire de Marthe et Marie^
modèles des âbiés dévouées qui se cotisàcrent au service
des pauvres.
La chapelle des feihmés est voûtée en lambris avec pou-
tres transversales et pbihçons pour soutenir le faîte \ la
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iS^
liiL\UVAlS,
comïcbe de bois, ks Jigurcs grimaçantes, les fenêtres an-
QOQCânt une construction du xvt' âiècle à Tusage d'église.
Les caves pratiquées sous la chapelle forment deux nefs
loûgitudinaies voûtées &i séparées: par des colonnes à
chapiteaux.
L'Hospice et rHôpital sont richement dotés et
administrés par une Commission composée du
maire, présideqt-nê, et de cinq administrateurs
recommandablcs par leur zèle et leur charité. Un
secrétaire, un économe et un receveur des re-
venus sont attachés à J' établissement, ainsi que
de respectables dames pieuses qui ont fait le
sacrifice de leur existence aux besoins et au soula-
gement des pauvres.
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COLLÈGE COMMUNAL.
(Rue des Jacobins.)
J^3Lu commencement du xvi* siècle^ Nicolas Pas-
tour, chanoine de Beauvaîs, érigea â ses frais un
collège qui devint florissant. Racine y tut élevé.
C'était dans la rue Sainte-Marguerite^ sur l'em-
placement de l'Evèché acHiel, jusqu'à Ja fin du
XVIII® siècle. Après la Révolution, le couvent des
(Jrsulines établi à Beauvais depuis i ôgSj rue des
Jacobins, réservé en grande partie pour recevoir
l'école centrale du département, vit s'y installer^
en i8i3, Técole secondaire ecclésiastique^ dirigée
par M. Tabbé Guénard, et devint le Collège com-
munal.
En 1827, le départ d'un maître aussi accompli,
fut pour rétablissement le signal d'une transfor-
mation radicale.
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i
i34
BBAUTÀTS.
La chapelle était dédiée à Marie, dans sa
Présentation, comme l'indique Tinscription sui-
vante placée aa frontispice ;
/>. O. M,
/^ honorem
Beatœ Mariœ Virginis
Infantem se Deo
In templQ voventis.
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COUVENT
DES DAMES DU SACRÉ-COEUR.
(Rue Jeanne-Hachette, n* i5,)
^1 reste un bâtiment des Dominicains établis là
vers le milieu du xin* siècle. Vincent de Beau-
vais, auteur du Spéculum majus, y remplit les
fonctions de prieur et de régent» sous le règne de
Saint-Louis, et fut inhumé dans le chœur de la
riche église église démolie en 1793. LrC drapeau
enlevé aux Bourguignons par Jeanne Hachette,
en 1472, y était exposé. On le transféra à l'Hôtel-
de-YilJele 20 juillet 1790.
En T792, le monastère fpt converti en ateliers
pour la fabrication du salpêtre. Après la Révo-
lution, M, Tabbé Guénard eut l'heureuse idée d*y
fonder une école secondaire ecclésiastique, laquelle
L.
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i
i36
BEAUVAIS.
fut transférée, en i8r3, au couvent des Ursulînes,
où est à présent le Collège communaL Deux ans
après, Pancienne demeure des Jacobins était
occupée par les Dames du Sacrc-Cceurj venues de
Cuigniéres pour s y fixer, er> vertu d*un arrêté
préfectoral daté du 27 novembre 181 5, et y
fonder un ouvroir pour des jeunes filles pauvres
de la ville,
La chapcUe, d'unt; «impticilc exquise, a été bàtie en 185^
dans le style du kii" siècle» sur les plaQS de M"* Delvaux.
religieuse, M"* de Stassart étant supcnoure. Elle a la fonne
d'une croix latine. On remarque quatre toiles marauflées
sur le mur de Tabside, oeuvre d^une religieuse dont le
pinceau délicat est tout imprci^né des élégances souriantes
du cloitre.
— Même rue, au n* 3[, près de \ Ecole commu-
nale des Jeunes Jilles, serait, suivant la tradition,
l'emplacement de la Maison de Jeanne Hachette^
^
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/
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HOTEL-DE-VILLE.
3£l fut élevé d'abord, en i65i, aux frais de
l'évèque Augustin Potier et de son neveu Nicolas
de Buzenval, qui donna le terrain. En iy5z on le
rebâtit en l'avançant plus sur la place. La pre-
mière pierre fut posée le 3o avril par l'évèque
Potier de Gesvres, M. Bucquet étant maire/ L'ar-
chitecte Bayeux en dressa le plan.
La façade est ornée de pilastres ioniques^ et de guir-
landes de fleurs sculptées. Sa régularité contraste avec La
bizarrerie des maisons à pignons découpés en ogive qui
entourent la vaste place rectangulaire dont il forme un des
côtés.
On remarque, au-dessus de Thorloge à équations placée
en 1810 par le célèbre ingénieur Lepaute, un ccuHSon por-
tant les armes que la ville fut autorisée à prendre par
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i3â
BEAUVAIS.
lettres-patentfis du 2^ avriJ iSca, de gueules au pituposé en
pal d'argent j avec ce vers latin pour devisé:
Palus ut hic Jixus constam et firma manebo.
(Comme ce pieu fiché, je resterm ferme et inébranlabie.)
Les anciennes armes de ia ville sont ié gueules au pal d'ar-
d'argeni, comme nous Vavûm remarqué à îa Cathédraie^
sur une tapisserie. (Voir p. ^6J
Le drapeau dit de Jean ne- Hachette est conservé avec
un religieux respect. 11 tombe de vétustc. On en a fait un
fac-similc à la Manufacture de Pçauvais. pour être porté
aux processions traditionnelles de TAssaut (r), le dernier
<î) L'année qui suivit îe siège de Beauvais 11472), le roi
Louis XI ordonna qu'une procession commémorative de
l'Assaut serait établie à perpétuité, pour remercier Dieu
de la délivrance de la ville. Les fem^mes y ont le pas
sur les hommes et portent les reliques de sainte Anga—
4rêmc, comme on les porta jadis sur les remparts pendant
le combat. La reproduction de Tétendard dit de Jesnae
Machette s'allie fort bien aui croix des deux paroisses.
Les diverses corporation s prennent place dans le défilé,
après leîv pensions. La troupe fait la haie autour de la
place. L'édilitc s'est honorée elle-même en conservant ces
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HOTEL-DE- VILLE, I Sg
dimanche du mois de juin. C'est une sorte d-oriflamme de
fètc sur laquelle on voit les armes d'Espagne et la devise
plus oultre; un double collier de YOrdre de la Jarretière en-
cadrant les lettres gothiques :
Honi q(tti mai i| )iense);
deux arquebuses croisées et une grande figure de saint
Laurent armé de son gril. Une étude attentiye a fai|
conclure à M. Er. Charvet (séance de la Société Académique
de VOise du 16 mars 1885), que ce drapeau a été exécuté
en souvenir de la bataille de Saint-Quentin, gagnée le
10 août 1557 (jouf de la fête de ^aint Laurent), par le roi
d'Espagne, Philippe II, époux de Marie Tudor, fçinç
d'Angleterre.
Au bas de l'escalier d'honneur, on voit un Faune dansant,
plltre de M. Lequesne. — Sur les murs : la Fortune et ^a
roue, de M. A. Sirouy (1872), tableau donné par TEtaJ. —
Une Entrée triomphale dans unç ville illuminée (tapissgri^
du xwi* siècle).
Dans la salle du Conseil, les murs attendent des toiles
de M. Maillard, dont un seul panneau figurant la Mort
vieux usages locaux et en assistant avec les autorités à
cette cérémonie à la fois religieuse et patriotique que
préside l'évêque de Beau vais. Au pied de la statue de
rhéroïne bcauvaisienne, le chœur chante l'hymne de sainte
Angadrême; pendant ce temps, les jeunes filles, conduites
par les chefs d'administration, vont mettre successivement
le feu aux deux pièces qui sont en batterie près de THôtel-
de- Ville. Après une salye répétée , la foule toujours
compacte reconduit le clergé à la Cathédrale. Les étran-
gers n'assistent jamais sans émotion à cette fête toute
particulière à Beauvais.
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i
14^
BEAUVAIS.
de Cotréus est à F heure présente exposé au Salon, à
Paris. Sur la cloison du fond se trouve le Siège de Beau-
vaht peint par Le Barbier, en 1 760, et donné par le cardinal
de la Rochefoucauld ♦ en 1788, — Près de la cheminte,
un buste de M. Lequcsne^ ancien maire, et une pendule
de Feuillet- Laisné. horloger de la ville. Ce cartel porte
conimc inscription : J. Car. Danse D^ D. 17^6, et le blason
de cet échevin de Beauvais :
D'a^r au chevron ttor accompagné en chef de deux èpis
de hiè et en pointe d'une grappe fie ratMtn de même.
Dans la salle de la Justice de paix et des mariages, od
remarque un tableau de la Justice, par M, Paul Feytnu.
notre compatriote.
La bibliothèque possède environ 20,000 volumes, quel-
ques manuscrits et des autographes du xvn' siècle* Eljc
est ouverte au public les dimanches, mercredis et jeudis,
de midi à quatre heures^ et les vendredis de sept heures
à dix heures du soir, excepté pendant le mois de stcp-
tembre.
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*? 'r *^r 'r *T *^r ^ '^t^ 'ï^ '^
PLACE JEANNE-HACHETTE.
J^a j?/^ce ^e rHôtei-de- Ville est un large poly-
gone de To^ooo mètres carrés de superficiCj divisé
en deux parties principales, dont l'une représente
un trapèze irrégulier, entouré de maisoat> à fa-
çades diverses, et dont l'autre forme une sorte de
pia^^etta engagée dans une grande rue sans aligne-
ment.
Au point central de cet emplacement on a érigé,
le 6 juillet i85i, la Statue de bron:çe de Jeanne
Hachette^ par M. Vital Dubray, de Nantes.
L'héroïne est représentée au moment où, après
avoir renversé du pied gauche Tèchelle que les
Bourguignons viennent d'appliquer aux murailles
de la villCj eUe leur a enlevé le drapeau qu'ils al-
laient planter sur le rempart.
Sa hache n'cât plus iâvée pour frapper un ennemi, Jeanne
est en garde pour déft^ndre P étendard qu^elJe n'a paa encore
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â .1
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14^ BEAUVAJtS.
eu le temps d*arborer en âtgnc de victoire. Comme inspi-
ration et comme correction, cette statue se recommande à
tous les visiteurs. Dans les parties principales du costume,
l'artiste ù suivi les tradition s. La g^rande ei simple robe
fermée au-dessous du coii qub porte Jeânile Machette,
était le vêtement des femmes de son humble condition, à
la fin du XV' siècle. Pour unique parure* une petite croix
flotte sur sa poitrine, de manière n'échapper à aucun re-
gard^ ce modeste, mais importaxit détail d'ornementation,
se he admirablement avec Je caractère religieux de T hé-
roïne, dont la première pensée fut de porter sur Tautel de
son église le glorieux trophée qui fait son éternel hon-
iifeur.
A TEst de la grande Place , la rue LoUTet
conduit vers la Hàlîe aux poissons, aux légumes
et aux fruits; à côté, la Baîîé aux laines. Cette
construction date de 1859-60, M. Lequcsne ètarlt
maire. Architecte, M. Hubaine; entrepreneiii;-,
M- Sangnié. Les deux grilles proviennent des
anciennes portes de la ville.
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C/5
H
H
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EGLISE SAINT-ÉTIENNE.
(Monument histohique.)
et te église mérite d'être visitée
en dètajij même après la Cathé-
drale. Ses fondements furent
jetés vers ggy; elle a remplacé
celle qui aurait été bâtie, d'après
les traditions, par saint Firmitit
vers 275, et où Ton déposa, vers 845, les reliques
de saint Vaastj apportées d^Arras- C'est pourquoi
jusqu'au xviii* siècle l'église porta indifféremment
les noms de Saint-Etienne ou de Saint- Vaast.
C'est un édifice de style roman et ogival : la
nef, les collatéraux et le transept remontent âù
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à
144 BEAUVAlS.
^J^ Xl^
>J^#,)
XI* siècle; la façade principale et ia première
travée delà nef, appartiennent au xnr siècle; le
chœur est du xv»; enâû, la tour massive qui sur-
monte l'église, a remplacé, en rSpS, un clocher
plus léger écroulé en 1480.
Extérieur.
PORTM L Ï^HINCIPAL .
3^1 est l'orme d'une grande ogive divisée cû deux
portes par un pilier iatermèdiatrc. Pour encadre-
mentj il aquatre voussures ou rentrants dont les
colon nettes latérales qui portaient de grandes
statues» entr'autrei^ celles de saint Lucien, saint
Vaast et saint Louis, ont été détruites. Les chapi-
teaux ornés de feuilles laciniéeSj feuilles de vignes
et autres, aont conservés; les socles sont polygones.
Un filet garni de violettes règne au-dessus des
tailloirs. Les archivoltes étaient couvertes de
statuettes mutilées par le stupide vandalisme ré-
volutionnaire*
Dans le tympan^ malgré les affreuse;* plaies que
Timpiété lui a faites, on devine encore la sainte
Trinité entourée d'anges adorateurs; puis le
. .■•'^■^'■-,
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zed tty
;W^Ï3^-^
SAINT-ETIENNE.
145
martyre de saint Etienne et la naissance de Jésus-
Christ. L es ferrements de la porte rappellent le s
beaux dStaïl s de serru rerie du xiyj siècle^à Notre-
HPa ttié d e Paris. P^jTêist surpris de lire, sur le mur
<Tënïï3é , récriteau suivant : Actes de Vautorité
publique.
Trois fenêtres accolées, en lancettes, sont pra-
tiquées au-dessus du portail et couronnées d'une
rose à festons, dont la moulure extérieure est
garnie de fleurons.
La petite porte de la façade est de même style :
de chaque côté des colonnettes grêles avec cha-
piteaux à feuilles plates; archivolte en boudins,
dont Tun porte des feuilles contournées; une
petite rose au-dessus. Le contrefort angulaire est
figuré au sommet en écailles de poisson et sur-
monté d'une petite pyramide octogone.
Tour.
La lourde tour latérale (iSgS) a trois étages. Le
troisième, de style grec, est de mauvais goût. Elle
renferme la sonnerie paroissiale, une horloge et
la cloche dite de la Commune^ fondue en 1758, dont
r usage est exclusivement réservé aux besoins de
l'administration municipale.
10
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146 BEAU VAIS,
Portails latéraux»
Ils aboutissent dans la galerie, au lieu de
liiœr pénétrer par les transepts^ ce qui est Une
disposition tout à fait exception net le. La porte
méridionale n'a aucun caractère; seule la petite
tourelle qui Fa voisine, surmontée d'une cloche
de pierre, attire l'attention. Mais le portail sep-
tentrional appartient à i*époque du roman fleuri
et est unique en son genre. Il est pratiqué, dit
M. Graves, « dans un panneau décoré d'un ou-
vrage réticulé, dont les murailles pleines sont eâ
losange et évidées, tandis que les creuses sont
figurées en hexagone; ces moulures sont associéeâ
de manière à dessiner des plaques octogones* li
y a latéralement des colonnes annelées, et au-
dessus deux arcades romanes bouchées, ornées de
tores qui portent sur des colon nettes rompues,
dont les chapiteaux sont revêtus de feuilles irré-
guliéres. Le portail esta trois voussures romanes
portant des monstres, des lions, des têtes hu-
maines associées à des feuilles. Le tympan est
couvert d'animaux bizarres^ dragons, chimères
à queues contournées. Les colonnettes sont lon-
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iîAINT-ETlENNE.
»47
gUeSj !-emarquables par leurs chapiteaux bizarres
très fouillés, » M» de Caumontj le baron Taylor
Tout dessiné.
Entre cette porte et le transept, depuis le
iv* siècle jusqu'en ^yg^, il y eut une Tribune
municipale qui servait k rinstallatîoïi des maires.
Transepts*
Les deux transepts sont de forme égale^ mais
diversement ornés; celui qui regarde le Midi est
percé de trois fenêtres en arcades romanes^ avec
archivoltes arrêtées sur des têtes saillantes; il
n'offire rien de remarquable extérieurement.
Le transept Nord est célèbre par son pignon
dont parle M* V iollet Leduc fDic^ raisonné d'archit.
franc, du xi* au xvi* siècle), il est couvert au
sommet par uii ornement réticulé très éiégarlt,
accompagné de fleurons et de détails curieux.
Ce qui attire surtout Tattention, c'est une rose
aux rayons réunis par des arcades trilobées :
elle n*à sans doute passa semblable en architec*-
tare.
Le sujet, en bas relief, qui entoure la bordure
\
âL
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Â
148 BEAUVAI5.
extérieure, est livré aux multiples înterprètatioos
des archéologues. Cinq personnages à gauche
montent vers une figure assise au sonamet de la
roue, tandis qu'à droite cinq autres personnages
dcsccodcnt la tête en bas. L'idée païenne d'une
roue de la fortune est venue à quelques-uns ;
d*autres y voient une image plus rationnelle du
fugement, Jésus-Christ^ placé au sommet, appelle
à lui les élus et repousse les réprouvés dans les
abîmes. D'autres y voient encore une allégorie
des phases de la vie humaine. Au côté droit de la
circonférence (par rapport au spectateur), T homme
marche dans le chemin de la vie jet traverse suc-
cessivement les quatre âges : il passe sous la faulx
de range exterminateur qui tranche le fil de ses
jours et le précipite du côte gauche où il tombe
vers sa demeure dernière, figurée par le cadavre
couché sous la rosace^ enveloppé dans son linceul.
Adhuc subjudice lis est.
La nef est éclairée pur des fenêtres en plein
cintrCj surmontées d'une archivolte modelée sur
leur forme, tantôt simple, tantôt chargée de
guillochis romans. Les contreforts consistent en
desimpies pilastres de moyen appareil, peu sail-
lantSj dont Tépaisseur est dissimulée par une
retraite en larmier qui les réduit à une ou deux
colonnes accouplées et terminées par une figure
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SAINT-éTIENNE. 149
grimaçante (i). Une corniche découpée en ar-
catures semi-circulaires, ornées de figures fan-
tastiques, se prolonge sous la toiture, laquelle
est étrangement chargée de pannes fort lourdes
d'aspect.
Choeur.
Il a été commencé en i5o6, sur un plan rectan-
gulaire, à pans coupés avec une chapelle en saillie
sur le fond. Cinquante piliers butants, plantés
sur les murs de refend des chapelles, cernent le
chœur d'un triple rang et supportent la retombée
des arcs-boutants, dont deux turent renversés
sous les coups d'un ouragan, en i883, et atten-
dent leur restauration. Les piliers se terminent
en pyramidions ou pinacles variés; Tun d'eux est
surmonté d'un lion assis qui porte écusson. Des
balustres gracieusement èvidées couronnent la
galerie latérale et le pourtour du chœur, à la base
d'une toiture très aiguë.
(1) Les religieuses de Saint- Aubin ont adopté ce genre
d'architecture pour la charmante chapelle de leur Com-
munauté, II, rue Robert.
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t 5q bbauvais.
Intérieur.
Ln entrant, on est frappé des proportions du
chœur, aussi long que la nef et en pleine lumière.
M. de Saint-Germain, parlant de ce contraste
entre la nef et le chœur, disait : « Là, Tenfance,
\ ici 1^ caducité d'un art qui se tue à force de raflS-
nements. Amx piliers robustes, couronnés par dç
massifs chapiteaux, succèdent de sveltes colonnes
qui, d'un seul jet, élancent leurs nervures jusqu*4
la clef de voûte; au roman pur se lie le gothique
^ dégénéré, de sorte qu'en cette église sont réunis
* le principe et la fin, Talpha et Toméga de l'archi-
tecture chrétienne. »
* Nous ne nous arrêterons pas à étudier tous Iç$
détails de la nef, divisée en six travées sépairées
par des piliers massifs, lesquels sont flanqué^
de quatre colonnes qui affectent la forme ellip-
tique aiguë; ni les clefs de voûte généralement
très ornées; ni le triforium, composé d'arcades
aveugles, qui se prolonge au-dessus des bas^côtés;
ni la grosseur des tores qui forment les ar-
ceaux des voûtes latérales; ni les pendentif^
du chœur qui ont conservé en partie leurs pein-
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SAINT-éïIENNE. l5l
tures de 1S45; ni, encore moins» cette roaace
du fond, garnie récemment de vitraux étranges,
d'un déplorable effet. Au temps de la Révolution,
les foins qui furent tassés dans cette abside ache-
vèrent, hélas! de briser d'anciennes verrières
comme celles dont nous allons voir les intérea*
santés épaves.
Nous pénétrons dans l'église, en passant sous le
buffet d'orgue (un 16 pieds ordinaire de 34 jeux,
à quatre claviers). Les tuyaux proviennent
en grande partie de Tabbaye de Saint-Paul
et des églises Saint-Michel et Saint-Sauveur.
M. Hamel a surveillé les diverses réparations,
notamment celles que M. Barker exécuta en 1875
et qui ont singulièrement amélioré cet instru-^
ment.
En tournant à droite, nous voyons sur le mur,
du côté du Midi, une statue de saint Mach, en
bois, du XVII* siècle ; un Bon Pasteur, sur toile ;
une Adoration des Mages, sur panneau ; la statue
de saint Sébastien, en bois; deux toiles représen-
tant la sainte Famille, genre Louis XV; sainte
Wilgeforte (20 juillet), vierge en croix , cou-
ronnée et représentée avec une barbe épaisse,
du xvi^ siècle.
Sur le pilier voisin, dans la nef, une Mater
dolorosa, entée, vers 1760, à la place d'un autel
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l52 BEAUVAIS.
de saint Vaast, lequel fut converti en ce simu-
lacre de rocher qui soutient le groupe de quatre
personnages : Jésus^ Marie, saint Joseph et saint
Etienne. Le donateur, en habit de chanoine,
sculpté en petit, est à genoux aux pieds du Sau-
veur; trois dais richement ciselés couronnent le
tout de leur gracieuses aiguilles.
Il reste, sur la muraille du bas-côté, une sainte
Cène : le donateur, un chanoine, cujus effigies non
apparet, est au coin du tableau; — une tapisserie
de saint Pierre, semblable à celle qui est dans le
choeur de la Cathédrale; — une toile, genre Bou-
cher, Vierge mondaine et non pas religieuse.
Nous arrivons au transept méridional, ou
Chapelle des Morts. Une peinture sur bois, genre
Memcling, représente la Mort de la sainte Vierge
avec quelques anachronismes, v. g., un livre, et
V Assomption où quelques têtes sont merveilleuses
d'onction. Puis une Mise au tombeau : le paysage
comme l'effet du ciel est beau pour l'époque. —
La Samaritaine (siècle de Louis XIV). — Notre-
Dame de Lorette, épisodes relatifs à la maison de
la sainte Vierge, sur panneau bien conservé.
Uautel est surmonté d'un immense rétable, qui
encadre une Descente de croix de composition et
de coloris dramatiques ; un orage éclate derrière
la croix. Signé : L. Depape, inv*^ 1724-
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Église St-Étienne
Pilier de la Pieta ou Mater Dolorosa
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\
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SAINT-ÉTIENNE< 1 5 3
Sur le côté, le Christ au tombeau ^ d'après Phi-
lippe de Champagne, copié sur celui de la Cathé^
drale par Edmond Ladiré (i858), jeune homme
qui mourut victime d'un travail acharné. — Notre-
Dame de Pitîé^ bas-relief de Samson, donné par
M. Froc fils.
A rentrée du chœur, un- saint Etienne et un saint
Vaast^ peints par Manperin, en 1777, sont placés
au-dessus de deux tables de marbre noir qui
furent soutenues jadis par Luther et Calvin
sculptés en caryatides. La grille a remplacé Tan-
cien jubé dont la croix est dressée sur le dernier
pilier du transept en face de la chaire. Les miséri-
cordes et les bras des stalles, enfermées dans le
chœur, offrent une curieuse variété de grimaces
et de caricatures satiriques. L'orgue de chœur
vient des ateliers de M. Stolz (1880).
Sur le pilier du transept dans la nef» du c6té
de la Chapelle des Morts, on voit un tableau de
saint Laurent; — la Rencontre de saint Joachim et de
sainte Anne à la porte de Jérusalem, avant la
naissance de Marie, panneau du xv^ siècle mal
conservé : attitudes, couleurs et sentiment, tout
est d'une grande naïveté; — la dernière Cène^ bonne
peinture d'un sentiment mystique. Dans le fond,
on reconnaît Moïse figurant l'ancienne loi, loi de
crainte, remplacée par la loi nouvelle, loi d'a-
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l54 BEAUTAIB.
mour. Le pilier est recouvert de lambris dont la
frifec sculptée porte des rinceaux et des armes par-
lantes de la Renaissance.
Sur le pilier du transept, dans le chœur, une
médiocre Adoration des mages et des bergers fait
fkce à la petite entrée latérale. Nous arrivons aux
Chapelles.
Çkapeli^e de Notre-Dame de BoH-SECpyM
QU de Saint-Eustache,
La statue de Notre-Dame de BQn-Seco^rs
(xY" siècle), qui domine l'autel, est en pierre. — La
voûte est surchargée de pendentifs remarquables;
mais le plus beau sujet d'étude dans cette cha-
pelle c'est la verrière riche de couleur.
Les quatre panneaux inférieurs représeq-
tent:
I» Jésus-Christ stigmatisé tient d'une main la croix, 4t
Fautre montre aux personnages, tournés vers lui, le calice
et rhostie pour la vie du monde: c Qui menge.,. ma
chair**., i*. — ^'^ Saint Jean-Baptiste semble présenter ati
Sauveur les donateurs agenouillés, en tr 'au très Jehan de
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SAINT-rÉTIBNNE. 1 95
Malhigit^htiÊi nMns cte Beanvu», en 1 550. «^ )• Sêinêê Mar-
guerite foulant aux pieds le dragon infernal. Ldgcnde
inexplicable : Nul rCest travail de loing venir, venir aux biens
pour succéder. Voua voye^ et si eognoissê^ qu'il n'y a faute
d'héritiers, — 4* Saint Jean l'Ewingfliste, Deux donatrices.
Faict ce que tu voudras avoir faict quand tu mourras.
L'an 1553.
Les autres panneaux racontent la vie de çaiot
Eustache.*
5» et 6* Comment saine t Eustache fut cov^rti à la fox ^^
Jésus-Christ. — Eustache, maître de la chevalerie de rem-
pereur Trajan, è Rome, était abonné au culte des idoles, mais
bon et miséricordieux : ce qui lui valut devoir la vérité,
Un jour de chasse (c'est le fait dépeint ici), il part avec
piqueurs, chevaux et une meute; il rencontre soudain
plusieurs ceirfB. L'un d'oux, d'une stature plus grande,
portant entre ses cornes une croix resplendissante et
l'image de Jésus-Christ^ s'avançait pour le combattre.
Eustache entend une voix lui disant : « Pourquoi me
poursuis-tu > » Il a peur et se prosterne; tout avec
lui demeure dtna It stupéfaction. Le pfiysag« est admi-
rable. Aux pieds d'Eustache, un monogramme passe pour
être celui d'un des fils d'Angrand Le Prince, si ce n'est
celui d'un Le Pot. — On lit :
Eustaee» . . es marchant et bourgSis de Beauvais a déni
ceste verrière (pour ses) peschés (1554).
7« Pillage du palais d'Eustaàhe, -* Après le prodige, notra
Saint, avec sa femme et ses deux fils> alla trouver Vévéquo
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I b6 BEAUYAIS*
de Rome qui le baptisa. iàCB tmeiens compagnons , pcDdant
une nuit d'orage» viennent incendier et piller sa maison.
fiomt Icf fnuti Qmi]9, . , . btilpijauli
Wnn rniain mal 0ouL . . fortune
IBtufiIrreni in maifitni,.. ftiailraiti
âyf saint Snfterttt* . « , . . tanr.
Les inscrîptioDS suivantes nous apprennent^ ce
qu'il advint ensuite.
8* Sa Résignation, ^,
Hfir» st» bttni bniltf it tovtr «a finettre
tainrt dustatr rfnbit, n lirui Us plus sirntj,
€n «uiaant U Iron Scb l'iptmnrur br tx^ti'ti»
Orarrf a nrt Dieu sanf fouf iri tt rttrttf,
9* Fuite de saint Eustache,
itaDain il m partit nu plus ^ault U% montai^nrt
9r il erroit atii lroi|s Iding tî% $rns it bu bntiirl,
Orfs Hebans Its prcs parmi Its rampdgnri
pî sa ftmme et infant sutlcmrut rstant simrl,
Saint Ëustache a la figure de Charlea IX, et sa femme
celle de Catherine de Mcdicis.
10* (Donateurâ à genoux.) Mahioi Brocard a donné cetie
vitre lequel trespassa le ^* jour d'avril 1553* Prie^ Dieu pour
lux (i 57^)^
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SAINT-ÉTlENNE. iSj
Dans les compartiments supérieurs sont traités:
le baptême de saint Eustache ; — le martyre de
saint Eustache et de ses enfants dans le taureau
d'airain; — saint Eustache devenu messier ; — sa
sépulture; — le culte rendu à ses reliques.
Chapelle Saint-Pierre.
Le tableau de Tautel, Jésus portant sa croix, est
de l'école de Philippe de Champagne, d'une com-
position savante. Il a été restauré par Chapuis.
Trois panneaux : Une sainte Madeleine trop
connue, la Naissance de Notre Seigneur (xvi»
siècle) et les Mages adorant V Enfant Jésus, — Un
saint Andréa sur toile. — La verrière, de 1 548, se
divise en quatre tableaux.
I* Vocation de saint Pierre et de saint André. — On lit :
Jésus voîant les deux frères germains. . .
Car tel grand bien je vous metray es mais,
3» Vision de saint Pierre, — Placé sur le haut de la maison
de Simon, il entre dans un ravissement d'esprit et voit
comme une grande nappe qui descend du ciel en terre,
portant toutes sortes de quadrupèdes, de reptiles et
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ils MAtrtAis.
d'oUeaux {Actes des Apotrts, ch* X^ i-zt.)* Simon accourt
ciane le lointain.
, ,, tutd ftem tftàl lûftif
Sm pertrttts beitt. ..
^* Cruciflement de saint Pierre, — Un ange tient un livrt
d'hcares ouvert. Les détails du martyre sont très curieux.
De nnacriptiotij il ne reste que ces mots :
*
Clemtiti fiatnct ^iertt estant en . . . soit mniBtte ptiiH
$m%t au peupU t'tnfftt «tra
fe liuce pour — re — 1 54S.
4* Conversion de saint PauL — On tit :
Sttnrt yaut tfltnlié â ïtttt k ta renutrit
•tfAfit ta Q0il vt^mitlte rriir :
ItAttUe iauiti pût trtb me foitttûi^ettt.
in tfeiE ^n IjauU se pdnt a s'e^rtirr :
H^ks mirii pieu bt moi q oeitlt ta faite
0otmt ie suis l^e moa mut «atififaiicr (1348).
Un cheval spéciatemcai accuse une scieïicÊ parfaite du
modelé.
Dans les petites divisions : Inhumation de saint
Pierre et de saint PauL — Saint Paul conduit au
lieu de son supplice. — Exécution de saint PauL -^
Apparition de saint Pierre et de saint PaulàNérom.
— Saint Pierre en prière.
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I
SAiNt-ÉTi&NNE. iS$
Chapelle Saint-Jean-Baptiste.
Là voûte est ortiée d'un pfeûdeûtif délicat. —
Un tableau du Sacré-Cœur, très mâtivais. —
Le Baptême de Nôtre Seign^ut, d*un effet puis-
sant; range à gauche remarquable est TUIiiqUè
fragment qui subsiste de râneieii titrâil.
Sainte Catherine, comme coloris, rappelle Léo-
nard de Vinci. La noblesse de draperie et dé
dessin vaut Raphaël. Maximin qui n*a pu réussir
à satisfaire sa passion, en 307^ eôt étendu aux
pieds de la vierge martyre.
Une bordure de fleura de lys SUftnotitées de
couronnes encadra ces débris*
Chapelle Saint-Nigolas et SAir^TE-CÀtliÈftitiÈ.
Aujourd'hui ce large contour qui forme Tàn^lê
des coUatérauit est fermé par une barrière de feoia j
il sert de magasin ou de sacristie. La fenêtre de
droite présente, en haut, un Baptême par immer-
sion, le Martyre de saint StiêhHè, Inalheureu-^
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l6o BEAUVAIS<
sèment incomplet, et les deux disciples dCEtmnaûs,
superbes de coloris, ou un Repas,
A droite et à gauche, sont deux fragments rap-
portés. Il reste une Transfiguration et, de la lé-
gende de sainte Catherine^ seulement quelques
mots d'une inscription rappelant son argumen-
tatioii avec les philosophes.
Au milieu une fontaine allégorique fait jaillir en
abondance le sang divin que les chrétiens recueil-
lent. Un De la Fontaine en serait le donateur.
Plusieurs philactères qui se déroulent autour des
colonnettes, contiennent ces mots :
|t>itfi ^nctnironi rti U fentninr
Ite ta ^ixli souveraine
f û stiine uienl pour periti
le SIS (eiti mniita pitbf h raiïe.
Le Démon enlevant un enfant non baptisé. — Le
Diable chassé^ près d'un berceau- Sur un vase on
lit : £n., premières lettres du nom d'Engrand Le
Prince. — Baptême donné à un vieillard > dans une
des divisions de Togive. Sur l'entablement de la
façade du temple on lit : O mater Dei mémento met.
(O mère de Dieu, souvenez- vous de moi.)
L'autre fenêtre est consacrée à, deux traits mer-
veilleux de la vie de saint Nicolas, évêque de Myre
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"77^
SAINT-ETIENNE.
en Lycîe (Asie Mineure). La composition de ce
vitrail est savante, l'effet harmonieux et la juxta-
position des couleurs très habile. A gauche, le
miracle de la Multiplication des grains. Une di-
sette affligeait la Lycie. Nicolas apprend que des
vaisseaux chargés de froment, en destination
d'Alexandrie, mouillent dans Tun des ports; il y
va et demande aux matelots cent mesures de
froment, pour calmer la souflFrance de son peuple.
Ceux-ci refusent, mais le Saint leur promet qu'ils
n'auront aucune diminution dans leurs grains.
En effet, ils trouvèrent à Alexandrie la quantité
convenue, et saint Nicolas distribua à ses ouailles
tant et si bien les cent mesures, qu'elles suffirent
à les nourrir pendant deux ans et à ensemencer
lés terres.
LÉGENDE.
ilng ttmp^ \ahï% le pm\% iie Suit
feut oppxHii be famine mortelle
^e noble sainct pour les siens se soulcie
Considérant feut elle
IKour son patis mariniers inteqfelle
Cent muqs be grain partis faict augmenter
it pof htva ans te èur pkil ttptiit
Ce faict bitiin faict, nul peut lamenter.
11
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i62 BEAUVAiS.
A droite, le miracle des Trois étudiants sauvés
du martyre.
îrflqi rlerrs cAnfian» t ni ers piru nrt fifrr
JCc fûuU tifrant tfAnsUnttit ronbamna
fu, .. Ifaflirr d bmn pat fan irt
han saiiirl santé Imr rtNna
«Sipoii eit liru Uf
^ei iniuirtns it sauliia ht martijrt
<£urfui &0n1 t«t D . . qui tri bona
ttttirc.
Ces trois feuncfâ g^^ns, se rendant à Athènes pour étudier
la philosophie, pusscrcnl par la ville de Myre. Ils deman-
dèrent rhospitaïile pour la nuit. L'hôte et sa femme, s'ctant
aperçus qu'ils portaient une grosse somme d'argent, îes
égorgèrent et [es mirent en morceaux dans un saloir. C'est
la scène représentée sur la droite du vitrail. Saint Nicolas
'vétu d^une riche chape se rend à rhôtellerie, réprimande
les coupables et ressuscite les trois victimes (i).
Au faite du vitrage : Mort de saint Nicolas* — Cutte rendu
à ses Tëliquei. Millésime 155a.
Près du pilier, VEcce homo, terre cuite du
xvni^ siècle.
(1) V. la description de ce vitrail par M. le chanoine Bar-
raud, Mém. de la Société Académique de l'Oise^ année 1854.
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F
SAlNT-ÉTIENNE. 1 63
Chevet du bas-côté méridional , fenêtre du
Jugement dernier.
Le juge des vivants et des morts apparaît dans l'éclat de
sa majesté. Tandis quUl est debout sur un nuage d'or,
pressant la terre de son pied, deux anges sonnent de la
trompette. Marie et Jean-Baptiste sont à genoux, le lys
de rinnocence au-dessus de la Vierge immaculée et le glaive
du repentir surmontant le prédicateur de la pénitence*
Saint Pierre tient les clefs du paradis et ôaint Michel lève
les balances sacrées pour le redoutable pèsement des âmes.
L'un des plateaux monte avec une femme d'une sollicitude
vraiment belle, l'autre s'abaisse avec l'époux condamné, et
le démon l'arrache du plateau, tandis que la femme s'é-
lance pour le retenir, souâ les regards attrayants de l'ange.
Vains efforts! le sort est fixé à jamais!... Au-dessous, se
présente l'enfer avec ses horreurs. L'entrée est la gueule
énorme d'un dragon. Le prince des ténèbres, horrible et
fantastique portier de l'éternel abîme, la tient ouverte avec
deux griffes puissantes du haut d'une muraille, et les
damnés entrent par cette porte affreuse, glissant lente-
ment dans les enfers, dont le reflet rougeâtre éclaire toute
cette scène d'une lueur sinistre.
M. Roussel, peintre- verrier à Beauvais, a res-
tauré artistement une partie de cette belle page
de verre (1878). A gauche, l'ange conduit les âmes
au ciel. Au haut de la fenêtre, Tabîme des misé-
ricordes : la sainte Trinité y reçoit les adorations
de la cour céleste. — Les portraits de M. le curé
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1 64 BEAUVAIS,
Potier et de M*« G- Têtard » (placés sous la pro-
tection de leurs patrons, saint Constantien, abbé,
et sainte Anne), indiquent qu'ils ont payé la mise
à neuf de cette magnifique verrière^
CujwrLLLJ^ DE Notrk-Daml du MonT'Cahmel (i)<
Un lambris cache rarchitecture; quatre statues
modernes polychromées, de M Froc, reposent
sur la corniclie : saint Bernard (réduction de La
statue de Marseille-le-Petit), saint Dominique^
sainte Anne et saint Simon Stock. La statue de
Notre-Dame du Mont-Carmeî (ou du Scapulaire)
entourée d anges se balançant dans l'espace ,
remplit la niche au food du rétable et masque
en partie le vitrail de Notre-Dame de Pitié dont
00 admire les figures et la coloration.
Les divers sujets traités dans les autres fenêtres
furent assez mal restaurés en 1862. Ce sont : le
Repos en Egypte à Tombre d'un palmier qui
(r) Une Cootréric du Mont-Carmcl OU du Scapulaire,
fiit drivée le 16 juiUet 17^7 par M, TalloUi curé, et conôrméc
par bulle de Clément Xll. Le dimanche après le 16 juillet,
Id fête du Mont^Carmel se célèbre très solenneLlccnent.
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SAINT-ETIENNE,
m
abaisse ses dattes; — la Mort de la sainte Vierge
visiblement portée par les anges au ciel ; — sainte
M^ideleine, estimée des amateurs ; --^ \e Martyre
de saint Etienne : les donateurs sont dispropor-
tionnés mais naïfs et pieux ; ■— la sainte Vierge
allaitant l'Enfant Jésus; — le Crucifiement ; — la
Résurrection; — sainte Anne et sainte Elisabeth se
rencontrant; — une Immaculée. Toutes ces scL-nes,
excepté le martyre de saint Etienne, se lient aux
profonds sentiments de douleur et de joie qui
ont comblé l'existence de Marie, depuis la crèche
jusqu'à la croix.
Dans les rosaces, on remarque une Nativité de
Notre Seigneur; — ï Apparition à Madeleine :
(fioli me tàngere), et un saint Sébastien,
Chapelle Saint-Claude.
Fenêtre en face du bas- côté (Nord) : Arbre de
Jesséy Tunique en France comme coloris et exé-
cution.
La souche enracinée dans la poitrine dé Jessé étend ses
rameaux sur un fond d*à2ur. Quatorze personn^gefï sem-
blent sortir chacun d'une branehe auk fbuillaf es évasés et
chargés de fleurs et de fruits. Quatre appartiennent à la
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\
l66 * BEAUVAIS.
tige choisie de Dieu : Jessé^ David, Salomon, Marie placée
dans le lis. Neuf autres, par une flatterie trop commune
en ce temps de décadence des arts, sont des rois de France,
parmi lesquels on reconnaît saint Louis, Louis XII et
François I"*. Enfin un autre, à la tête blonde et nue, c'est
Engrand Le Prince lui-même, signant son œuvre par son
propre portrait, avec ces mots : Engr» Roi (pour signifier
Le Prince».
Adossée au pilier du chœur, la Mater dolorosa,
statue de grandeur naturelle, fait le pendant de
VEcce homo.
Deuxième fenêtre. — Saint Jean tenant la coupe
empoisonnée qu'il but pour convertir un prêtre
des idoles, et saint André chargé de sa croix. —
Une nombreuse suite de donateurs invoquent ces
apôtres.
Troisième fenêtre. — Légende de saint Claude.
L'explication est donnée parles inscriptions elles-
mêmes:
(Some sainct dlaube en saincteté fuirent
(i!I9|l(!l ans après qu'l|etmite se oonlt rendre
Ihtt postule abbe 5e sainct (ingent
(SÔme relltti on n'aooit que repreubre
Cît Panèrent en ri|emtitage prendre
jlour leur prélat les ntotines dub. lieu,
ilelidieux neullent cect] comprendre
dur eus sont ceuU qui ont bn père en IHeu.
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!
SAINT-ÉTIENNE. 1 6j
Saint Claude, en habits pontificaux, se démet de ses
fonctions d'archevêque de Besançon {69 3I pour rester
religieux; il refuse la charge d'abbé au monastère de
Saint-Oyand (aujourd'hui Saint-Claude). Malgré lui il est
élu, âgé d'environ 86 ans, et meurt dans sa ici* année. Il
est exposé sur un lit de parade en costume de chœur,
entouré de religieux qui prient, encensent, etc. — On Ht
encore :
(Some sainct dlauèe fttt hub. monastère
St pin abbi par soixante cinq ans
lequel après que nie très austère
(Sut bémenée tout le cours 5e son temps
St benoist sainct aagé b'ung et cent ans
Pamt renbtt et ans sainctf cienx raoie.
ilotef cliacun tant petits come grans
Sa bonne fin ensuit la bonne nie.
Les parties flamboyantes de la fenêtre sont
remplies par le saint archevêque de Besançon bé-
nissant ; des pèlerins sont prosternés devant son
trône; dans le lointain, les fidèles accourent au
pèlerinage du Jura, où le corps de saint* Claude,
conservé intact, opérait des prodiges.
Deux de ces grands miracles sont retracés dans
les panneaux du bas :
Une malheureuse mère, nommée Poncia, cède à la ten-
tation du démon qui lui promet tous les trésors de la
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••7C^V.^»!
i68 BEAUYAIS.
terre, à la condition qu^elle lui immole son enfant. Un
hideux diable vert, à tête de vache, embrasse Tinfanticide
dans une horrible étreinte. A ses cris, Jean, son mari,
accourt et Poncia reste perdue. Mais il la mène au tom-
beau de saint Claude et obtient pour elle le pardon et la
(fuérison.
dommr nnt femme pat fureur (e rouraQe
Iton pxoptt enfant ortist et mist a mort
flont U braille en nenseoitt ctst «utrait
fors étrangla Ca femme et mil...
QHuanb le mari entteotit rest effort
{tour son re^ios s'en nint al...
j^erounra nie ^n\ fut %tanh reronfort
Il pi llieu ai(e le biable ne. . .
Sur le panneau suivant, deux enfants qui se
noyent dans le fleuve du Doubs.
La ffîÈre se lamente, le père veut les sauver et £ait un
vqtu à Aaipt Claude qui les rend à la vie.
Gomme iabis... beux enfans innorens
(<6n s'esbattant) ensemble se notèrent
Pont lent parens perbitent presque sens
(fie nonobstant a sainct Glanbe noukent
(f eurs beux enfans re bont ils) se louèrent
(Cfst exaulce celui) qui sert sainct dlaube.
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SAINT-ÉTIENNE. 169
Dans le lointain du tableau, on découvre
N. L C. O. L. — I. H., signatures de Nicolas et
Jean, fils du célèbre peintre sur verre de Bcauvais,
Engrand Le Prince.
Chapelle Sainte-WTarthe.
Rétable admirable représentant ïEcce homo
entre sainte Marthe qui tient un bénitier, et sainte
Marguerite qui foule un dragon rugissant, sous
trois dais en encorbellement. — L^autel en boi-
series à papiers roulés et à médaillons, du
xvi« siècle, est l'ancienne forme du tombeau.
Dans Tangle, à gauche, la légende suivante est
restée peinte sur la muraille.:
Saint Druon, du pays de Caux, quitta sa maison paternelle
dgé de quator:çe ans pour s'adonner à Dieu ; méprisant la no-
blesse et abandonnant ses biens au pays de Hainaui ,- aprè» y
avoir été berger quelque temps il fit le voyage de Rome plu^
sieurs fois. . . Dans une petite loge qu'il se bâtit près de l'église
de Sebourg en Hainault. . . Après y avoir vécu sainctement^
trespassa à quarante ans ; et qui a opéré plusieurs miracles,
comme guérissant ceux qui étoient travaillé de pierre et gra-
velle.
Une plaque de marbre indique que cette cha-
pelle a servi de sépulture à la famille Auxcous-
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1^ BEAUTAIS.
teaux de Cooty. — Un fort curieux petit reli-
quaire bizantin (xi" ou xir siècle), avec émaux
de diverses couleurs et de figures de saints ea
creux et eu demi-relief de cuivre doré, renferme
des ossements que Ton croit être de saint Sym-
phorien et de saint Cunifort. — 11 provient de Tau-
cienne abbaye de saint Symphorien^ à Beauvais.
Les divisions supérieures du vitrai J ont pour
sujets : la Nativité et VEnfana^ de Jésus. A la place
des panneaux du xvi* siècle, on a mis, en 1854, un
saint Joseph debout, presque de grandeur natu-
relle, tenant un lys à la main. La figure du saint
fait peur, est répugnante et devrait être rem-
placée.
Sur le mur de la sacristie, excellent tableau
de récole du Dominiquin : Mort de sainte Cécile^
dont les anges étanchent le sang.
La porte de la sacristie est chargée d'arabes-
ques du temps de François I*^".
Chapelle de Notre-Dame de Lorette
ou de Saint-Sébastien,
Au-dessus de Tautel, un grand tableau de
V Assomption [des roses remplissent le sépulcre),
copie de Philippe de Champagne.
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SAINT-ETIENNE. 17!
Première fenêtre. — Fragment de vitrail : saint
Martin partageant son manteau. La tête n'est
qu'une copie, mais refaite avec une grande fidé-
lité.
L'Entrée des archives forme une charmante
petite sacristie d'enfants de chœur, supportée
par une colonne centrale, dont le chapiteau reçoit
la retombée des voûtes à filets prismatiques. On y
remarque une statue antique Aq sainte Angadréme.
Deuxième fenêtre. — Les quatre translations de
la maison de Lorette, Vitrail d'un dessin très pur
qu'on croirait de l'école de Raphaël. Dans la pre-
mière division se distinguent trois lettres, sur un
contrefort, P. L. P. Le Prince ou Le Pot serait
donc l'auteur de cette remarquable verrière.
Première translation, de Na:{areth à Rauni\a, en
Dalmatie.
C'était en 1291, la sainte Maison dans laquelle le Verbe
s'est fait chair, afin d'échapper aux farouches Mahométans,
par un miracle inouï est enlevée par des anges et apportée
en Dalmatie, à la grande stupéfaction des témoins. L'é-
vêque Alexandre était malade : la mère de Dieu lui apparaît
pour lui annoncer le prodige, et, comme preuve à Tappui,
lui rend la santé. Lfe gouverneur de la contrée envoie en
Terre-SaJntè ; on constate à Nazareth que la santa casa â
été détachée de ses bases qui existent encore. -^ Devant
Marie se tient une femme à genoux, portant un cierge aî-
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a
17^ BEAUVAJS.
lumé; une banderole présente le mot Esclavone. Cest TEs-
clavonie tout entière personnifiée.
Deuxième translation, dans le bois des lauriers,
près de Recanati :
Dieu avait ses desseins. Trois ans après, le lo dé-
cembre 1394, '^ sainte Maison est de nouveau traiiBportét
par des ai^ges, dans la marche d'Ancône. Dçs bergers
Taperçurent. Un pèlerinage» très fréquenté d^abord, devieût
impossible parce que des brigands envahissent « le bois
de Laurette » pour voler et même mettre à mort les pieux
serviteurs de iVIarie. La sainte Maison disparait et m
trouve emportée comme nous allons rapprendre.
Troisième translation , dans la propriété 4t9
seigneurs Siméon et Etienne Rim^ldi, à trois milU§
de Recanati.
Ces deux malheureux frères, au lieu de rester unis dans le
Seigneur qui les honorait d'une telle faveur, mus par l'es-
prit de convoitisç, se disputent les riches offrandes ap-
portées par les fidèles au sanctuaire de Marie. Un des deux
est étendu par terre, au bas de Tautel^ le sein percé d'uh
glaive. Le fratricide arrache un ex-voto. Âû-dessus d^eux.
Us anges se hâtent d'enlever de nouveau là sainte Maison
à cette terre souillée par le meurtre, et rapportent à Teia*-
droit qu'elle occupe maintenant.
Quatrième translation, sur la cime d'un monticule
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SAINT-ÉTIEnSîNE. lyS
qui domine FAdriatique, à deux lieues environ
de la ville qui s'appelle aujourd'hui LfOrette.
La multitude y accourt : les miracles s'y opèreni en
nombre par la puisssmte bonté de Marie.
Les inscriptions du bas de la fenêtre ont dis-
paru.
Chapelle du Sacré-Cœur.
Dans le transept septentrional, un grand ré^
Uble encadre^ le tableau de Jésus recevant les
adorations de Funivers^ par un élève de Le
Moine. Il est en partie caché derrière une statue
du Sacré-Cœur de Jésus.
Plusieurs tableaux garnissent la muraille du
transept : Jésus enseignant les docteurs; — VAs-
somption; — saint Vaast enchaînant le dragon. En
dessous, une curieuse peinture allégorique (sur
bois) de ï Agonie du Sauveur, et surtout de l'/m^a-
culée-Conception.
Marie est placée dans le sein maternel et rendue visibtc
à Cavid qui la chante sur sa harpe iâspiréç : En elle on
cherchera ea vain le péché {Quœretur peçcatum illius et iioit
inpenietur. Ps. lo, v. 1 5), et à saint Joachim qui est à genoux
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â
1^4- BËAUVAÎS.
devant elle : Elle s'avance comme Taurorc à son lever (Pro-
greditur quasi aurora consurgens. Gant. 6,9). — - Sainte Anne
semble dire : J'ai des fruits d'honneur et de sainteté (Fructus
met honoris et honestatis, Eccli, 34,33). — A Marie on applique
CGS paroles : Ceux qui vous étudient auront la vie éter-
nelle (Qui élucidant te vitam œternam hahebunt, EccM, 34,31).
— Dieu, couronnant cette scène mystique, porte sur son
phylactère : Tota pulchra es arnica mea et macula non est in te
(Cant. 4,7.). Vous êtes toute belle et il n'y a pas de tache
en vous.
Sur le pilier de la nef qui termine les travées
du flanc septentrional : Y Annonciation^ la Pentecôte
et le Couronnement de la sainte Vierge (panneaux),
et du côté de Tautel latéral, un autre panneau
détérioré, représente la Circoncision^ mais en le
faisant tourner sur pivot on découvre la légende
du seigneur qui vend sa femme au diable y au
moyen-âge.
Le sire, las de sa compagne, veut la livrer à Satan. Il
évoque les esprits infernaux et puis il chevauche croyant
mener sa femme en croupe. Mais cette malheureuse appelle
à son secours la consolatrice des affligés. Au moment de
îionsommer son iniquité, l'impie chevalier trouve Marie à
la place de l'infortunée dame. Il pleure sa faute et fait un
gros meâ culpd.
Dans le bas-côté, Tépitaphe en losange d'Oudry,
peintre de Louis XIV. Il a fourni à Beauvaîs la
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SAINT-ÉriENNE. IjS
plupart des modèles qui ont servi aux Gobelins.
On a encore des originaux de cet artiste à la Ma-
nufacture. Il était marguillier de Saint-Etienne et
mourut le i«»'mai 1755.
La chaire est de Tépoque de Louis XV. Les
quatre évangélistes sont sculptés sur les panneaux
de la cuve. Dans le rétable adossé au pilier : un
saint Sébastien pieds et mains liées.
Saint François d'Assise. — Sainte Maure ei sainte
Brigide; — enfin une composition de Técole du
XVI* siècle, dans laquelle Tartiste-poëte donne
Texplication de son sujet, en deux quatrains tracés
au coin du tableau. Nous copions textuelle-
ment :
Dans ce séiour de saincteté
L'ange condûict l'ame dénote
Par les sentier d'humilité
Qui selle en peut ouurir la porte.
D'un cœur plain de dévotion
Cette belle ame se regrée
Et faict sa méditation
Sur chacune plainte sacrée.
C'est la pieuse méditation d'une âme dévote,
figurée par une religieuse bénédictine, sur les
douleurs de la Passion; ou bien c'est Tâme passant
par la voie douloureuse à la suite du divin Sau-
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^7^ BBAUVAIS.
Yeur^ un ange la conduisant dan:^ les sentiers de
l'humilité. A chaque station un dialogue s*engage
entre elle et Jésus. En voici la reproduction telle
qu'il est écrit ;
j' Le calice d'amertume est offert au Réd^mj^-
èeur :
Pourquoi Seigneur vous ùffrt^-vous
Aux rigueurs du divin courroux?
— Ton pèché^ m* en donne V envie
Car je te veux sauver la vie.
5* Trahison de Judas:
Mon Sauveur qui vous a soumis
Au pouvoir de vos ettrtemts ?
— Ce traistre Judas tant il ose. ..
Mais tes péché^ en &ont la cause^
S° Flagellation :
Qui vous oblige à tant de coups ?
Qui pourrait agir contre vous 9
— Aux fouets je m'expose moy-mesme
Ainsi tu vois combien je t'ayme.
4° Ecce homo :
Grand Roi qui vous a couroné
En vostre chef si mal orné?
— Pour abaisser îonjier courage
Je me mis à cet esclavage.
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SAINt-ÉTIENNE. 1 77
5» La croix chargée sur les épaules du Sau-
veur:
Qui vous a chargé de et faix 9
Seroit'Ce point pour mes forfaix ?
— Sou:f un tel poix mon cœur SùUspire
La croix de tes péchés^ est pire.
6^ Calvaire :
Mon Jésus je vous vois pendu
Et vostre sang tout respendu
— Je veux mourir de ceste sorte
Pour l'amour grand que je vous porte.
70 Jésus mort sur la croix:
Enfin mon Dieu vous este mort
Pour mqy qui vous offensera tort.
— Pour tout loyer de mes services
Quitte pour mon amour tes vices.
Nous avons tenu à reproduire ici rexpressioû
touphante de ces scènes placées trop haut pour
qu'on les lise parfaitement.
Après la chapelle des Fonts, il ne reste exposé
à nos yeux qu'une statue de bois (xvi" siècle) de
sainte Angadrême, patronne de la ville , entre
deux petits tableaux : saint Jean-Baptiste et saint
Joseph.
IS
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'78
BEAUVAIS,
En laissant derrière nous tous ces précieux
débris des âges passés, nous ne voudrons pas
sortir sans saluer de nouveau ce sanctuaire,
véritable musée artistique, élevé pour le Dieu
qui inspire les grands génies et récompense
les grands coeurs.
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^r 'T'V'^rt* '^P "^ 'T '"6' ir* 'T' ^r ^ '^ *T *** 'T* '^ '"^P
MANUFACTURE NATIONALE
DE TAPISSERIES,
(DANfc LA RUE DE CE NOM.}
JMLb Manufacture de Beauvais est plus ancienne
de trois ans que celle des Gobelins, Fondée 1664, à
l'époque où Colbert revivifiait le commerce et les
arts» elle fut toujours protégée du gouvernement
et administrée par la liste civile. Depuis Napo-
léon l^^j elle ne produit plus que les fleurs et les
paysages, des vases, des portraits^ de folies ten-
tures de pastorales et fêtes champêtres; les Go-
bclins exécutent des tableaux d'histoire. Beauvais
travaille en basse-lisse/ c'est-à-dire sur un canevas
horizontal et par conséquent va plus vite, le pied
remplaçant la main pour soulever la trame* Ce-
pendant Beauvais fait plus fin que les Gobelins-
On est étonné que les artistes soient parvenus à
donner tant de fraîcheur, de coloris, de délicatesse
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i
iHo
BEA U VAIS.
â ces petits paysages qu on prendrait pour de la
peinture. Les meubles destinés aux châteaux des
souverains offrent beaucoup d'intérêt. Voltaire,
dans son chap. XXIX du Siècle de Louis X/V^ fait
un éloge mérité de cet établissement justement
célèbre.
Les Etats-Unis possèdent de très belles tentures de
Beauvftis. Voici comment : Le Comité de Salut public fît
venir en 1793 des bJès d'Amérique^ et quand il s^agit de
payer il offrit des assignats. Les Yankees se récrièrent,
comme bien on pense. On n'avait pas d'argent, comment
faire? On offrit alors et les Etats-Unis durent accepter en
paiement des tentures de Beauvais et... des livraiiofis
du Mcniieat.
Cet établissemeût est ouvert tous les jours au
public, de huit heures à midi et de une heure
à quatre heures, excepté les dimanches et fêtes.
"*^^
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CHAPELLE DES FRÈRES.
(Rue de NuLLY-D*HécouRT.)
JEïe frère Menée avait établi^ en iB33, une école
libre pour les enfants du peuple, puis un
pensionnat primaire. Dès lors Fécole normale
lui fut confiée et enfin Tlnstitut agricole vint
s'ajouter^ en i855^ aux diverses branches d'ins-
truction toujours si florissantes entre les mains
de son successeur (le P. Eugène-Marie). Le digne
aumônier de cet important établissement, M«' Çla-
verie, chapelain de la Maison Pontificale, gémissait
de n'avoir pas une chapelle en rapport avec les
besoins de la communauté. Il se fit Tapôtre du
culte de saint Joseph j des dons arrivèrent de
toutes parts, et, en 1861, un gracieux monument
s'élevait d'après les plans de M. Delefortrie, d'A-
miens. M. Puissant en fut l'entrepreneur.
Cet édifice a la forme d'une croix latine et présente tous
les caractères du style pur du xiii* siècle. Le portail prin-
cipal s'ouvre dans le transept méridional. Le tympan «st
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à
l82 BEAU VAIS.
décoré d^une peinture représentant le Travail dans Vatelier
de Nazareth. — A Tintérieur, on est frappa de prime-abord
du luxe éblouissant des peintures murales imitées de la
Sain te- Chapelle. Pour en trouver Texplication , il faut
savoir que ce sanctuaire est le siège d'une Archiconfrérie
de Saint^oseph, fondée le 23 janvier 1859, érigée par
bref du Pape Pie IX, le 21 septembre 1861, et qui a pour
organe, depuis le 6 janvier 1869, le Messager de Saint-
Joseph. Un grand nombre de paroisses, de communautés
de France et de l'étranger ont voulu s'aflfilier à T Archicon-
frérie, pour jouir des grâces spirituelles accordées en sa
faveur par Pie IX. Cest pourquoi les frères Athanase,
François et Alexandre, en véritables artistes, sous la di-
rection du frère Samuel, ont eu l'idée de faire entrer dans
la décoration de cette chapelle les blasons, devises et
inscriptions des provinces, des diocèses, des villes, des
prélats, etc., et qui ont contribué à développer la dévotion
â saint Joseph. Les armes ou chiffres des fondateurs sont
placés sur les colonnes ; dans les arcatures du chœur, on
voit ceux des centres affiliés (aujourd'hui au nombre de 900).
L'autel principal, exécuté en pierre, est un don du
clergé de France, comme l'indique cette inscription lapi-
daire g^ravée sur l'une des faces :
Hoc altare Deo vivo et vero Jesu Christo
Sub tua invocatione
Pervigil ipsius nutritor, Beatissime Joseph,
Tribulantis Pontificis Ecclesiœque defensor, morientiwn salus,
Clerus francigena. Data manu et impensis (i)
Dévote et suppliciter cedificat et vovet.
(t) Traduction : O bienheureux Joseph, père nourricier
et gardien vigilant de l'Enfant-Dieu, défenseur de l'Eglise
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CHAPELLE DES FRÈRES. ï83
Une autre face renferme, sous glace de cristal, un auto-
graphe de Pie IX (6 mai 1865). Sur le devant se trouvent
les statuettes des quatre évangélistes avec leiirs em-
blèmes. Au milieu^ Notre Seigneur Jésus-Christ. Le ré-
table porte les statuettes des douze apôtres tenant chacun
leur article du symbole. Derrière l'autel s*éiève la belle
statue de saint Joseph, sculptée aux ateliers de Munich,
don de Pie IX et couronnée en son nom d'un précieux;
diadème, enrichi de diamants, le 14 juillet 187^ (i)- Aux
angles de Tau tel, deux anges tiennent des banderoles
sur lesquelles on lit :
Ecce fidelis servus et prudens (Voici le serviteur fidèle
et prudent), et Ite ad Joseph (Allez à Joseph),
Les deux autels latéraux^ dédiés à la sainte Vrcrgc et à
saint Jean-Baptiste, recouvrent chacun un corps saiot.
Dans le transept gauche, peinture murale du frère Atha-
nasé (M. Grelet, élève d'Horace Vernet), représentant
V Assomption de la sainte Vierge; en face, Pie IX instituant
l'Archiconfrérie de Sainte Joseph. A ses pieds, M"" Gignbux,
M*' Obré et M.Millière, vicaires généraux; M. Claveric» au-
mônier et ses deux collaborateurs, MM. Ozouf et Paillart;
le frère Menée avec des enfants. A droite, un cardinal et
et de notre Auguste Pontife dans ses tribulations^ saïutdes
mourants, le Clergé français, réunissant ses votux et ses
dons, élève pieusement à votre gloire, et sous votre vocable,
cet autel à Jésus le Dieu vivant.
(i) Cette couronne, fournie par M. Trézel, chasublier à
Beauvais, a été dessinée et exécutée par M. Félix Mûller,
de Paris.
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184 BBAUVAI8,
dç$ orclrcs religieux se mettant sous le patronage du s^nt
patriarche.
Dans la ntf^ une proceaaion de saints qui rappelle
celle de FUndrin h, Saint^Vincent^de-Paul et à Saint^
Germain des Prés, à Paris» se déploie entre les colonnes,
les ogives et les arcades polychromées. Du côté de l'épitre,
figurent saint Picnr, saint Paul, saint Jacques et saint
Jtan^ apptres , suivis de saint Etimwe et saint Laurent,
martyrs, saint Rieulf saint Ijêcien» saint Mé4ard, saint
Tv«f« saint Eîçi, apôtres et évoques, du diocèse de Beau-
vais, enfin, saint Germer, saint Evrou, abbés de ^aint-
Germer et de Saint-Lucien.
Du côté de Tévangile > la procession est formée de saint
Jean-Baptiste, sainte ElisaMk tt sainte Anne^ parents de saint
Joseph ; après ce premier groupe vient celui des saintes
Maxence et Marguerite, Cécile, Angadreme, Romaine^ Maure,
Brigide^ Godeherthe, Radegonde, dont FEglise de Beauvais
honore les vertus héroïques.
Le Chemin de Croix encastré dans la muraille est un don
de la reine d*Espagn&. — Des ex-voto innombrables sont une
preuve de la confiance en saint Joseph et de sa puissante
intervention. Parmi les plaques de marbre, on en remarque
une grande à la mémoire de Pie IX et de M'' Gignoujc :
hommage légitime de reconnaissance.
Les vitraux , bien qu'ils jurent avec la décoration de la
chapelle, comprennent 17 tableaux sortis des ateliers de
M. Lévéque, à Beauvais, Ils offrent toutes les scènes évan^
géliques et légendaires de la vie de saint Joseph. Dans les
roses des transepts, un arbre de Jessé développe i^généa^
logie de saint Joseph d'un côté, et de Tautre celle de la
sainte Vierge. Dans la nef sont représentées les FianfaUles
de Marie et de Joseph, le Rebut des hôtelleries^ à Bethléem,
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H^^^^'*
CHAPELLS DES FRERES. l85
V Adoration des Bergers et des Mages dans FétabLe» ï Imposi-
tion du saint Nom de Jésus et la Fuite en Egypte, où, d'après
la légende espagnole, on voit une perdrix volant et cfEi-
çant lei traces des saints Voyageurs pour les dérober aux
investigations des émissaires d'Hcrode.
Dans le chœur : le Repos de la sainte Famille sous le pal-
mier qui s'incline et offre ses fruits à saint Joseph ; — l' Ar-
rivée en Egypte^ où les idoles tombent devant le Soleil de
Justice ; — V Intérieur de Naifareik, on la sainte Famille au
travail et l'Enfant-Oieu expliquant les Saintes-Ecritures,
Les vitraux suivants représentent : Jésus perdu et cherché
par ses parents ; son recouvrement au milieu de& Docteurs ;
la Mort de saint Joseph ; la Visite de Jésus et Marie à son tom-
beau; et dans le vitrail du fond, saint Joseph dans le Ciel,
accompagné des saints Patriarches de sa famille*
Dans les vitraux des transepts» nous voyons d'un côté
le Patronage de la sainte Vierge : à ses pieds un groupe de
Congrégations affiliées, prc&idé par S- E. le cardinal
Donnet, archevêque de Bordeaux. La partie basse repré-
sente Taumônier à Tautel, imposant le scapulaire de Tlm-
maculée-Conception. On remarque le Supérieur général
des Frères et ses Assistants, M^ Gignoux et ses deux
Vicaires généraux, le frère Eugène-Marie, M. Bouctard,
maître de chapelle, etc.
Dans Tau tre transept, loFatronage de saint Joseph. Le
bienheureux Patriarche tient V Enfant-Jésus et bénit. Au-
dessous, le cardinal Gousset, de Reims, entouré d'Ordres
religieux, offre la Chapelle de rArchiconfrérie. Plus bas.
Pie IX délivre le Bref de l'Archi confrérie, et M'' Gignoux
écrit sous sa dictée le précieux Reserit des Indulgences
qui y sont attachées.
Le i«'*mars 1874, la direction de rArchicQûlrérie
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m
BEAU VAIS,
fut confiée aux RR. PP. du Saint-Esprit. Ils y ont
annexé, en 1876, une Ecole apostolique, sous le
nom â* Œuvre des Clercs de Sainte JosepK rue Vil-
lierS'dc-J ' Isl e- Adam ,
Dans la même rue est V Ecole Fellerin^ du nom
de rinstituteur qui inaugura à Beauvais l'en-
seignement mutuel (r 833-1849), ^Çlle fut ainsi
appelée sur la demande de ses élèves reconnais-
sants.
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EGLISE SAINT-JACQUES,
(A VOISINLIEU.)
^fe gracieux édifice doit son existence à M»*" Gi-
gnoux, qui eut à cœur de le faire élever sous sa
responsabilité, dans un quartier deshérité de
toute ressource religieuse depuis la Révolution,
Il en a posé la première pierre le 14 juillet 1875,
L'architecte, M. Delefortrie, d'Amiens, en a donné
les plans (style du xiii® siècle), et les divers entrepre-
neurs furent : pour la maçonnerie, MM. Rigauit
et Legrand, de Beauvais ; pour la charpente et la
couverture, M. Lenoir, de Beauvais; pour les
voûtes, MM. Colas frères, et pour les sculptures,
M, Hesse, d'Amiens.
Le clocher s'élève sur la façade et lui donne un aspect
monumental. Il se compose d'une tour carrée, d'une lan*
terne à huit pans et d'une flèche en charpente. Au bas de
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tSS BEAUYAIS.
la tour, une baie rectangulaire donne accès dans Tinté-
rieur. Lçs côtés de la porte sont ornes chacun de quatre
colonnetres avec chapiteaux sculptés. L'archivolte est dé-
corée de festons à têtes trilobées et le tympan orné d'une
rose à six feuilles en relief, au centre de laquelle on a
sculpté les symboles eucharistiques. Le fronton est sur-
monté de la statue du titulaire de l'église.
Au premier étage, s^ouvrent deux fenêtres ogivales gé-
minées ^ avec colon nettes et quatre feuilles , surmontées
chacune d'un petit front on chargé de crochets. — Au
deuxième, rèfçnej sur chacune des quatre faces, une série
de trois lenétres simulées, aussi géminées, avec colon-
nettes à chapiteaux, a têtes tréflces et quatreféuilles au
sommet. Les contre-forts de la tour, à ressauts en pierre,
se terminent, sur la façade, par des clochetons appliquât
contre les parois de la lanterne.
Cette partie supérieure de la tour est éclairée par un
troisième étage de fenêtres percées sur les quatre fiiees
principaloa, divisées comme les précédentes et surmontées
d'un fronton h crochets, avec rosaces destinées à recevoir
des cadrans. La corniche est ornée d'une arcaturc o^valc
à corbeaux simples. Une balustrade à jour couronne la
tour, avec huit gargouilles très proéminentes aux aiigles
de la lanterne. — La flèche, également à huit pans, s'élance
avec grâce à une hauteur de 50 mètres.
Les tourelles des escaliers, accolées aux flancs du clocher,
garnies de pierres aux ^angles et de colonnettes dans k
haut, se terminent par une corniche à têtes d'ogives trilo-
bées surmontées de petits frontons et par une courte py—
rsimide à épis.
Le pied du clocher se trouve contre-buté par les murs
des latéraux et par leurs corniches inchnées en forme
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EGLISE SAINT>JACQUES,
189
d'arcs-boutants et ornées d'une arcature cblique. Dans Yt
plein des murs s'ouvrent de larges fenêtres divisées et mu-
nies de colonnettes et de quatrefeuilles, comme celles de
la tour. Les contre-forts sont garnis^ aux angles du troi-
sième retrait, de colonnettes terminées par des Trontons
trilobés, à épis, et surmontées d'un clocheton,
A l'intérieur^ l'église présente une nef centrale^ à ciaq
travées, avec ses deux bas-côtés, sans transept, se termi-
nant en chapelles latérales, près du sanctuaire. Au-dessus
des arcades latérales, un entablement de feuillages bien
fouillés serpente avec légèreté autour de r édifice. Des
rosaces à six feuilles servent de couronnement aux fenêtres
géminées de la galerie formant triforium. Les voûtes repo-
sent sur des chapiteaux variés. Les fenêtres des latéraux
sont géminées avec une rose à six feuilles.
Le sanctuaire présente sept fenêtres ogivales à têtes tré-
flées surmontées de rosaces à six feuilles. Les murs sont
décorés d'une arcature riche à compcurtiments égaux. L'autel
est en pierre et vient des ateliers de M. Froc. Les fenêtres
renferment des verrières de M. Lévêque, des médaiUons
à sujets légendaires, et des grisailles : la Naissance de Notre-
Seigneur, la Présentation au Temple, V Adoration des Hagts, la
Fuite en Egypte, Jésus au milieu des Docteurs, Jésits et la Sa-
maritaine, la Cène, le Crucifiement, V Apparition de Jésus à la
bienheureuse Marguerite-Marie et la Consécration a» Sacré-
Cœur, la Présentation de Marie, son Mariage, VAnnonciaUan,
la Visitation, la Descente de Croix, la Mort de la sainte Vierge
et son Assomption, l'Apparition de Lourdes. — V Intérieur de
Naiçareih, le Trépas de saint Joseph, saint Joseph^ patron de
la bonne mort et protecteur de l'Eglise. — Les rosaces des
chapelles, en mosaïques, représentent le Couronnement de
Marie et de saint Joseph, et celles des fenêtres latérales, les
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BEAUVAIS»
dùu^e Apôtres. — Au dessus du confessionnal : le départ et
te retour de l' Enfant prodigue ; — la chapeDc des Fonts : le
b^i^téme de Notre-Seigneur et celui de Ctovis.
Pour visiter l église, s'adresser en face^ (ancien
n*^ la), chez le dépositaire de la clef.
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Maisons en bois du xvi* siècle
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